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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Après plus de trois mois de détention, Sidi transféré dans son village natal


Après plus de trois mois de détention, Sidi transféré dans son village natal

Lemden portera-t-elle conseil?

Après 97 jours de détention au centre international des conférences de Nouakchott, Sidi Ould Cheikh Abdallahi a été déplacé, à plus de 250 kms, à l’Est de la capitale. La veille, vers vingt-deux heures, des officiers lui auraient appris, dans sa geôle, la volonté de leur chef, le général Aziz, de le transférer à Lemden, son village natal, situé aux confins du Brakna, en espérant, peut-être, que le plein air, les grands espaces, mais aussi la proximité des siens et leur sagesse, puissent le ramener à des sentiments plus conciliants, susceptibles de contribuer à la résolution d’une crise qui n’a plus que quelques jours pour se dénouer et éviter, au pays, les sanctions sévères que la communauté internationale brandit, depuis le coup d’Etat du 6 août.

Lemden, capitale du pays
6 heures 50 minutes. Les habitants du petit village de Lemden sont encore assoupis après une nuit d’hiver assez longue. Soudain, un vrombissement de voiture, inhabituel à pareille heure. Des curieux sortent timidement, pour aller aux nouvelles. Des cris, des youyous de femmes.

Un cortège automobile traverse le village. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Le fils du bled, Sidi Ould Cheikh Abdallahi est là, assis entre deux gardes. L’un d’eux demande à un passant de lui indiquer telle maison du village. Peu à peu, tous les Lemdenois accourent. Manifestations de joie par ci, salamalecs par là, les commentaires mêlés aux coups de téléphone emplissent l’espace sonore. L’ancien président est soigneusement installé par ses «anges-gardiens», dans la maison d’un cousin. La sienne n’étant pas suffisamment aménagée pour le recevoir. Une vieille femme, presque en pleurs, s’en prend, avec virulence, aux militaires. Leur chef, le colonel Ould Meguett, sera particulièrement vilipendé par la septuagénaire, très remontée contre ces gens qui ont osé toucher – impunément, mais ça ne durera pas, je te le prédis, jeune homme – au fils de son marabout. Vers neuf heures, les premières voitures de visiteurs arrivent. Le gros village s’anime. Les dizaines de tentes sont dressées devant les maisons, dans le moindre espace disponible. Le président reçoit, librement, ses proches et amis. Jovial, dans un ample boubou blanc, il paraît un peu fatigué. C’est que, parti de Nouakchott vers deux heures du matin, il n’a pas encore dormi. Il n’aura, probablement pas, le temps de le faire, car les délégations des villages environnants commencent à affluer. Assis au centre, le vieux président ne rate pas l’occasion de taquiner certains de ses amis et proches. Très en forme, il discute de tout. Les sujets dépendent des interlocuteurs. Tantôt, des bestiaux et des pâturages. Tantôt de la vie et de ses aléas. L’ambiance est détendue. En quelques heures, le village se transforme en un grand quartier de Nouakchott. Toutes ses rues sont pleines de voitures, de toutes sortes. C’est, vraiment, l’affluence des grands jours. De partout, de la capitale, mais aussi des autres villes du pays, les visiteurs accourent. Une commission informelle se forme pour recevoir et diriger les arrivants. Les maisons et les tentes se remplissent. Lemden est assiégé. Dans la résidence du président, c’est la bousculade. Ce jour, jeudi 13 novembre, la petite bourgade devient la capitale du pays, vers qui des milliers de visiteurs, par curiosité, compassion ou toutes autres raisons, se précipitent.

Le FNDD chez Sidi
Une forte délégation des partis qui composent le Front National pour la Défense de la Démocratie s’est rendue, avec tambours et trompettes, à Lemden. Presque tous les responsables ont fait le déplacement. Il y avait, entre autres, le président de l’Assemblée Nationale, Messaoud Ould Belkheir, les présidents de l’UFP et de TAWASSOUL, respectivement, Mohamed Ould Maouloud et Mohamed Jamil Ould Mansour, en plus de tous les ministres du président élu et des parlementaires opposés au coup d’Etat du 6 août dernier. Arrivées aux environs de quinze heures, ces personnalités seront, aussitôt, reçues par Sidi, qui leur reconnaît tous les sacrifices consentis en son nom. Amabilités, congratulations, propos taquins. Un moment de retrouvailles, émouvant, entre un homme, affaibli par l’âge, et des politiques alanguis par des manœuvres de militaires déterminés à les aplatir. L’ambiance était festive. C’était, véritablement, un jour mémorable. Entre quartiers de viandes grillées par les mains expertes des bouchers d’Aleg, dont la réputation a fait le tour du pays, les verres de thé et les calebasses de zrig, les apartés et discussions informelles occupent les hommes et les femmes, confortablement assis, dans les dizaines de salons aménagés pour la circonstance.

De la politique
Si pour certains, ce transfert constitue, à quelques jours de la fin de l’ultimatum de la communauté internationale, un signe de bonne volonté du Haut Conseil d’État, pour d’autres, rien n’a véritablement changé. Le Président démocratiquement élu était en prison à Nouakchott. Il reste en prison à Lemden. Le FNDD, dans un communiqué publié le 13 novembre, dénonce une nouvelle fuite en avant et le mépris des putschistes qui ont procédé au transfert du président élu, dans la clandestinité totale, en pleine nuit. Selon les termes de la déclaration du Front, cet acte ne change, en rien, leur position et prouve que le compte à rebours du coup d’Etat a commencé. Toutes les tentatives de la junte pour gagner du temps ont été un fiasco et les mesures, insolites, de démagogie ou d’intimidation, auxquelles ils ont, de plus en plus, recours, ne pourront rien contre la volonté du peuple. À vingt heures, sous le hangar de sa résidence, Sidioca, flanqué, à droite, de Messoud Ould Belkheir, et à gauche, de Mohamed Jamil Mansour, actuel président du FNDD, anime une conférence de presse de vingt minutes. «Je suis, toujours, le président de la Mauritanie», déclare-t-il solennellement. Constance, entêtement, ou sénilité? Son mandat reste quasiment entier : il l’a, à peine, exercé, pendant quinze mois, avant que des militaires, démis de leur fonction, le renversent. Aux questions des journalistes, le président élu répond, sans détours, en véritable président qui a encore ses projets et ses ambitions. Mais il reste, néanmoins, comme il l’a dit à un confrère de la chaîne satellitaire d’Aljazeera, un homme de dialogue. Une expression que des analystes politiques considèrent comme un raidissement d’un homme, réputé prudent dans l’usage des mots. Le propos, ajouté à ceux de divers responsables, comme le secrétaire permanent du HCE ou le ministre de l’Intérieur, accrédite la thèse selon laquelle la mise en résidence surveillée à domicile est une façon, subtile, de permettre au président élu de se concerter avec ses soutiens, sur des propositions que les maîtres actuels du palais gris lui auraient faites, avant de changer son régime pénitencier. En tout cas, juste après la conférence de presse, le président élu a reçu les responsables du FNDD, les anciens ministres et les parlementaires opposés au coup d’Etat. Et comme rien n’a filtré de la teneur de ces entretiens, les supputations vont bon train, sur les sujets abordés, par Sidioca, avec ses soutiens dont certains commencent à se lasser d’un combat, inégal, à l’issue incertaine.

Un rythme d’enfer
Samedi 15 novembre. Deux jours après son arrivée au village, Sidi continue à recevoir de la visite. Des amis, des disciples, des notables, des représentants de tribus, avec qui les siens entretiennent des rapports séculaires, viennent saluer le patriarche, revenu, malgré lui, au bercail, où il ne passait pas assez de temps, et rarement, de surcroît. En bon musulman attaché à accomplir ses offices là où il faut, il sera gâté : sa résidence est à quelques mètres de la spacieuse et belle mosquée de Lemden, où repose son père, et dont l’architecture rappelle celle de Kaolack, au Sénégal. Déjà, le vendredi après la prière, Sidi a pris le temps de s’entretenir, longuement, avec son cousin, l’ancien grand fonctionnaire Maarouf Ould Cheikh Abdallahi, un produit de la vieille époque de ces fils bâtisseurs, avec feu Moktar Ould Daddah et autres, de cette Mauritanie qui se morfond, depuis trente ans, entre les mains d’héritiers maladroits. À Lemden, loin des turpitudes de la ville, le président élu aura tout le temps de méditer et de s’informer sur la situation de crise que traverse le pays. Le cadre paisible de ce petit village, sis entre deux dunes, l’affection des parents et des proches, le recul, tout simplement, vis-à-vis de l’actualité trépidante, favorisent le dialogue et la concertation. Les grands espaces, l’adoration et la proximité de ceux que l’on aime développent la plénitude. C’est peut-être les raisons qui ont motivé la décision des militaires d’assigner leur ancien patron à résidence chez lui. Ils espèrent, sans doute, que Lemden, ce village de spiritualité et de recueillement, lui porte conseil…


Khattou et Amal malmenées
L’ex-première dame, Khatou Mint Boukhary, et sa fille, Amal Mint Cheikh Abdallahi, en route pour Lemden, ont été retenues, pendant plus de 45 minutes, au poste de police de sortie de la capitale. Selon la fille du président, ces policiers auraient reçu des instructions de les maltraiter comme ils l’ont fait. A Lemden, l’ancienne attachée de presse de la présidence nous a rappelé, au cours d’un entretien privilégié, que son père reste, en dépit de tout, le président légitime de la Mauritanie. Et que les militaires agissent dans l’illégalité la plus totale puisqu’ils ont été démis de leur fonction, le 6 août dernier. Selon elle, son père est légalement le président de tous les Mauritaniens.


Une maison modeste
C’est dans la maison de son frère, le docteur ophtalmologue, Cheikh Tijani Ould Cheikh Abdallahi, que le président a reçu ses hôtes de marque. La sienne étant une maison très modeste, de cinq pièces, en toiture zinc, qui nécessite encore quelques aménagements, avant d’être habitable. Pourtant, l’homme travaille depuis 1970. Plusieurs fois ministre, expert, pendant vingt ans, au Fonds Koweïtien. Il devait, normalement, disposer de plusieurs villas cossues, dont une en sa cité natale, pour accueillir ses éventuels visiteurs. Modestie, sobriété ou discrétion? Allez savoir.


Lemden, toute une histoire
Fondé en 1960, le village de Lemden est à 60 kms de la ville d’Aleg, dans la commune d’Aghchorguitt. Il dispose d’une école, qui date de 1961 et qui a vu sortir, de ses rangs, des centaines de hauts cadres (ingénieurs, médecins spécialistes, économistes et autres de toutes spécialités) de cette république. Les filles arrêtent, généralement, leur cursus scolaire, après la sixième année du fondamental, pour poursuivre leurs études à la célèbre mahadra du village. Lemden est, aussi, la capitale régionale de la tariqa Tijaniya, que l’érudit Cheikh Abdallahi, le père de Sidi, ramena du Sénégal, en 1951. Depuis, cette confrérie a connu, grâce aux soins du grand homme, une adhésion massive des populations locales. Elle côtoie l’autre tariqa, la Qadiriya, dont feu Cheikh Abdallahi fut, pendant longtemps, un grand disciple. Fumeurs abstenez vous, car la plus grande indélicatesse qu’on peut y commettre, c’est de fumer, dans ce village. Sinon, prenez la précaution de vous ravitailler en cigarettes avant de venir, car la vente de ce produit est formellement interdite à Lemden. La religion respecte chaque temple de Dieu, dit un dicton tijani, et votre corps en est le plus proche de vous.


Les Halaybés chez Sidi
Une forte délégation de la ville de Boghé a passé la journée du samedi 15 novembre, avec le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. On remarquait, notamment, le maire UFP, Bà Adama Moussa et le grand marabout, Cheikh Abdallahi Dia. Les Halaybés, que de vieilles relations lient à la tribu Idjeijba, dont est issu Sidi, ont tenu à venir exprimer toute leur compassion à la famille Ehl Cheikh Abdallahi. Le même jour, une autre délégation, conduite par le colonel Dia Adama et comprenant le sénateur de Boghé, Ndiaye Ba, et l’ancien candidat RFD aux dernières sénatoriales, Djigo, a tenu une réunion chez le chef de village, Dia Abou, dans le quartier de Boghé, Dow, pour demander aux populations, jusque-là réticentes, d’adhérer aux thèses du HCE.


Réactions
D. M. instituteur : rencontré à Lemden : «Je considère que ce geste atteste de la volonté des militaires de décrisper la situation. L’ancien président n’est pratiquement plus retenu. Il est chez lui, parmi les siens et peut aller là où il veut. Selon moi, l’intérêt de la Mauritanie doit prévaloir. Nous sommes devant le fait accompli. Il ne sert à rien de ressasser des faits aujourd’hui connus de tous. Cherchons plutôt à trouver une issue qui arrange tout le monde. Pour cela chaque partie doit être prête à faire des concessions, Sidi et les militaires, pour la Mauritanie».
L. Ely. M. notable : «Ce n’est pas une liberté, même si le président légitime se trouve à Lemden. Les militaires doivent avoir plus de courage, en reconnaissant leur faute et en rétablissant Sidi dans ses fonctions. Autrement, ils resteront seuls responsables de ce que la Mauritanie peut subir comme sanctions».
M. I. ancien militaire : «L’initiative de transférer l’ancien président chez lui est une preuve de la bonne volonté du président-général Mohamed Ould Abdel Aziz. Les quinze mois d’exercice ont démontré l’incapacité de Sidi à gouverner ce pays. Tournons la page. Réfléchissons, plutôt, à trouver une solution au blocage qui a commencé avec le président renversé».


Sneiba El Kory
Envoyé spécial à Lemden
Le Calame
Mercredi 19 Novembre 2008 - 13:42
Mercredi 19 Novembre 2008 - 13:49
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1.Posté par DIALLO le 19/11/2008 18:00
Pour moi SIDI c'est du passé, et maintenant il faut chercher une solution pour que les militaires partent. SIDI qui a été incapable de gouverner, qui a créé une insécurité du jamais vu à Nouakchott, s'il retourne ça sera la catastrophe et vous les défenseurs de la "DEMOCRATIE" vous serez responsables de la gravité de vos gestes. Réfléchissez, il ya quelques mois je me rappelle à Paris nous étions les premiers à dénoncer que SIDI est un incapable, donc ce retournement de veste est tellement rapide je ne sais plus qui croire.
NON A L OUBLI

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