La JLICA, alliance de chercheurs, de praticiens, de décideurs, d'activistes et de personnes vivant avec le VIH, a effectué deux années de travaux de recherche et d'analyse de politiques, de programmes et de financements liés au sida et s'est interrogée sur leur efficacité à répondre aux besoins des enfants. Premier constat : les programmes de prévention et de traitement du sida ont déclenché une révolution dans les soins de santé des pays à revenu faible ou intermédiaire.
Mais les autres constats de ce groupe d'experts portant sur le financement et les conditions sociales sont nettement plus négatifs :
- Ce sont les familles qui s'occupent le mieux des enfants et elles jouent un rôle primordial dans toute riposte efficace au sida. Pourtant, dans les régions les plus durement frappées, les familles et les communautés continuent à prendre à leur charge jusqu'à 90 % du coût des soins aux enfants avec peu, voire pas d'assistance de la part des gouvernements.
- Même si récemment le financement destiné aux pays les plus lourdement frappés par l'épidémie connaît une croissance marquée, les niveaux de ressources continuent d'être très largement insuffisants pour mettre en oeuvre des programmes complets pour les enfants et les familles touchés par le VIH et le sida au niveau national. La conception et l'exécution des programmes existants empêchent souvent le financement extérieur d'atteindre les collectivités locales.
- En Afrique subsaharienne, les ripostes communautaires organisées sont essentielles pour protéger les enfants et les familles des pires conséquences de l'épidémie (...). Malheureusement, elles manquent souvent des capacités, du soutien et des connaissances nécessaires pour maximaliser leur efficacité.
- Le dénuement extrême constitue un obstacle décisif pour l'expansion des services liés au sida. L'application généralisée de mesures relativement peu onéreuses d'allégement de la pauvreté est indispensable pour réduire les effets débilitants de l'épidémie sur les enfants et les familles.
- Dans les pays les plus durement frappés, ce sont les jeunes femmes qui présentent les taux d'infection par le VIH les plus élevés. Il est urgent de lutter contre les conditions et les normes sociales qui exacerbent la vulnérabilité au VIH des femmes et des adolescentes.
De plus, "nous avons constaté que les données relatives aux enfants et au VIH/sida sont médiocres et que celles qui sont disponibles ne sont pas toujours utilisées", selon Agnès Binagwaho, Secrétaire permanente au Ministère de la Santé de la République du Rwanda et Coprésidente de la JLICA. Elle ajoute que "nombre d'efforts bien intentionnés méconnaissent les réalités fondamentales dont il faut tenir compte dans la mise au point d'une riposte efficace", concluant que "si nous ne regardons pas cette vérité en face, les programmes de grande envergure mis en oeuvre dans les pays les plus touchés par le sida seront voués à l'échec".
Il y a par exemple des idées reçues sur le sida qu'il faut corriger : 88 % des enfants considérés comme orphelins ont encore un de leurs parents, même s'ils ne peuvent pas vraiment survenir à leurs besoins ; la focalisation des aides sur les enfants orphelins risque de conduire à une stigmatisation, alors que plus de 60 % des enfants d'Afrique subsaharienne vivent dans le dénuement. Le rapport préconise donc de mettre en oeuvre des politiques et programmes "attentifs" au sida et non "circonscrits" au sida.
D'une manière plus générale, il faut donc que les gouvernements, les services sociaux et économiques mettent les familles au coeur de la riposte contre le sida en soutenant les enfants dans leur famille et par le biais de leur famille. Il est également capital d'enclencher des actions qui permettront de renforcer les droits et possibilités des femmes (sécurité physique, éducation, indépendance économique, lutte contre la vulnérabilité sexuelle vis-à-vis des hommes).
En conclusion, Geoff Foster, fondateur du Family AIDS Caring Trust (Zimbabwe) et Coprésident du groupe de recherche de la JLICA sur l'action communautaire, appelle les gouvernements à agir en "resserrant la coordination entre les plans nationaux et locaux et en améliorant la responsabilisation mutuelle", avec une "plus grande participation des collectivités locales au développement, à la mise en oeuvre et à l'évaluation des programmes".
Source : communiqué de presse de la JLICA, 10 février 2009
Mais les autres constats de ce groupe d'experts portant sur le financement et les conditions sociales sont nettement plus négatifs :
- Ce sont les familles qui s'occupent le mieux des enfants et elles jouent un rôle primordial dans toute riposte efficace au sida. Pourtant, dans les régions les plus durement frappées, les familles et les communautés continuent à prendre à leur charge jusqu'à 90 % du coût des soins aux enfants avec peu, voire pas d'assistance de la part des gouvernements.
- Même si récemment le financement destiné aux pays les plus lourdement frappés par l'épidémie connaît une croissance marquée, les niveaux de ressources continuent d'être très largement insuffisants pour mettre en oeuvre des programmes complets pour les enfants et les familles touchés par le VIH et le sida au niveau national. La conception et l'exécution des programmes existants empêchent souvent le financement extérieur d'atteindre les collectivités locales.
- En Afrique subsaharienne, les ripostes communautaires organisées sont essentielles pour protéger les enfants et les familles des pires conséquences de l'épidémie (...). Malheureusement, elles manquent souvent des capacités, du soutien et des connaissances nécessaires pour maximaliser leur efficacité.
- Le dénuement extrême constitue un obstacle décisif pour l'expansion des services liés au sida. L'application généralisée de mesures relativement peu onéreuses d'allégement de la pauvreté est indispensable pour réduire les effets débilitants de l'épidémie sur les enfants et les familles.
- Dans les pays les plus durement frappés, ce sont les jeunes femmes qui présentent les taux d'infection par le VIH les plus élevés. Il est urgent de lutter contre les conditions et les normes sociales qui exacerbent la vulnérabilité au VIH des femmes et des adolescentes.
De plus, "nous avons constaté que les données relatives aux enfants et au VIH/sida sont médiocres et que celles qui sont disponibles ne sont pas toujours utilisées", selon Agnès Binagwaho, Secrétaire permanente au Ministère de la Santé de la République du Rwanda et Coprésidente de la JLICA. Elle ajoute que "nombre d'efforts bien intentionnés méconnaissent les réalités fondamentales dont il faut tenir compte dans la mise au point d'une riposte efficace", concluant que "si nous ne regardons pas cette vérité en face, les programmes de grande envergure mis en oeuvre dans les pays les plus touchés par le sida seront voués à l'échec".
Il y a par exemple des idées reçues sur le sida qu'il faut corriger : 88 % des enfants considérés comme orphelins ont encore un de leurs parents, même s'ils ne peuvent pas vraiment survenir à leurs besoins ; la focalisation des aides sur les enfants orphelins risque de conduire à une stigmatisation, alors que plus de 60 % des enfants d'Afrique subsaharienne vivent dans le dénuement. Le rapport préconise donc de mettre en oeuvre des politiques et programmes "attentifs" au sida et non "circonscrits" au sida.
D'une manière plus générale, il faut donc que les gouvernements, les services sociaux et économiques mettent les familles au coeur de la riposte contre le sida en soutenant les enfants dans leur famille et par le biais de leur famille. Il est également capital d'enclencher des actions qui permettront de renforcer les droits et possibilités des femmes (sécurité physique, éducation, indépendance économique, lutte contre la vulnérabilité sexuelle vis-à-vis des hommes).
En conclusion, Geoff Foster, fondateur du Family AIDS Caring Trust (Zimbabwe) et Coprésident du groupe de recherche de la JLICA sur l'action communautaire, appelle les gouvernements à agir en "resserrant la coordination entre les plans nationaux et locaux et en améliorant la responsabilisation mutuelle", avec une "plus grande participation des collectivités locales au développement, à la mise en oeuvre et à l'évaluation des programmes".
Source : communiqué de presse de la JLICA, 10 février 2009