
Pour la deuxième fois en l’espace de quelques jours l’armée mauritanienne enregistre une victoire éclatante face à la nébuleuse maffio-islamiste.
Il y a quelques jours un commando des forces spéciales mauritaniennes a localisé et réussi à enlever (vraisemblablement en territoire étranger) Oumar Ould Sid'Ahmed, alias " Oumar Sahraoui " 51 ans, l’organisateur principal de l’enlèvement des trois humanitaires espagnoles sur la route de Nouadhibou.
Et alors qu’on n’avait pas fini de fêter l’événement, c’est l’un des GSI (Groupement spécial d’Intervention) qui intercepte une colonne de trafiquants de drogue escortée par des éléments d’AQMI.
L’accrochage de ce vendredi matin qui a eu lieu dans la zone de Lemzarab, aux environs de lemgheitty a duré près d’une heure et a abouti à l’arrestation de dix huit individus et la mort de 3 autres tous membres de la bande armée qui escortait le convoi. L’armée mauritanienne a par ailleurs saisi cinq véhicules tout terrain et un camion avec une cargaison importante de cocaïne.
Coté mauritanien aucune perte n’a été déplorée et la source sécuritaire mauritanienne qui a donné l’information, a affirmé que les membres de cette bande armée sont de nationalité algérienne, malienne et mauritanienne. Sitôt l’accrochage connu, un avion de l’armée de l’air a décollé de Nouakchott afin de ramener les prisonniers en vue de leur interrogatoire.
Les forces armées nationales ont inauguré depuis quelques mois un nouveau dispositif et une nouvelle stratégie en vue de reprendre le contrôle des vastes zones désertiques qui constituent un no man’s land entre le Mali et la Mauritanie et dont les trafiquants et les jihadistes islamistes ont fait leur terrain de prédilection.
Cette zone incluse dans le nouveau plan de contrôle des points d’accès du territoire national se trouve limitrophe du Mali et de l’Algérie et l’armée mauritanienne compte y imposer un contrôle de plus en plus strict dans le cadre de sa lutte contre le terrorisme et les trafics en tous genres.
Cette prise met du baume au cœur du procureur de New York, Preet Bharara, qui s’inquiétait, devant l'alliance émergente entre le réseau terroriste Al Qaïda et les trafiquants de drogue transnationaux. « Les terroristes essaient de diversifier leurs sources de revenus par le trafic de drogue » disait-il
Le procureur s’exprimait à l’occasion de l’inculpation de trois ressortissants maliens appréhendés et exfiltrés d’Accra au Ghana, par les services secrets américains. Les suspects Oumar Issa, Harouna Touré et Idriss Abdelrahmane sont poursuivis par la justice américaine pour « trafic de drogue, collusion avec une organisation terroriste et financement d'activités terroristes par le trafic transnational de stupéfiants, notamment de la cocaïne. »
Selon le dossier d'instruction de 18 pages qui incrimine les trois suspects, il existe des liens étroits entre les cartels de la drogue sud-américains, notamment colombiens (les Farc, forces armées colombiennes : Ndlr), et la nébuleuse islamiste Al Qaïda. Les trois suspects ont été arrêtés lors d'une opération coordonnée par un juge fédéral new yorkais et la Drug Enforcement Administration (Dea).
A l’époque leur arrestation avait fait une très mauvaise publicité pour le Mali qui était déjà sur la sellette après la découverte, dans le nord malien, de l'épave d'un avion suspecté avoir transporté de la cocaïne en provenance de l'Amérique latine.
Les suspects avaient été contactés au mois d'août dernier par un informateur de la Dea qui s'était fait passer pour un islamiste d'origine libanaise travaillant pour le compte des cartels de la drogue sud-américains, notamment colombiens dont les Forces armées colombiennes (Farc).
L'un des Maliens expliquera alors en détail à l'agent de la Dea, les plans qui lui permettent de faire passer la drogue à travers les mailles de la douane sans être inquiété. Il promettra ainsi de pouvoir faire parvenir la marchandise, sans encombre, à ses associés, à travers le désert. Il lui donne le nom de Harouna Touré qu'il décrit comme le personnage principal du réseau.
A en croire la presse américaine, le Malien aurait déclaré à son interlocuteur, durant cet entretien, «que son organisation et Al Qaïda ont collaboré dans le trafic d'êtres humains vers l’Espagne». Le sieur Touré aurait, par ailleurs, indiqué avoir joué un rôle, de tout premier plan, dans les tentatives de kidnapping des expatriés européens, au cours de ces dernières années.
Il est d'ailleurs décrit par d'autres informateurs américains qui l'ont rencontré, au mois de novembre dernier au Ghana, comme un roi du désert, tout comme son complice, Abdelrahmane. A noter que cinq autres ressortissants maliens avaient aussi été arrêtés récemment en Espagne pour trafic de drogue et intelligence avec la mouvance islamiste d'Oussama ben Laden.
La bande sahélo-saharienne est en passe de devenir une zone de prédilection des terroristes se réclamant du réseau Al Qaida et autres trafiquants de drogue. La porosité des frontières entre les pays ayant en partage cette vaste étendue de désert, la faiblesse des moyens militaires et humains et la non coordination des politiques suivies par ces différents Etats, notamment le Mali, la Mauritanie, le Niger et l'Algérie, rendent difficile la lutte contre ce fléau.
Les autorités américaines tentent, depuis des années, de combattre la criminalité transfrontalière tout d’abord en entraînant et en dotant de matériel militaire les pays concernés et en mettant sur pieds un commandement spécial, l’Africom qui a pour principale vocation l’action sur ce terrain.
Bouna Cherif
Source: quotidienNouakchott - VIA CRIDEM
Il y a quelques jours un commando des forces spéciales mauritaniennes a localisé et réussi à enlever (vraisemblablement en territoire étranger) Oumar Ould Sid'Ahmed, alias " Oumar Sahraoui " 51 ans, l’organisateur principal de l’enlèvement des trois humanitaires espagnoles sur la route de Nouadhibou.
Et alors qu’on n’avait pas fini de fêter l’événement, c’est l’un des GSI (Groupement spécial d’Intervention) qui intercepte une colonne de trafiquants de drogue escortée par des éléments d’AQMI.
L’accrochage de ce vendredi matin qui a eu lieu dans la zone de Lemzarab, aux environs de lemgheitty a duré près d’une heure et a abouti à l’arrestation de dix huit individus et la mort de 3 autres tous membres de la bande armée qui escortait le convoi. L’armée mauritanienne a par ailleurs saisi cinq véhicules tout terrain et un camion avec une cargaison importante de cocaïne.
Coté mauritanien aucune perte n’a été déplorée et la source sécuritaire mauritanienne qui a donné l’information, a affirmé que les membres de cette bande armée sont de nationalité algérienne, malienne et mauritanienne. Sitôt l’accrochage connu, un avion de l’armée de l’air a décollé de Nouakchott afin de ramener les prisonniers en vue de leur interrogatoire.
Les forces armées nationales ont inauguré depuis quelques mois un nouveau dispositif et une nouvelle stratégie en vue de reprendre le contrôle des vastes zones désertiques qui constituent un no man’s land entre le Mali et la Mauritanie et dont les trafiquants et les jihadistes islamistes ont fait leur terrain de prédilection.
Cette zone incluse dans le nouveau plan de contrôle des points d’accès du territoire national se trouve limitrophe du Mali et de l’Algérie et l’armée mauritanienne compte y imposer un contrôle de plus en plus strict dans le cadre de sa lutte contre le terrorisme et les trafics en tous genres.
Cette prise met du baume au cœur du procureur de New York, Preet Bharara, qui s’inquiétait, devant l'alliance émergente entre le réseau terroriste Al Qaïda et les trafiquants de drogue transnationaux. « Les terroristes essaient de diversifier leurs sources de revenus par le trafic de drogue » disait-il
Le procureur s’exprimait à l’occasion de l’inculpation de trois ressortissants maliens appréhendés et exfiltrés d’Accra au Ghana, par les services secrets américains. Les suspects Oumar Issa, Harouna Touré et Idriss Abdelrahmane sont poursuivis par la justice américaine pour « trafic de drogue, collusion avec une organisation terroriste et financement d'activités terroristes par le trafic transnational de stupéfiants, notamment de la cocaïne. »
Selon le dossier d'instruction de 18 pages qui incrimine les trois suspects, il existe des liens étroits entre les cartels de la drogue sud-américains, notamment colombiens (les Farc, forces armées colombiennes : Ndlr), et la nébuleuse islamiste Al Qaïda. Les trois suspects ont été arrêtés lors d'une opération coordonnée par un juge fédéral new yorkais et la Drug Enforcement Administration (Dea).
A l’époque leur arrestation avait fait une très mauvaise publicité pour le Mali qui était déjà sur la sellette après la découverte, dans le nord malien, de l'épave d'un avion suspecté avoir transporté de la cocaïne en provenance de l'Amérique latine.
Les suspects avaient été contactés au mois d'août dernier par un informateur de la Dea qui s'était fait passer pour un islamiste d'origine libanaise travaillant pour le compte des cartels de la drogue sud-américains, notamment colombiens dont les Forces armées colombiennes (Farc).
L'un des Maliens expliquera alors en détail à l'agent de la Dea, les plans qui lui permettent de faire passer la drogue à travers les mailles de la douane sans être inquiété. Il promettra ainsi de pouvoir faire parvenir la marchandise, sans encombre, à ses associés, à travers le désert. Il lui donne le nom de Harouna Touré qu'il décrit comme le personnage principal du réseau.
A en croire la presse américaine, le Malien aurait déclaré à son interlocuteur, durant cet entretien, «que son organisation et Al Qaïda ont collaboré dans le trafic d'êtres humains vers l’Espagne». Le sieur Touré aurait, par ailleurs, indiqué avoir joué un rôle, de tout premier plan, dans les tentatives de kidnapping des expatriés européens, au cours de ces dernières années.
Il est d'ailleurs décrit par d'autres informateurs américains qui l'ont rencontré, au mois de novembre dernier au Ghana, comme un roi du désert, tout comme son complice, Abdelrahmane. A noter que cinq autres ressortissants maliens avaient aussi été arrêtés récemment en Espagne pour trafic de drogue et intelligence avec la mouvance islamiste d'Oussama ben Laden.
La bande sahélo-saharienne est en passe de devenir une zone de prédilection des terroristes se réclamant du réseau Al Qaida et autres trafiquants de drogue. La porosité des frontières entre les pays ayant en partage cette vaste étendue de désert, la faiblesse des moyens militaires et humains et la non coordination des politiques suivies par ces différents Etats, notamment le Mali, la Mauritanie, le Niger et l'Algérie, rendent difficile la lutte contre ce fléau.
Les autorités américaines tentent, depuis des années, de combattre la criminalité transfrontalière tout d’abord en entraînant et en dotant de matériel militaire les pays concernés et en mettant sur pieds un commandement spécial, l’Africom qui a pour principale vocation l’action sur ce terrain.
Bouna Cherif
Source: quotidienNouakchott - VIA CRIDEM