Liste de liens

Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Alassane, Mauritanien et Mohamed, Tunisien: « On travaille ici, on est sans papiers et ça fait mal... »


 Alassane, Mauritanien et Mohamed, Tunisien:  « On travaille ici, on est sans papiers et ça fait mal... »
Alassane, le Mauritanien, et Mohamed, le Tunisien, racontent la vie des travailleurs de l'ombre. Avec leurs peurs, leurs galères, leurs espoirs.

Alassane a 30 ans, la peau sombre, le coeur lourd. Mohamed en a 42, le teint mat et le sourire las. En ce soir de fin décembre où la CGT a rassemblé les travailleurs sans papiers (lire ci-contre), les destins du Mauritanien et du Tunisien se croisent place Saint-François. Blancs, beurs et surtout blacks, ils sont près d'une centaine à se presser à la bourse du Travail. En quête d'un avenir meilleur. D'un avenir tout court sur le sol français.

Travailleurs réguliers, Alassane et Mohamed espèrent être régularisés par le travail. « La CGT a réussi pour des camarades. Ça donne un peu d'espoir », sourit Alassane, qui précise aussitôt : « Il ne s'agit pas de créer un appel d'air. Juste de respecter le droit du travail. »

Car pour l'heure, Alassane vit de « petits boulots, dans la restauration ou n'importe quoi d'autre, pour subvenir à [ses] besoins. » Diplômé en électricité industrielle en Mauritanie, il raconte avoir fui à cause de tensions inter-ethniques entre les Arabes et les siens, les Peuls.

Pas égaux en droits

Alors Alassane a débarqué en 2002 à Paris-Roissy, a fait sa demande d'asile politique, puis a rejoint Nice il y a deux ans, où il a travaillé comme agent de sécurité et été accueilli par sa soeur et son beau-frère. « Sans eux, ce serait très difficile... »

Mohamed, lui, ne parlait pas un mot de français quand il est arrivé en France en 1994. Il a travaillé sur des marchés à Calais, Nancy, Epinal ou encore Dijon. Depuis 2002, il a rejoint à Nice son frère, « régularisé, lui ». Depuis, il travaille dans le bâtiment, tournant sur la Côte d'Azur au gré des chantiers.

Imposables, « expulsables »

A Nice, il loge dans un studio pour 500 e par mois. Ce mois-ci, il lui en manque 150. Rien d'étonnant au vu des revenus de Mohamed : « 40, 50 e par jour. On est moins payés que les autres et on a moins de garanties ». « Pas de revenu fixe, pas d'assurance, ni de Sécu, ni de Caf », enchaîne Alassane.

Mais tout sans papiers qu'ils sont, ils disent recevoir fiches de paie et feuilles d'imposition. « J'en ai eu pour 738 e, calcule Alassane. Tu travailles, tu paies, et à côté de ça, on te dit : « Tu n'as pas le droit d'être là ». Le paradoxe c'est que ces mêmes autorités peuvent t'expulser... »

« Une vie infernale »

Leur angoisse ? Une visite inopinée de l'inspection du Travail. Alassane a connu. Il raconte avoir passé 24 heures en garde à vue, « dans une pièce avec plein de m... par terre », puis trois jours en centre de rétention. Mohamed opine du chef, avec un air de déjà-vu. Qui a dit que la misère était plus douce au soleil ? « Où que tu sois, ça fait mal, c'est une vie infernale d'être sans papiers. Il faut s'accrocher, faire beaucoup de sacrifices. »

A commencer par la famille. Mohamed n'a plus revu sa mère depuis quatorze ans. Ni son père, décédé depuis. Alassane, lui, se désespère « de voir nos jeunes frères africains monter dans des radeaux. On aimerait pouvoir leur dire : Non, ne tentez pas cette aventure dangereuse !, leur expliquer que nous non plus, on n'a pas de vie. Mais on ne peut pas... »

Christophe Cirone

Source: nicematin
Vendredi 2 Janvier 2009 - 01:43
Vendredi 2 Janvier 2009 - 02:01
INFOS AVOMM
Accueil | Envoyer à un ami | Version imprimable | Augmenter la taille du texte | Diminuer la taille du texte


Nouveau commentaire :


Dans la même rubrique :
1 2 3 4 5 » ... 602