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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Wikileaks : Aziz-Ahmed Daddah-Messaoud.....


Wikileaks : Aziz-Ahmed Daddah-Messaoud.....
Wikileaks : Rencontre Moss avec Ould Daddah

16. Le sous-secrétaire adjoint Moss, et le directeur principal Dumont ainsi que l’ambassadeur, le DCM et le PAO se sont entretenus avec le leader officiel de l’opposition (un poste ayant rang de ministre en Mauritanie), Ahmed Ould Daddah (RFD), ainsi que plusieurs autres membres de son parti, au siège du RFD à Nouakchott.

17. (C) Daddah a présenté son parti comme le noyau de la résistance à l’armée depuis la création du parti en Octobre 1991. Le père de Daddah, Moktar Ould Daddah, a été le premier président de la Mauritanie entre Novembre 1960 à Avril 1979, rentré en Mauritanie deux années avant son décès, après le coup du Comité Militaire de Redressement National en 1978.

Daddah a réaffirmé son point de vue de l’évolution du conflit et a déclaré son opposition politique à la fois pour le coup, mais aussi son opposition au retour du président Abdallahi. Il a reconnu le coup d’État comme l’aboutissement naturel et logique d’un gouvernement dirigé par un président qui avait perdu sa légitimité pour deux raisons principales :

1) ne pas avoir été démocratiquement élu (en ce sens qu’il a été soutenu par l’armée qui avait truqué le vote)

2) tout au long de sa présidence, il a échoué à instaurer la bonne gouvernance ce qui l’aurait aidé à avoir une légitimité.

Il a indiqué qu’il avait posé des conditions à l’armée pour les prochaines étapes, mais n’en a pas donné les détails. Il a dit aussi franchement et sans détour que de leur point de vue, tout était négociable sauf le retour du président Abdallahi au pouvoir, pouvant seulement se présenter comme un interlocuteur dans les négociations futures.

18. (C) Daddah, en un intellectuel passionné, aime utiliser des citations ésotériques pour illustrer sa philosophie en invoquant maximes latines et Voltaire.

L’une des Pensées de Pascal, admirant les montagnes des Pyrénées séparant l’Espagne et la France, a résumé son point de vue du coup d’Etat et de ses retombées : « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ».



Ce que les États-Unis et la communauté internationale ont vu dans Abdallahi, comme un symbole de la démocratie jeune et prometteuse, a été perçu très différemment en Mauritanie. C’est, selon lui, la raison de l’impasse entre Mauritaniens et la communauté internationale pour le moment.

Dans une société qui a perdu la foi en la primauté du droit, de la sécurité, et du leadership, la démocratie perd toute signification. Alors que la communauté internationale reste attachée à cette idée fausse de la démocratie, les politiciens mauritaniens et les parlementaires élus sont les seuls, potentiellement, en mesure d’aider à trouver une solution - car ils sont le dernier vestige d’une démocratie qui ne s’est pas encore érodée.

Un membre du parti a noté que, historiquement, la légitimité d’un président n’existe que lorsque trois conditions sont réunies :

1) la loi est de son côté,

2) les performances de son gouvernement militent en sa faveur

3) le consensus national est de son côté.

Le président Abdallahi, ayant perdu tous les trois critères précités, est, en effet, devenu illégitime.

19. (C) Moss a indiqué à Daddah la position des États-Unis comme il est indiqué au paragraphe 15. Il a souligné que la réponse des États-Unis a été en fonction de la loi et qu’aucune autre « interprétation » du coup ne pouvait les faire revenir en arrière. Il a répété que le retour du président Abdallahi a été une condition nécessaire pour des arrangements futurs qui pourraient aider la Mauritanie à aller de l’avant - et a souligné que tout accord qui découlerait de la structure militaire mise en place n’était pas viable.

13. (C) Ahmed Ould Sidi Baba a dit que le général limogé Aziz n’a pas "l’éducation, l’intelligence ou d’expérience » pour être à la tête de l’armée - et encore moins le pays. Il a affirmé que l’absurdité de la situation actuelle découle du fait que cette personne n’accepte pas un acte légal l’ayant limogé.

Sidi Baba a soutenu que les 16 derniers mois de la démocratie avaient connu une grande avancée dans le domaine des libertés et les investisseurs étrangers ont commencé à porter un intérêt pour le pays. Tout ceci est maintenant en jeu, parce que Aziz tente de se faire un "nouvel Empereur Bokassa." Sidi Baba a affirmé que 80 à 85 pour cent de la population s’oppose au coup, mais peu ont le courage de le dire ouvertement.

14. (C) Sidi Baba a dit que la situation du pays est extrêmement fragile et que, si la crise n’était pas résolue d’ici quelques semaines, c’est le peuple mauritanien qui en souffrirait. Il a ajouté que la seule personne qui peut négocier une résolution c’est Abdallahi puisque ni moi, ni le Premier ministre, ni les Présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale avons la légitimité constitutionnelle pour le faire. Sidi Baba a appelé l’ONU pour juger les putschistes comme ils l’ont fait pour ceux qui ont été coupables de génocide.


12. (C) Le Président de l’Assemblée nationale, Boukheir, a dit que l’armée avait pris le pouvoir d’une manière totalement inconstitutionnelle et tentait de manipuler l’Assemblée nationale pour légitimer son action. Il a soutenu que durant la période de transition, les élections législatives avaient été manipulées par les militaires, juste pour cette éventualité.

Sur les 95 sièges à l’Assemblée, 50 ont été remplis avec des « indépendants » financés par les militaires. Il a rejeté les arguments d’une majorité des deux tiers du parlement favorables au coup d’Etat en disant que tout parlementaire qui abandonne volontiers son attachement à la constitution perd sa légitimité et n’est pas meilleur que les putschistes. Boukheir a dit qu’il avait refusé de coopérer avec les militaires dans leurs efforts pour manipuler le Parlement en leur disant, "si vous allez à un coup d’état, vous pourriez aussi bien dissoudre le parlement et les partis politiques ainsi." Boukheir a noté le premier décret-ordonnance du Haut Conseil d’Etat ne destitue non seulement l’institution du Président de la République, mais s’arroge aussi le droit de légiférer à la place du Parlement. Il a ajouté que si le coup réussit, il n’y aurait aucune chance pour la démocratie.

Le Sous-secrétaire Adjoint Todd Moss et le Directeur principal pour l’Afrique au ministère de la Défense, Michael Dumont, accompagnés de l’Ambassadeur, ont rencontré le 15 août le Premier ministre, Yahya Ould el Waghef, le Président de l’Assemblée nationale, Boukheir et le président du Conseil économique et social, Ahmed Ould Sidi Baba, à la résidence privée du Premier ministre.

10. (C) Le Premier ministre a décrit une situation de "pression impossible" exercée par la junte militaire sur le peuple mauritanien et ses dirigeants politiques. Nous avons noté que les deux présidents de l’Assemblée nationale et le Sénat ont été menacés par des enquêtes pour une prétendue mauvaise gestion et de corruption s’ils ne se rangent pas du côté de la junte et il a ajouté qu’il avait été menacé, lui-même, pour une passation de service au nouveau Premier ministre de la junte, Laghdaf, ce qu’il a, bien sûr, refusé.

Le Premier ministre a souligné que « seuls quelques-uns » peuvent résister à la pression et a ajouté que la junte contrôle les médias en diffusant durant 24 heures de la propagande pro-putsch. Il pense que les Mauritaniens en général, après des décennies de coups d’Etat successifs, sont découragés et ont tendance à faire peu de résistance aux coups d’Etat depuis et voient que leurs efforts ont été inutiles.

11. (C) Waghef estime que le refus de ce coup est « la seule chance pour la Mauritanie et pour l’Afrique » afin de briser, une fois pour toute, la pratique du changement de gouvernement par la force. Il a dit que si nous cédons une fois de plus à ce coup - dirigée par les mêmes dirigeants du coup d’Etat de 2005 "il n’y aurait aucune chance pour une vraie démocratie en Mauritanie." Il a dit "le coup d’Etat DOIT échouer car, s’il échoue, aucun chef militaire ne tentera de nouveau un coup, ni en Mauritanie, et peut-être même dans la région. Il a mis en garde contre toute discussion sur "de nouvelles élections", car cela ne ferait que légitimer le coup d’Etat. Waghef a appelé à une adoption rapide de sanctions ciblées contre les militaires putschistes et leurs collaborateurs civils et pour une position ferme de la communauté internationale visant à cesser "tout contact" avec la junte. Nous avons également appelé le Conseil de sécurité à prendre des mesures énergiques contre le putsch. Waghef a également demandé que la réaction internationale ne doit pas se limiter au gel de l’aide au développement, mais à l’arrêt de la coopération militaire, indiquant qu’il s’agit d’une mesure qui concernerait plus Aziz. Il a suggéré qu’il était particulièrement préoccupé par la position française sur la coopération militaire.

Nous vous proposons une traduction des câbles envoyés par l’Ambassade des USA à Nouakchott, publiés le site Wikileaks et repris par le journal libanais Al Akhbar.
Origine : Embassy 08 NOUAKCHOTT 439, Date : 17/08/2008 à 04:41 Classé : CONFIDENTIEL

Extrait du résumé du document

(C) Le Général Aziz, accompagné de son Directeur de Cabinet, Cheyakh Ould Ely, et son Conseiller chargé de la Diplomatie et de la Sécurité, Ould Michel, a reçu en visite l’Assistant adjoint au Bureau des Affaires Africaines au Département d’Etat, Todd Moss, le Directeur pour les affaires africaines au Ministère de la Défense, Michael Dumont ainsi que l’Ambassadeur . Moss a souligné que l’objectif de sa visite visait à s’assurer que la junte a compris la position du gouvernement des Etats-Unis qui est une position qui engage l’ensemble du gouvernement et qu’il était venu également explorer les possibilités d’une résolution de la crise.



Document intégral

OBJET : SITREP 10 - Visite des émissaires des USA en MAURITANIE

Classées par : l’Ambassadeur Mark Boulware.

RENCONTRE MOSS ET GENERAL AZIZ


1. (C) Le Général Aziz, accompagné de son Directeur de Cabinet, Cheyakh Ould Ely, et son Conseiller chargé de la Diplomatie et de la Sécurité, Ould Michel, a reçu en visite l’Assistant adjoint au Bureau des Affaires Africaines au Département d’Etat, Todd Moss, le Directeur pour les affaires africaines au Ministère de la Défense, Michael Dumont ainsi que l’Ambassadeur .

Moss a souligné que l’objectif de sa visite visait à s’assurer que la junte a compris la position du gouvernement des Etats-Unis qui est une position qui engage l’ensemble du gouvernement et qu’il était venu également explorer les possibilités d’une résolution de la crise.

Moss a noté que les États-Unis et la communauté internationale estiment que la démocratie mauritanienne est considérée non seulement intrinsèquement positive, mais elle est aussi un exemple important pour le reste de l’Afrique et le monde arabe. Il a dit que l’évaluation a permis non seulement de la bonne volonté générale, ce qui lui a attiré l’important soutien financier promis lors de la réunion du Groupe consultatif de Paris en Décembre dernier.

Même si l’aide du gouvernement des USA a été relativement modeste, plusieurs initiatives sont en cours et auraient vraisemblablement conduit à plusieurs centaines de millions de dollars d’aide militaire et de développement.

2. (C) Moss a réitéré que le gouvernement des USA ne pouvait pas accepter un coup d’Etat militaire à la fois pour des raisons de principe et de droit. Il a noté que le coup de 2008 n’avait rien à voir avec celui de 2005, et que l’ère des coups d’Etat en Afrique était révolue. Soulignant la nécessité urgente de trouver une solution, il a dit qu’il restait peu de temps avant la suspension actuelle de l’aide qui est devenue formelle et définitive. Il a assuré le général Aziz que le gouvernement des USA ne voulait pas voir la Mauritanie isolée de la communauté internationale et ne voulait pas voir la Mauritanie laisser l’opportunité d’une fenêtre ouverte à Al-Qaïda. Il a exprimé l’espoir de recherche des prochaines étapes qui passeraient nécessairement par la libération, le rétablissement du président Abdallahi dans ses fonctions et un arrangement honorable pour l’armée mauritanienne. Il a insisté sur la compréhension du gouvernement américain de l’importance de l’armée en tant qu’institution et en tant que partenaire. Moss a déploré le fait que notre coopération militaire forte était maintenant en danger et qu’elle serait forcément réduite si l’ordre constitutionnel n’était pas rétabli rapidement.

3. (C) Remerciant le gouvernement des USA pour l’intérêt qu’il accorde à la Mauritanie, Aziz a insisté sur le fait que ce qui s’est passé en Mauritanie n’est pas un coup d’Etat. Il a accusé le président Abdallahi à la fois de corruption (citant en particulier le classement de Transparency International), d’incompétence, d’autoritarisme, de perte de soutien politique, y compris son implication des islamistes et des communistes dans le gouvernement, d’être resté indifférent à l’égard de la sécurité nationale, et d’avoir paralysé le gouvernement ce qui a abouti à une impasse politique. Il a condamné la fois la forme et le fond du décret du Président Abdallahi limogeant les chefs militaires qu’il a qualifié d’illégal et qui a failli déclencher des violences. Il a dit que les quatre cinquièmes des parlementaires voulaient traduire Abdallahi en procès et que la « la Mauritanie réelle" a rejeté catégoriquement Abdallahi . Aziz a dit que notre relation militaire était importante et que c’était lui, pas Abdallahi, qui l’avait renforcé. Etant donné que seul, l ’« exécutif » a été touché, la relation militaire pourrait se poursuivre.

4. (C) Moss a fait observer que la démocratie est un processus difficile, pas toujours très efficace et que même les démocraties établies font souvent face à des défis similaires. Il a ajouté que les erreurs du Président Abdallahi et son administration ne pouvaient, au plan international, justifier ce coup d’Etat. Il a déclaré que nos relations bilatérales ont été fortes non pas à cause de la personne du président Abdallahi, mais parce que la Mauritanie est une démocratie. Une première mesure immédiate serait de restaurer la démocratie car aucun des prétendus problèmes soulevés ne pourrait justifier le coup. Il a répété que la forte détermination de la communauté internationale et les relations militaires avec les États-Unis constituent désormais un risque pour la junte.



5. (C) Réaffirmant la solidarité entre les États-Unis, la France, l’UE et l’UA, Moss a exhorté Aziz à proposer un moyen de sortie de cette crise. " Il est d’accord qu’il doit y avoir un moyen de rétablir le président Abdallahi et de répondre aux préoccupations militaires et aussi de s’engager avec une communauté internationale prête à résoudre de nombreux problèmes de la Mauritanie, y compris la corruption. Moss a dit qu’un premier geste de bonne volonté serait de lui permettre de visiter, avant de quitter Nouakchott, Abdallahi et qu’il était disposé à réorganiser son emploi du temps pour cela. Précisant l’intérêt personnel du côté américain du Président, la Secrétaire d’Etat Rice et le Secrétaire d’Etat Adjoint Negroponte, pour un tel geste qui pourrait être "un signal important."

6. (C) Prenant la parole, le directeur principal au ministère de la Défense, Michael Dumont, a indiqué qu’il parle en tant qu’ancien officier militaire et avocat, précisant qu’à chaque fois qu’un dirigeant élu est destitué et arrêté par les militaires cela constitue un coup d’Etat, ajoutant que chaque coup d’Etat entache l’honneur de l’armée, ce que le ministère de la Défense ne pouvait ignorer et que seul le général Aziz pouvait réparer.

7. (C) Aziz a renouvelé ses remerciements pour les préoccupations du gouvernement américain, a indiqué qu’il "entend" notre position et chercherait à maintenir un dialogue. Il a regretté, toutefois, que des raisons de « sécurité intérieure » empêchent, pour le moment la visite du président Abdallahi .

8. (C) Commentaire : C’est la première fois, depuis le coup d’Etat, que le général Aziz, est vu habillé en costume civil, il était visiblement mal à l’aise et a exposé sa litanie d’accusations contre Abdallahi d’une manière moins ordonnée et de façon polie que celle qu’il avait lors de la rencontre des démarches précédentes. Bien qu’il ait semblé hésiter un peu quand Moss a soulevé la possibilité de visiter Abdallahi, à la fin il a refusé, en ne nous laissant pratiquement pas de point de départ pour le dialogue pour lequel il s’est pourtant montré favorable, au début.

Le site de Canal Rim a bien publié les documents originaux en Englais
Source : Canal Rim



___________
Sy Boubacar
Mardi 7 Décembre 2010 - 11:18
Mardi 7 Décembre 2010 - 11:22
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