
Sur le plan de la représentation de la dualité nationale, le spectacle était raté, c'est évident. De là à dire que les Jeux de Vancouver sont une insulte à un des deux peuples fondateurs, il y a une marge que je ne suis pas près de franchir. Les Jeux ne se limitent pas à une cérémonie et le français est non seulement une des deux langues officielles du Canada, mais c'est aussi la langue principale du mouvement olympique.
On sait que depuis des décennies, l'usage du français aux Jeux olympiques est en décroissance au profit de l'anglais. On gardera peut-être en mémoire la quasi-absence du fait français à la cérémonie d'ouverture, et on doit le déplorer. Toutefois, on se rendra probablement compte au terme des compétitions que les Jeux de Vancouver auront été les plus francophones des cinq dernières éditions des jeux d'été et d'hiver. C'est d'ailleurs, une des raisons qui ont amené le secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie, Abdou Diouf, à se garder d'un jugement trop hâtif en affirmant qu'il ne se prononcera qu'après les cérémonies de clôture. C'est là qu'on pourra vraiment s'offusquer.
Sur les sites des compétitions, le français figure en bonne position dans l'affichage et dans les épreuves qu'il m'a été donné de voir, c'est même en français que débutent les interventions. Ce n'était pas le cas, ni à Beijing, ni à Turin, ni à Athènes.
Il faut se rappeler que la Colombie-Britannique est probablement la plus anglophone des provinces canadiennes et qu'il aurait certainement été plus facile de recruter des bénévoles parlant le chinois que le français. Les Asiatiques composent plus de 20 % de la population contre à peine 1 % de francophones.
D'ailleurs, avant de déchirer nos chemises et chialer, on devrait faire un petit examen de conscience. Fait-on une meilleure place à la seule langue officielle du Québec ? Il suffit de prêter l'oreille sur les trottoirs des rues Sainte-Catherine et Saint-Laurent à Montréal pour constater que si le français a progressé depuis 1976, ça ne s'entend pas. J'ai même eu le privilège d'assister à un dialogue tout en anglais entre un propriétaire francophone d'un commerce et l'ex-joueur du Canadien, Georges Laraque. Il a fallu que je leur signale qu'ils étaient tous les deux des francophones.
Joliette s'apprête à tenir la cinquième édition de la Francofête et c'est tout à son honneur de contribuer ainsi au rayonnement du fait français. Le maire René Laurin a bien raison d'insister sur l'importance de protéger notre langue et de la conserver bien vivante. Force est toutefois de constater qu'on a encore bien des croûtes à manger avant de faire la leçon aux autres.
Il n'y a qu'à voir le nombre de bars et discothèques qui portent des raisons sociales anglophones. Joliette se paie même le luxe d'être représenté dans la Ligue junior AAA par un club portant un nom anglais, le « Traffic ». Comment peut-on convaincre des commerces anglophones qui s'installent chez nous à franciser leur raison sociale lorsqu'on n'est même pas capable de convaincre les nôtres d'utiliser notre langue ?
Récemment, les journaux de la métropole contestaient la présence trop importante de l'anglais dans la musique diffusée durant les matches du Canadien au Centre Bell. Pourtant ici même à Joliette, dans une ville à 99 % francophone, c'est presque uniquement des extraits de chansons en anglais qu'on diffuse pour créer une ambiance aux matches du « Traffic ». Ça se passe dans un édifice municipal, le Centre récréatif Marcel-Bonin.
Il faut bien admettre que le visage de Joliette s'est radicalement transformé depuis les années 50 où l'affichage unilingue anglophone était pratiquement la norme. La Francofête permet de célébrer nos succès tout en invitant à poursuivre le chemin afin qu'un jour, nous puissions revendiquer ailleurs, une meilleure place au français.
André Nadeau
Source: laction
On sait que depuis des décennies, l'usage du français aux Jeux olympiques est en décroissance au profit de l'anglais. On gardera peut-être en mémoire la quasi-absence du fait français à la cérémonie d'ouverture, et on doit le déplorer. Toutefois, on se rendra probablement compte au terme des compétitions que les Jeux de Vancouver auront été les plus francophones des cinq dernières éditions des jeux d'été et d'hiver. C'est d'ailleurs, une des raisons qui ont amené le secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie, Abdou Diouf, à se garder d'un jugement trop hâtif en affirmant qu'il ne se prononcera qu'après les cérémonies de clôture. C'est là qu'on pourra vraiment s'offusquer.
Sur les sites des compétitions, le français figure en bonne position dans l'affichage et dans les épreuves qu'il m'a été donné de voir, c'est même en français que débutent les interventions. Ce n'était pas le cas, ni à Beijing, ni à Turin, ni à Athènes.
Il faut se rappeler que la Colombie-Britannique est probablement la plus anglophone des provinces canadiennes et qu'il aurait certainement été plus facile de recruter des bénévoles parlant le chinois que le français. Les Asiatiques composent plus de 20 % de la population contre à peine 1 % de francophones.
D'ailleurs, avant de déchirer nos chemises et chialer, on devrait faire un petit examen de conscience. Fait-on une meilleure place à la seule langue officielle du Québec ? Il suffit de prêter l'oreille sur les trottoirs des rues Sainte-Catherine et Saint-Laurent à Montréal pour constater que si le français a progressé depuis 1976, ça ne s'entend pas. J'ai même eu le privilège d'assister à un dialogue tout en anglais entre un propriétaire francophone d'un commerce et l'ex-joueur du Canadien, Georges Laraque. Il a fallu que je leur signale qu'ils étaient tous les deux des francophones.
Joliette s'apprête à tenir la cinquième édition de la Francofête et c'est tout à son honneur de contribuer ainsi au rayonnement du fait français. Le maire René Laurin a bien raison d'insister sur l'importance de protéger notre langue et de la conserver bien vivante. Force est toutefois de constater qu'on a encore bien des croûtes à manger avant de faire la leçon aux autres.
Il n'y a qu'à voir le nombre de bars et discothèques qui portent des raisons sociales anglophones. Joliette se paie même le luxe d'être représenté dans la Ligue junior AAA par un club portant un nom anglais, le « Traffic ». Comment peut-on convaincre des commerces anglophones qui s'installent chez nous à franciser leur raison sociale lorsqu'on n'est même pas capable de convaincre les nôtres d'utiliser notre langue ?
Récemment, les journaux de la métropole contestaient la présence trop importante de l'anglais dans la musique diffusée durant les matches du Canadien au Centre Bell. Pourtant ici même à Joliette, dans une ville à 99 % francophone, c'est presque uniquement des extraits de chansons en anglais qu'on diffuse pour créer une ambiance aux matches du « Traffic ». Ça se passe dans un édifice municipal, le Centre récréatif Marcel-Bonin.
Il faut bien admettre que le visage de Joliette s'est radicalement transformé depuis les années 50 où l'affichage unilingue anglophone était pratiquement la norme. La Francofête permet de célébrer nos succès tout en invitant à poursuivre le chemin afin qu'un jour, nous puissions revendiquer ailleurs, une meilleure place au français.
André Nadeau
Source: laction