UPR : Vieilles étoiles et petits astres.

J’ai lu par hasard – «même le hasard arrive en Mauritanie par hasard», aimait dire feu Habib Ould Mahfoudh (Dieu l’agrée dans Son Vaste Paradis – Amen) – j’ai lu par hasard, dis-je, la liste des membres du Conseil national de l’UPR(DS?).

Et je me suis exclamé : quoi? C’est ça, c’est ça la nouvelle jemâ’a qui compose la «hasra» de l’émir? Kabada! Croyant avoir mal lu, je me tourne vers un gringalet aux mollets aussi gras que les poteaux de la SOMELEC(alma?) Nouadhibou le 10 juillet passé, qui vient à mon secours : «Alhamdou lillaah, tout est là! Tous sont là!». «Tous!»? et Joubourtaa?

Et les Ehel KahinKaha? Et Kaana-wa-Ikhwaatouha? Hein, vous êtes sûrs que la «Mauritanie des Profondeurs» (les vauriens de l’opposition disent «La Mauritanie sans fond(s)») est bien représentée?

Ho! Ho! Ho! Mon cher, ça c’est un parti; surtout qu’il paraît – c’est Moussa le cousin de Foyti khamna police qui me l’a dit – que cette formation politique n’a pas coopté n’importe qui; surtout pas les garnements du «govornama», les danseuses de «oubbil barka ndiaye!» et autres «haylallaah senngomon yaari bannge!»… Ah, oui, «ça» c’est un parti(cipe présent?)! La preuve : ni Toto, ni Pathé, ni Anani, ni Adel (lui, est dirigé par Yahya), ni Souaadou, ni Nono ne figurent sur la liste.

Par l’entrebâillement d’une porte, j’avais cru entrevoir Monsieur Doubboun et Madame Diikoun, mais ce n’était qu’une simple impression. Bravo! Hosanna! Vive le parti! Vite fait, bien fait. Du travail cousu-main, expéditif. Hag ba! Du vrai travail de professionnel, du travail d’état-major; vraiment, haouli bas et que les mesquins de la «mouaarada» maigrissent! La mondialisation ne peut s’accommoder des partis-traîne-pieds, la mode est aux partis-lucky-luck-qui-élisent-leurs-instances-plus-vite-que-leur-ombre. Et un, et deux, vive les Bleus – et Anelka – «ilal amaaaaaam, sirrr!».

Vous avez vu : c’est démocratique et, en plus, ça ne prête pas le flanc à la critique gratuite, comme la nouvelle loi sur l’audiovisuel qui parle, par la voix de son article 8 (tiens! un article qui parle!), de quotas linguistiques (le bahasa indonésien : 5%; l’ourdou sud-iranien : 1,5%; le sereer saloum-saloum : 0,2%; le gondwanais amélioré : 1,5%; le withiakhlène : 2%; le café-au-lait-diallo-jaaraama : 0,9%; le koumbabeuybeuy : 4%; le vaaghou : 12,12%; le seyni kar : 6,6%; le Wakh jammbour dou wakh : 1%; le yaka version Dafort & Wompou : 2,02%; le dialgati-à-gauche doublé d’un moulèy-séguin-carrément : 11%; le samaafou samfergné : 52,4% et…».

Le Parti, lui, il ne fait pas dans cette dentelle-là. Oh! bien sûr, il y a une cotation qui préside à la désignation des gens, mais objectivement, pragmatiquement, sans équivoque, ni parti pris. Nous ne sommes pas dans un enclos, ici! Moi qui aime les chiffres – rassurez-vous, je ne suis pas compétent au point de dribbler le FMI et la Banque Mondiale – je vais vous le démontrer, comme le loup, tout à l’heure : sur les cent soixante et quelques membres du Conseil (élus (mon z’euy!) et membres de droit), il y a – miracle! – 23 Négro-africains (euskeuy!), exactement le nombre de joueurs de football sélectionnés pour participer à une compétition (une autre façon d’apporter notre contribution au Mondial 2010; vite une vuvuzela!).

Est-ce que cette équipe pourrait concurrencer les «Lions indomptables du Cameroun», les Chipolopolo de Zambie, les Coqs (douyoûk) français ou le Nasr de Sebkha? Je ne sais, ne sachant pas exactement dans quelle division jouent certaines de ces vedettes qui ne fréquentent pas, forcément, la haute mer (boyna aana wa inté, entre nous, il se murmure que la moitié des membres du parti est composée de : «le mari de…», «l’épouse de…», «l’ex-femme de…», «le cousin de…», «le fils de…». Très instructif comme CV. Pourquoi ne pas les numéroter simplement? C’est vrai que chez nous, on ne compte pas les personnes, on ne compte que le bétail, mais quand même…).

Et 23 !! Une série composée de 11 braves femmes et de 12 hommes… 1.1.1.2. Ne soyons pas superstitieux, quoique, même en Europe, maintenant, on fait confiance plus aux talents de prédicateur de Paul-le-Poulpe qu’aux entrechats, bien enchâssés, du néerlandais Arjen Robben. Thièy, Alla, à quoi tiennent les choses! 23 négro-africains :

18 Halpulaaren, 4 Soninké et 1 Wolof. Voilà la légion noire sur laquelle reposent les forces d’Abdoul. 18 Halpulaaren avec 10 cousins à plaisanterie (6 Bâ : Coumba, Ousmane, Bocar Soulé, Abdoulaye Mamadou, M’Baré et Amadou + 4 Diallo : Zeinabou, Oumou, Abou Moussa et Kadiata), auxquels s’ajoutent Fatimata Bass et Mohamed El Hadi Macina, le tout «corsé» par une autre série de cousins à plaisanterie (Rabi Haidara, Thiam Diombar, Diéwo Camara, Madina Dia, Hindou Chouaïb Wane (?Ball?!) supervisés (si, si!!) par leur chef, l’imam Boun Oumar Ly, au cas où il leur viendrait à l’esprit – laa qaddarallah – de confondre l’UPR avec un sac de niébé. On ne sait jamais : il peut bien arriver au crocodile de jouer au lamantin)…

Vive l’UPR! Tout le monde, il est joli, tout le monde, il est content. Yaa fooy! Sauf Monsieur Abou Nabhaane, le leader politique de la commune de Yenngoulêne, surpris entrain de murmurer entre ses dents : «C’est une farce! C’est du n’importe quoi! ça c’est pas un parti, c’est un boudin…». Dommage que Abou Nabhaane, Directeur de la Nationale du Flou Inclair, et si près de ses sous (qui ne sont, en fait, que les sous de la République), s’inspire d’Abou Soufiane, l’un des chefs coalisés de La Mecque qui, à la veille de la bataille de Badr, évite d’aller au combat contre le Prophète Mohamed (PSL) et ses partisans, préférant au contraire sauver… la caravane.

Interpellé sur son honneur et sa fierté qui en prendraient un mauvais coup, il répond : «Ma fierté! Ma fierté se trouve sur le dos de mes chameaux!».

Il fera chaud l’année prochaine…

Rachid Ly
La Nouvelle Expression N°94

Source : La Nouvelle Expression