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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Victoire plus que symbolique de « Dans le creux de l’errance »


Victoire plus que symbolique de « Dans le creux de l’errance »
Il y a des moments intenses dans la vie de quelques hommes à travers la chair d’un seul d'entre-eux. J’ai toujours vécu une partie de ces moments avec humilité, pondération et constance.

Les circonstances de l’histoire font toujours rêver. J’ai rêvé intensément serrant entre mes longs bras ce prix FETKANN de la poésie 2010. Oui ce fut un rêve exaltant, intense et sublime à la fois. Je ne pouvais que rêver l’étreindre comme on le ferait de cette femme qu’on aime et/ou de cet enfant qu’on chérit. Je ne pouvais jamais penser que ce modeste recueil pouvait me procurer la joie de l’avoir conçu. Parce que tout simplement en commençant son écriture il y a environ vingt ans je ne pouvais penser qu’il allait un jour faire l’objet d’une attention hors du cercle restreint de mes amis et de ma famille biologique. Et pourtant quand j’ai décidé d’en partager le contenu au mois de juin dernier (au moment du dépôt du manuscrit) je le destinais « seulement aux simples » lecteurs que nous sommes, ceux qui ne décident point de sa valeur esthétique et de son poids supposé ou réel dans la trajectoire globale de la littérature de langue française. Je veux dire sa place dans cette multitude d’écrits, de bons écrits et de chef-d’œuvre. Je ne pensais pas, avec toute modestie, qu’il pouvait être aligné quelque part au point de se tenir auprès des œuvres d’éminents écrivains. C’est déjà une victoire pour nous simples lecteurs et pour ceux qui croient que l’écriture n’est pas seulement une source d’inspiration oisive mais bien le socle pour affiner un combat et qu’on peut inscrire ses résultats au panthéon d’une volonté de vaincre.

Donc notre/mon recueil n’a pas pu décrocher ce prix qui est revenu de droit au grand EDOUARD GLISSANT. L’œuvre n’a pas glissé dans la trappe de la médiocrité, mais s’est frottée à la réalité d’une carrière achevée dans le sens sublime que recouvre ce terme.

Donc notre victoire bien que symbolique est une victoire sur nous-mêmes, pour nous-mêmes et par nous-mêmes. Je souhaite ardemment que d’autres comme moi comprennent que la victoire est possible (Yes we can, avait-il dit !). D’autres victoires se profilent à l’horizon et je suis sûr que la victoire de l’un d’entre nous sera fêtée comme celle de tous. Il est indispensable de saisir notre combat dans sa globalité créatrice et dans cette diversité fondatrice d’unité. Il est plus que nécessaire pour nous de marquer un instant d’arrêt, d’observer tout autour de nous et de réfléchir encore davantage sur nos trajectoires, nos contradictions voire nos incohérences. Une seule œuvre peut gagner, mais son poids réel peut « glisser » sous le poids non seulement de la somme des œuvres mais aussi de la longévité proverbiale du combat de l’auteur. C’est cette leçon qu’il faut tirer de cette compétition littéraire pour comprendre que l’unité d’une œuvre diversifiée et riche forme toujours un tout solide et difficilement détrônable.

A la veille de notre cinquantenaire nous devons penser l’unité de nos actions afin de faire œuvre utile sinon nous risquons de ramer à contre courant au risque de voir cette barque qui prend de l’eau de toute part chavirer à jamais et nous avec. J’exhorte par ma modeste voix à la réflexion car le moment que nous vivons me semble être trop chargé de contradictions. Comme mon rêve de tout à l’heure je me surprends en train de rêver à une chute prochaine de je ne sais quoi. Je rêve d’une chose qui refuse de se dévoiler. Je rêve de pistes, de bifurcations, d’égarements et j’ai peur de ces « chemins qui ne mènent nulle part ». Une pensée à Heiddegger, nous disant, dans la partie de son ouvrage intitulée « Pourquoi des poètes ?? », « La nuit du monde reste […] à penser comme un destin qui nous advient en deçà du pessimisme et de l’optimisme. Peut-être la nuit du monde va-t-elle maintenant vers sa mi-nuit. Peut-être cet âge va-t-il maintenant devenir pleinement temps de détresse. Mais peut-être pas, encore pas, toujours pas, malgré l’incommensurable nécessité, malgré toutes les souffrances, malgré la misère sans nom, malgré le désarroi croissant » (Chemins qui ne mènent nulle part, Paris, Tel/Gallimard, 2004, p. 325). Méditons cette nuit et les tourments qui la peuplent. Méditons ce « creux de l’errance » dans lequel nous sommes pour mesurer à quel point le philosophe à raison de dire encore comme un sonnet : « … il n’y a de revirement des mortels que s’ils prennent site dans leur propre être » (idem, p. 325). Notre détresse momentanée a besoin de poètes car la poésie est pour moi le summum des pleurs qui plongent leurs racines dans les fondements de notre âme. La poésie ne dénonce pas, elle parle. Elle est parabole. Elle me semble sincère et généreuse à la fois. Elle nous interroge, nous somme à parler d'une autre voix, nous conduit dans un autre champ. Vaste champ que nous devons défricher, sémer et surveiller chaque matin pour permettre aux graines enfoueis de germer pour que la tige se tienne droite et que l'épis mûrisse sous l'éclat du soleil (la photosynthèse) et que la feuille gorgée de sève pétille de sa verdeur, pour que le paysan rentre souriant, pour permettre à l'épouse de moudre le grain et que la farine nourrisse les enfants.

Méditons la compétition fraternelle comme lieu sublime de rencontres et de d’échanges vigoureux mais paisibles. Ne perdons pas de vue que nous constituons les vers (pas vers de terre ?) du poème du monde car, finalement, le monde est un poème.

Je remercie l’ensemble de ces personnes (souvent anonymes et de partout) qui m’ont envoyé des messages d’encouragement, de remerciement et d’admiration. Je remercie aussi les membres du jury qui ont statué, mais surtout cette/ces personne (s) « anonyme (s) » qui a/ont fait connaître l’œuvre sans m'en parler. Voilà un geste d'Amour sincère qui mérite mon respect et ma révérence. Merci de tout mon coeur que Dieu guide votre/vos pas vers la félicité. Amen.


A bientôt

Abderrahmane NGAIDE (BASSEL),
Dakar 24/11/2010 (23h26)
Jeudi 25 Novembre 2010 - 03:53
Jeudi 25 Novembre 2010 - 04:02
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