
Pour éviter tout équivoque, annonçons d’emblée la couleur : je suis foncièrement contre le « dosage », et j’apprécie d’autant moins le « coup de pouce », celui qualifié avec pudeur de « discrimination positive », propre à un individu handicapé.
Or, il se trouve que la communauté négro-africaine est loin, bien loin, en termes de références intellectuelles, handicapée, en dépit des coups bas, crocs-en-jambe et autres tirages de maillot qui ont marqué son évolution ces vingt dernières années.
Par ailleurs, loin de moi l’idée de remettre en cause la compétence des préfets qui ont été nommés. Ce n’est pas de mon fait. Mais huit préfets du même environnement, aussi bien physique, psychologique qu’émotionnel, de même couleur, de même culture et, sauf miracle, de même philosophie contre un seul préfet noir, est assurément sérieuse et inquiétante arrière-pensée.
Il y a là un problème qui ne s’avoue pas comme tel. Bien pire, pour tout celui qui croit et milite (souvent dans l’ombre) pour l’émergence d’une Mauritanie nouvelle, ce genre de nominations est une grossière épine au pied de notre pays. Il n’encourage pas, galvanise encore moins. Du coup, on ne se sent pas concerné, on traîne des pieds ou fait la fine bouche.
Bref, on « décroche ». Qu’on ne s’y trompe pas : la construction d’un pays est un travail à la chaîne. Personne ne doit être abandonné sur le bord de la route, à plus forte être sorti des rangs. Même le petit vendeur de cures dents, en nous évitant de nous rendre chez le dentiste, lequel n’aurait pas manqué de nous gratifier de quelques jours de repos, participe à sa façon à la construction de ce pays.
Ainsi, on l’aura compris, du moins je l’espère, le problème dont je lève ici un coin du voile n’est pas celui de la Justice en Mauritanie, mais du Respect. Le mauritanien, l’Etat en tête, ne respecte rien. Apprenons à saluer plus fort que nous, à céder le passage, (et pourquoi pas notre siège), à plus diplômé que nous, apprenons à nous lever devant plus expérimenté que nous, à nous incliner en présence de plus âgé que nous. Ce n’est pas de la soumission. C’est l’honnêteté, épaulée par la modestie.
Ce n’est qu’à ce prix qu’on aboutit à « L’homme qu’il faut à la place qu’il faut » et « Chaque chose à sa juste place », du coup, discipline, moral de fer, esprit d’abnégation et de sacrifice ; du coup, « Agir comme un seul homme », peu importe sa région ou son appartenance ethnique devient une réalité. L’harmonie, rappelons-le, n’est pas le fruit de l’instinct, de surcroît, grégaire. Laissez le talent s’exprimer sans y ajouter chaque fois votre grain de sel, du reste, trop salé.
Croyez-vous que c’est par manque de chance que les Mourabitounes ne sont pas présents à la CAN ? Vous croyez que c’est par hasard que tous les mauritaniens seraient incapables de chanter en chœur une chanson ? Avez-vous seulement une idée de ce qu’est la Mauritanie dans la tête de chaque mauritanien ? Assurément, vous êtes loin du compte.
Je vais conclure comme j’ai commencé : loin de moi l’idée de remettre également en cause la sincérité ni la droiture de nos hommes politiques dans leurs nominations. Mais une chose coule de source, à n’en pas douter, ils manquent méchamment de psychologie, ces gens-là. Et ça se voudrait « bâtisseurs ». Après tout, c’est bien possible. Mais seulement un château, un très beau château de sable, euh, pardon ! je veux dire, une Mauritanie de sable.
source : Cheikh-TijaneBathily
via cridem
Or, il se trouve que la communauté négro-africaine est loin, bien loin, en termes de références intellectuelles, handicapée, en dépit des coups bas, crocs-en-jambe et autres tirages de maillot qui ont marqué son évolution ces vingt dernières années.
Par ailleurs, loin de moi l’idée de remettre en cause la compétence des préfets qui ont été nommés. Ce n’est pas de mon fait. Mais huit préfets du même environnement, aussi bien physique, psychologique qu’émotionnel, de même couleur, de même culture et, sauf miracle, de même philosophie contre un seul préfet noir, est assurément sérieuse et inquiétante arrière-pensée.
Il y a là un problème qui ne s’avoue pas comme tel. Bien pire, pour tout celui qui croit et milite (souvent dans l’ombre) pour l’émergence d’une Mauritanie nouvelle, ce genre de nominations est une grossière épine au pied de notre pays. Il n’encourage pas, galvanise encore moins. Du coup, on ne se sent pas concerné, on traîne des pieds ou fait la fine bouche.
Bref, on « décroche ». Qu’on ne s’y trompe pas : la construction d’un pays est un travail à la chaîne. Personne ne doit être abandonné sur le bord de la route, à plus forte être sorti des rangs. Même le petit vendeur de cures dents, en nous évitant de nous rendre chez le dentiste, lequel n’aurait pas manqué de nous gratifier de quelques jours de repos, participe à sa façon à la construction de ce pays.
Ainsi, on l’aura compris, du moins je l’espère, le problème dont je lève ici un coin du voile n’est pas celui de la Justice en Mauritanie, mais du Respect. Le mauritanien, l’Etat en tête, ne respecte rien. Apprenons à saluer plus fort que nous, à céder le passage, (et pourquoi pas notre siège), à plus diplômé que nous, apprenons à nous lever devant plus expérimenté que nous, à nous incliner en présence de plus âgé que nous. Ce n’est pas de la soumission. C’est l’honnêteté, épaulée par la modestie.
Ce n’est qu’à ce prix qu’on aboutit à « L’homme qu’il faut à la place qu’il faut » et « Chaque chose à sa juste place », du coup, discipline, moral de fer, esprit d’abnégation et de sacrifice ; du coup, « Agir comme un seul homme », peu importe sa région ou son appartenance ethnique devient une réalité. L’harmonie, rappelons-le, n’est pas le fruit de l’instinct, de surcroît, grégaire. Laissez le talent s’exprimer sans y ajouter chaque fois votre grain de sel, du reste, trop salé.
Croyez-vous que c’est par manque de chance que les Mourabitounes ne sont pas présents à la CAN ? Vous croyez que c’est par hasard que tous les mauritaniens seraient incapables de chanter en chœur une chanson ? Avez-vous seulement une idée de ce qu’est la Mauritanie dans la tête de chaque mauritanien ? Assurément, vous êtes loin du compte.
Je vais conclure comme j’ai commencé : loin de moi l’idée de remettre également en cause la sincérité ni la droiture de nos hommes politiques dans leurs nominations. Mais une chose coule de source, à n’en pas douter, ils manquent méchamment de psychologie, ces gens-là. Et ça se voudrait « bâtisseurs ». Après tout, c’est bien possible. Mais seulement un château, un très beau château de sable, euh, pardon ! je veux dire, une Mauritanie de sable.
source : Cheikh-TijaneBathily
via cridem