
Boidiel Ould Hmoid, président du parti Adil et du FNDD a été l’invité, samedi dernier du club de la presse d’Africa Numéro 1. Ould Hmoid a été interrogés par le correspondant de la radio panafricaine accompagné de trois journalistes du Calame, du Quotidien de Nouakchott et de l’Authentique. Nous proposons quelques extraits des réponses du président de Adil.
Il n’y a pas longtemps, à Nouakchott, des manifestants ont demandé la traduction en justice de Sidi Ould Cheikh Abdellahi. Quel commentaire ça vous inspire ?
Il y a eu aussi des contres manifestants. Vous savez aussi que cette manifestation a été commanditée. Ensuite, si on doit juger tous ceux qui ont été présidents en Mauritanie, on jugera beaucoup de gens. Pour justifier leur demande de jugement de Ould Cheikh Abdellahi, ils invoquent l’affaire de Tintane. L’Arabie Saoudites a promis 20 millions de dollars pour cette ville. Cet argent n’a pas encore été livré. Les saoudiens attendent de savoir ce qui en sera effectivement fait.
Est-ce que ce n’est pas le coup d’Etat qui a retardé le décaissement ?
Evidemment. Le coup d’Etat a retardé beaucoup de chose. Le FMI, la Banque mondiale et tous les bailleurs ont plié bagages. C’est la Mauritanie qui s’est arrêtée. Après le putsch de 2005, malgré l’unanimité sur le principe de l’organisation des élections, la communauté internationale a suspendu la Mauritanie. C’est quand il y a eu un régime démocratique que les partenaires ont commencé à libérer les fonds. Et c’est en ce moment qu’il y a eu encore coup d’Etat. Je pense que notre pays ne doit pas passer tout son temps avec le cercle vicieux : coup d’Etat, élections…Ce n’est pas un programme politique.
Je fais partie des gens qui pensent que Maaouya a fait beaucoup de choses pour ce pays. Je l’ai toujours dit. Je continue à le dire. Avant Maaouya, seules cinq villes de la Mauritanie avaient l’électricité. Avec lui, il y a eu le programme d’électrification de 13 villes. A son départ du pouvoir, tous les départements étaient électrifiés (…)
Vous plaidez pour le rétablissement de Sidi dans ses fonctions. Les nouvelles autorités elles préparent l’élection présidentielle…
Tout ce que fait la junte est pour nous en dehors du droit. Cette élection est illégale. Les putschistes sont là. C’est un fait. Nous pouvons discuter avec eux sur la question : comment rétablir la légalité car la Mauritanie a une constitution.
Mais, le général Ould Abdel Aziz ne rate pas l’occasion de dire que c’est lui qui a amené Sidi au pouvoir….
Non. Quand Aziz m’a dit que c’est lui qui a amené Ely au pouvoir. Je lui ai dit : oui, Ely vous pouvez l’amener car c’est par les armes. Mais vous n’avez pas amené Sidi. Nous l’avons tous amenés. C’est vrai qu’Aziz a joué un rôle plus important que le mien parce qu’il était au pouvoir avec les moyens de soutenir Sidi. J’avais encore dit à Aziz : vous avez aidé Sidi. Mais c’était insuffisant. Au second tour, Sidi a eu 52%. Il y a eu donc, à peu près 03% de plus apporté par Zeine Ould Zeidane (15% au premier tour) et Messaoud Ould Boulkheir (10%) au premier tour. Ca fait au total 25% plus l’apport des autres.
Les soutiens de Sidi au premier tour lui ont amené 24%. Le reste, c’est le jeu des alliances. Ce ne sont pas les militaires qui ont fait passer Sidi. Il y a des militaires qui ont soutenu Ould Cheikh Abdellahi comme d’autres ont soutenu le candidat du RFD.
Une question personnelle. Vous avez été l’un des plus actifs soutiens de Maaouya pendant son long règne.Vous êtes l’une des rares personnalités à revendiquer son bilan. Pendant la transition 2005/2007, vous avez été directeur de la caisse nationale d’assurance maladie (CNAM). Sous le régime de Sidi vous avez été membre du gouvernement. Après ce long parcours, toujours dans le camp du pouvoir, vous êtes maintenant dans l’opposition, opposition aux militaires. Quel effet ça vous fait. Vous n’êtes pas un peu fatigués.
Maaouya est arrivé au pouvoir le 12/12/84. En ce moment, j’étais simple fonctionnaire. En 1991, j’étais directeur du trésor et de la comptabilité publique. Ma première fonction politique a été commissaire à la sécurité alimentaire avec rang de ministre.Je n’ai soutenu Ould Taya que quand il a décidé du multipartisme. J’ai appartenu à son parti (le PRDS). Quand j’ai rejoint Maaouya, j’occupais déjà une haute fonction administrative. Je vous dis aussi que j’étais le ministre qui avait le plus de problème avec Ould Taya car je disais ce que je pensais. C’est pour cette raison d’ailleurs que j’ai quitté les responsabilités que j’occupais au sein du PRDS.
En 2005, quand il y a eu le coup d’Etat, j’étais déjà responsable du projet de création de la CNAM. Maaouya m’a confié cette mission. J’ai mis en place la CNAM et je l’ai dirigée. C’est une institution qui a une bonne reputation. Elle avait dans ses comptes plus de 04 milliards d’ouguiyas. C’est la seule institution qui n’avait d’arriérés ni avec les hôpitaux de la place ni avec les pays ou partenaire étrangers. Par ailleurs, je suis un syndicaliste. J’ai dirigé dans les années 1981 jusqu’en 89 la centrale syndicale. Je ne suis pas fatigué. Je suis un militant. Je me retrouve bien au FNDD avec de vieux militants.
C’est par conviction que j’ai rejoint Maaouya. En 89, 90, 91, je savais que la Mauritanie était menacée. Il fallait l’unité de ce pays. C’est pourquoi je suis venu voir Maaouya. Je continue à le soutenir car je pense qu’il a beaucoup fait pour ce pays.
Le général Ould Abdel Aziz a rencontré récemment des rescapés des événements, il a promis de trouver une solution au passif humanitaire. Qu’en pensez-vous ?
S’agissant du passif humanitaire, je pense que Sidi est le premier à prendre ses responsabilités. Mais je dois noter qu’à l’epoque de Maaouya, en partie, les veuves des militaires ont été indemnisées. Elles ont leurs carnets de retraite. Maintenant si Aziz veut régler le problème, c’est tant mieux. La question des déportés est entrain d’être résolu. Par rapport à cette question, j’ai ma position. Personne ne maîtrise ce dossier mieux que moi. Il a connu de la surenchère. Il est prouvé aujourd’hui que ce qui avait été dit est faux. Les chiffres ont été exagérés. Tout ce que nous demandons c’est la résolution de ces questions dans le cadre de la réconciliation nationale.
Les hommes politiques sont mal placés pour faire des reproches à Ould Taya au sujet de cette période. En 1991, j’ai tenu à ce qu’on enlève de la déclaration du PRDS, sa responsabilité (la responsabilité du PRDS) au sujet des événements. Des gens voulaient prendre cette responsabilité. J’ai dit non. Le passif humanitaire, c’est le problème des militaires. S’ils veulent le régler, c’est tant mieux. C’est de leur interet. Ils sont aujourd’hui l’autorité de force. L’autorité que le peuple s’est choisi, c’est Sidi.
source : Le Quotidien de Nouakchott
Il n’y a pas longtemps, à Nouakchott, des manifestants ont demandé la traduction en justice de Sidi Ould Cheikh Abdellahi. Quel commentaire ça vous inspire ?
Il y a eu aussi des contres manifestants. Vous savez aussi que cette manifestation a été commanditée. Ensuite, si on doit juger tous ceux qui ont été présidents en Mauritanie, on jugera beaucoup de gens. Pour justifier leur demande de jugement de Ould Cheikh Abdellahi, ils invoquent l’affaire de Tintane. L’Arabie Saoudites a promis 20 millions de dollars pour cette ville. Cet argent n’a pas encore été livré. Les saoudiens attendent de savoir ce qui en sera effectivement fait.
Est-ce que ce n’est pas le coup d’Etat qui a retardé le décaissement ?
Evidemment. Le coup d’Etat a retardé beaucoup de chose. Le FMI, la Banque mondiale et tous les bailleurs ont plié bagages. C’est la Mauritanie qui s’est arrêtée. Après le putsch de 2005, malgré l’unanimité sur le principe de l’organisation des élections, la communauté internationale a suspendu la Mauritanie. C’est quand il y a eu un régime démocratique que les partenaires ont commencé à libérer les fonds. Et c’est en ce moment qu’il y a eu encore coup d’Etat. Je pense que notre pays ne doit pas passer tout son temps avec le cercle vicieux : coup d’Etat, élections…Ce n’est pas un programme politique.
Je fais partie des gens qui pensent que Maaouya a fait beaucoup de choses pour ce pays. Je l’ai toujours dit. Je continue à le dire. Avant Maaouya, seules cinq villes de la Mauritanie avaient l’électricité. Avec lui, il y a eu le programme d’électrification de 13 villes. A son départ du pouvoir, tous les départements étaient électrifiés (…)
Vous plaidez pour le rétablissement de Sidi dans ses fonctions. Les nouvelles autorités elles préparent l’élection présidentielle…
Tout ce que fait la junte est pour nous en dehors du droit. Cette élection est illégale. Les putschistes sont là. C’est un fait. Nous pouvons discuter avec eux sur la question : comment rétablir la légalité car la Mauritanie a une constitution.
Mais, le général Ould Abdel Aziz ne rate pas l’occasion de dire que c’est lui qui a amené Sidi au pouvoir….
Non. Quand Aziz m’a dit que c’est lui qui a amené Ely au pouvoir. Je lui ai dit : oui, Ely vous pouvez l’amener car c’est par les armes. Mais vous n’avez pas amené Sidi. Nous l’avons tous amenés. C’est vrai qu’Aziz a joué un rôle plus important que le mien parce qu’il était au pouvoir avec les moyens de soutenir Sidi. J’avais encore dit à Aziz : vous avez aidé Sidi. Mais c’était insuffisant. Au second tour, Sidi a eu 52%. Il y a eu donc, à peu près 03% de plus apporté par Zeine Ould Zeidane (15% au premier tour) et Messaoud Ould Boulkheir (10%) au premier tour. Ca fait au total 25% plus l’apport des autres.
Les soutiens de Sidi au premier tour lui ont amené 24%. Le reste, c’est le jeu des alliances. Ce ne sont pas les militaires qui ont fait passer Sidi. Il y a des militaires qui ont soutenu Ould Cheikh Abdellahi comme d’autres ont soutenu le candidat du RFD.
Une question personnelle. Vous avez été l’un des plus actifs soutiens de Maaouya pendant son long règne.Vous êtes l’une des rares personnalités à revendiquer son bilan. Pendant la transition 2005/2007, vous avez été directeur de la caisse nationale d’assurance maladie (CNAM). Sous le régime de Sidi vous avez été membre du gouvernement. Après ce long parcours, toujours dans le camp du pouvoir, vous êtes maintenant dans l’opposition, opposition aux militaires. Quel effet ça vous fait. Vous n’êtes pas un peu fatigués.
Maaouya est arrivé au pouvoir le 12/12/84. En ce moment, j’étais simple fonctionnaire. En 1991, j’étais directeur du trésor et de la comptabilité publique. Ma première fonction politique a été commissaire à la sécurité alimentaire avec rang de ministre.Je n’ai soutenu Ould Taya que quand il a décidé du multipartisme. J’ai appartenu à son parti (le PRDS). Quand j’ai rejoint Maaouya, j’occupais déjà une haute fonction administrative. Je vous dis aussi que j’étais le ministre qui avait le plus de problème avec Ould Taya car je disais ce que je pensais. C’est pour cette raison d’ailleurs que j’ai quitté les responsabilités que j’occupais au sein du PRDS.
En 2005, quand il y a eu le coup d’Etat, j’étais déjà responsable du projet de création de la CNAM. Maaouya m’a confié cette mission. J’ai mis en place la CNAM et je l’ai dirigée. C’est une institution qui a une bonne reputation. Elle avait dans ses comptes plus de 04 milliards d’ouguiyas. C’est la seule institution qui n’avait d’arriérés ni avec les hôpitaux de la place ni avec les pays ou partenaire étrangers. Par ailleurs, je suis un syndicaliste. J’ai dirigé dans les années 1981 jusqu’en 89 la centrale syndicale. Je ne suis pas fatigué. Je suis un militant. Je me retrouve bien au FNDD avec de vieux militants.
C’est par conviction que j’ai rejoint Maaouya. En 89, 90, 91, je savais que la Mauritanie était menacée. Il fallait l’unité de ce pays. C’est pourquoi je suis venu voir Maaouya. Je continue à le soutenir car je pense qu’il a beaucoup fait pour ce pays.
Le général Ould Abdel Aziz a rencontré récemment des rescapés des événements, il a promis de trouver une solution au passif humanitaire. Qu’en pensez-vous ?
S’agissant du passif humanitaire, je pense que Sidi est le premier à prendre ses responsabilités. Mais je dois noter qu’à l’epoque de Maaouya, en partie, les veuves des militaires ont été indemnisées. Elles ont leurs carnets de retraite. Maintenant si Aziz veut régler le problème, c’est tant mieux. La question des déportés est entrain d’être résolu. Par rapport à cette question, j’ai ma position. Personne ne maîtrise ce dossier mieux que moi. Il a connu de la surenchère. Il est prouvé aujourd’hui que ce qui avait été dit est faux. Les chiffres ont été exagérés. Tout ce que nous demandons c’est la résolution de ces questions dans le cadre de la réconciliation nationale.
Les hommes politiques sont mal placés pour faire des reproches à Ould Taya au sujet de cette période. En 1991, j’ai tenu à ce qu’on enlève de la déclaration du PRDS, sa responsabilité (la responsabilité du PRDS) au sujet des événements. Des gens voulaient prendre cette responsabilité. J’ai dit non. Le passif humanitaire, c’est le problème des militaires. S’ils veulent le régler, c’est tant mieux. C’est de leur interet. Ils sont aujourd’hui l’autorité de force. L’autorité que le peuple s’est choisi, c’est Sidi.
source : Le Quotidien de Nouakchott