
L'année 2009 en Mauritanie aura été particulièrement marquée par l'ascension du général Abdel Aziz. Tombeur du président Sidy Ould Cheikh Abdallah, le 6 août 2008, interrompant ainsi le jeune processus démocratique, le général Aziz aura réussi à se forger une réelle légitimité à l'issue de son élection à la magistrature suprême.
Les choses sont décidément allées très vite en Mauritanie au cours de l'année 2009. Expérimentant pour la première fois la voie démocratique avec l'élection du président Sidy Ould Cheikh Abdallah, la Mauritanie allait retourner dans le sillage de l'autorité des militaires. Cela, avec le renversement de ce dernier le 6 août 2008. Son tombeur, le général Abdel Aziz va justifier son acte par une volonté de ‘rectifier le processus démocratique’. Preuve que dans ce pays, les militaires représentent les vrais garants de la nature et de l'orientation de la gestion étatique.
Mais toujours est-il qu'au cours de cette année, les Mauritaniens étaient divisés entre les partisans du général Aziz et ceux qui se battaient pour le retour à la légalité constitutionnelle. Et voulant donner corps à son action, le général Aziz en profitera pour s'afficher comme un ‘Don quichotte’ des temps modernes.
Un redresseur des torts, qui multipliera ses sorties vers les zones les plus reculées du pays afin de discuter avec les démunis en allant les trouver jusque dans leurs maisons. Un coup médiatique qui lui réussit bien, puisque le nouvel homme fort du pays finit par gagner un immense capital de sympathie auprès des masses défavorisées.
Mais l'année 2009 aura projeté le Sénégal au cœur de la crise qui s'était emparée de ce pays voisin, juste après le coup d'Etat du général Aziz. Et ce, par une médiation du président Abdoulaye Wade conviant les trois principales parties à des discussions. Une démarche initiée dans le cadre d'un Comité de suivi pour la mise en œuvre de l'accord-cadre de Dakar (Csmoacd). Les débats étant articulés autour de trois revendications que sont le statut du Haut conseil d'Etat, la problématique de la junte à l'origine du putsch et la question de la sécurité. Ce qui va aboutir, après plusieurs rencontres, à la signature d'un accord le 2 juin 2009 sous l'initiative du Groupe de contact international en Mauritanie.
Mais toujours est-il que les élections présidentielles, finalement organisées le 18 juillet, ont permis au général Aziz de retrouver son fauteuil après sa démission de la présidence du Haut conseil d'Etat. C'est d'ailleurs cette démission qui dévoila un aspect inédit en Mauritanie, car il sera remplacé par Bâ Mamadou dit ‘Mbaré’, un Negro-mauritanien. Et pour la première fois dans l'histoire de ce pays, une personne issue de cette catégorie raciale accède à la magistrature suprême.
Bâ Mbaré, propulsé par les événements à la tête du Haut conseil d'Etat, devient ainsi le neuvième président de la République mauritanienne devant diriger le pays pour une durée transitoire de 45 jours. Et même dans une dynamique de rapprochement sur le plan racial, on le surnomma le ‘Obama mauritanien’.
Toutefois, ces multiples turpitudes dans le système politique de ce pays sont révélatrices de l'omniprésence de l'armée dans les instances de décision. Une armée garante de l'orientation politique et qui impose sa ligne à tous les acteurs et dirigeants de premier ordre dans le pays de Ould Daddah. Ce qui laisse croire que cette venue du général Aziz n'est qu'un épisode dans la longue série des coups d'Etat auxquels nous ont habitués les militaires en Mauritanie. Mais l'homme est doté de grandes capacités qui lui permettent aujourd'hui de faire marcher au pas tous les officiers de l'armée dans son pays. Un charisme qui n'épargne guère les autres segments de la vie.
Le nouvel homme fort de Mauritanie ayant entamé depuis quelques jours de vastes opérations contre la corruption et les malversations qui ont souvent émaillé la gestion de certains barons du secteur privé. Nul doute que les prochains mois nous édifieront sur les projets du général Aziz, décidé à s'attaquer à un point sensible qu'est la corruption. Surtout que cette opération vise d'anciens barons et hommes d'affaires qui bénéficient d'une certaine popularité en Mauritanie.
Abdoul Aziz AGNE
source :Walfadjri (Sénégal)
Les choses sont décidément allées très vite en Mauritanie au cours de l'année 2009. Expérimentant pour la première fois la voie démocratique avec l'élection du président Sidy Ould Cheikh Abdallah, la Mauritanie allait retourner dans le sillage de l'autorité des militaires. Cela, avec le renversement de ce dernier le 6 août 2008. Son tombeur, le général Abdel Aziz va justifier son acte par une volonté de ‘rectifier le processus démocratique’. Preuve que dans ce pays, les militaires représentent les vrais garants de la nature et de l'orientation de la gestion étatique.
Mais toujours est-il qu'au cours de cette année, les Mauritaniens étaient divisés entre les partisans du général Aziz et ceux qui se battaient pour le retour à la légalité constitutionnelle. Et voulant donner corps à son action, le général Aziz en profitera pour s'afficher comme un ‘Don quichotte’ des temps modernes.
Un redresseur des torts, qui multipliera ses sorties vers les zones les plus reculées du pays afin de discuter avec les démunis en allant les trouver jusque dans leurs maisons. Un coup médiatique qui lui réussit bien, puisque le nouvel homme fort du pays finit par gagner un immense capital de sympathie auprès des masses défavorisées.
Mais l'année 2009 aura projeté le Sénégal au cœur de la crise qui s'était emparée de ce pays voisin, juste après le coup d'Etat du général Aziz. Et ce, par une médiation du président Abdoulaye Wade conviant les trois principales parties à des discussions. Une démarche initiée dans le cadre d'un Comité de suivi pour la mise en œuvre de l'accord-cadre de Dakar (Csmoacd). Les débats étant articulés autour de trois revendications que sont le statut du Haut conseil d'Etat, la problématique de la junte à l'origine du putsch et la question de la sécurité. Ce qui va aboutir, après plusieurs rencontres, à la signature d'un accord le 2 juin 2009 sous l'initiative du Groupe de contact international en Mauritanie.
Mais toujours est-il que les élections présidentielles, finalement organisées le 18 juillet, ont permis au général Aziz de retrouver son fauteuil après sa démission de la présidence du Haut conseil d'Etat. C'est d'ailleurs cette démission qui dévoila un aspect inédit en Mauritanie, car il sera remplacé par Bâ Mamadou dit ‘Mbaré’, un Negro-mauritanien. Et pour la première fois dans l'histoire de ce pays, une personne issue de cette catégorie raciale accède à la magistrature suprême.
Bâ Mbaré, propulsé par les événements à la tête du Haut conseil d'Etat, devient ainsi le neuvième président de la République mauritanienne devant diriger le pays pour une durée transitoire de 45 jours. Et même dans une dynamique de rapprochement sur le plan racial, on le surnomma le ‘Obama mauritanien’.
Toutefois, ces multiples turpitudes dans le système politique de ce pays sont révélatrices de l'omniprésence de l'armée dans les instances de décision. Une armée garante de l'orientation politique et qui impose sa ligne à tous les acteurs et dirigeants de premier ordre dans le pays de Ould Daddah. Ce qui laisse croire que cette venue du général Aziz n'est qu'un épisode dans la longue série des coups d'Etat auxquels nous ont habitués les militaires en Mauritanie. Mais l'homme est doté de grandes capacités qui lui permettent aujourd'hui de faire marcher au pas tous les officiers de l'armée dans son pays. Un charisme qui n'épargne guère les autres segments de la vie.
Le nouvel homme fort de Mauritanie ayant entamé depuis quelques jours de vastes opérations contre la corruption et les malversations qui ont souvent émaillé la gestion de certains barons du secteur privé. Nul doute que les prochains mois nous édifieront sur les projets du général Aziz, décidé à s'attaquer à un point sensible qu'est la corruption. Surtout que cette opération vise d'anciens barons et hommes d'affaires qui bénéficient d'une certaine popularité en Mauritanie.
Abdoul Aziz AGNE
source :Walfadjri (Sénégal)