Nous assistons ces derniers mois sur internet et sur le terrain de l’opposition politique à des attitudes indignes de personnes qui aimeraient tant soit peu changer la situation dans laquelle se trouve la Mauritanie.
Ces attitudes sont d’autant plus désolantes qu’elles sont le fait d’une certaine élite (en ce sens que ce sont des intellectuels qu’on écoute et qu’on lit et en qui l’on croit encore), elles sont d’autant plus désolantes qu’elles sont fratricides, elles sont d’autant plus désolantes que certaines gens en profitent (qui pour discréditer, qui pour régler des comptes, qui pour salir, qui pour se positionner), elles sont d’autant plus désolantes que la diaspora mauritanienne et le peuple mauritanien n’en veulent pas, elles sont d’autant plus désolantes qu’elles sont stériles, elles sont d’autant plus désolantes que le pouvoir en rit, elles sont d’autant plus désolantes qu’elles sont absurdes.
Max Weber disait qu’il n’y avait que 2 péchés en politique, ne défendre aucune cause et n’avoir pas le sentiment de sa responsabilité. Je me demande parfois si nos oppositions défendent une cause et si elles en défendent une ont-elles le sens de leur responsabilité ? Selon moi, la responsabilité de l’opposition c'est : ces deux millions de Mauritaniens et Mauritaniennes qui attendent patiemment que leur élite les sorte de la fange.
Vous devez être conscients du formidable espoir que certains Mauritaniens placent en vous; vous devez être conscients de la mission que vous n’avez pas forcément choisie mais que vous devez pourtant remplir; vous devez vous arrêter un instant pour lire ce que vous écrivez et écouter ce que vous vous dites : rien de politiquement correct, rien de moralement bienveillant, rien que des divergences insignifiantes qui prouvent en définitive que si nous avons le gouvernement que nous méritons, nous avons aussi les oppositions que nous méritons. Je suis en ce qui me concerne pessimiste quant au rôle fédérateur de nos oppositions; si comme nous l’avons plusieurs fois dit notre gouvernement est fragile, notre opposition est dix fois plus fragile; ce n’est pas le pouvoir qui agonise, c’est l’opposition qui agonise.
Le drame est que beaucoup de Mauritaniens espèrent de leur opposition et c’est cet espoir que leur opposition est entrain d’enterrer par des querelles de chapelles inutiles. Il n’y a qu’une chapelle qui tienne : celle de la vérité, de la justice et de la démocratie.
Ce mince filet d’espoir nous le devons à ceux qui sont morts à Oualata, nous le devons à ceux qui sont morts à Inal, nous le devons aux fosses communes de Wothi et de Sori Malé, nous le devons à ces esclaves encore vivants, nous le devons à ces frères et sœurs qui n’ont pas comme nous le choix d’agir, nous le devons à nos enfants et à nos futurs enfants qui ne doivent pas hériter d’une poudrière.
Il nous appartient de désamorcer ces crises, il nous appartient de penser pour ceux à qui on refuse le droit de penser, il nous appartient de crier pour les centaines de gorges tranchées, il nous appartient de voir pour les centaines de yeux crevés, il nous appartient de marcher pour les milliers de pattes brisées, il nous appartient de parler pour les centaines de langues arrachées, il nous appartient de prier pour les centaines de têtes tranchées.
Nous sommes tous très différents mais nous sommes tous des enfants de la dictature et notre lutte doit être unique. Rendons l’espoir à ceux et à celles qui croient encore en nous.
Pour finir, méditons sur le personnage de Jacques Prévert dans son spectacle :
__ Qu’est-ce que cela peut faire que je lutte pour la mauvaise cause puisque je suis de bonne foi?
__ Et qu’est-ce que ça peut faire que je sois de mauvaise foi puisque c’est pour la bonne cause?
N’gaïdé Mourtada
28 août 2001
Le Refus (FAAS)
CREDO QUIA ABSURDUM
(je le crois parce que c’est absurde)
avomm.com
Ces attitudes sont d’autant plus désolantes qu’elles sont le fait d’une certaine élite (en ce sens que ce sont des intellectuels qu’on écoute et qu’on lit et en qui l’on croit encore), elles sont d’autant plus désolantes qu’elles sont fratricides, elles sont d’autant plus désolantes que certaines gens en profitent (qui pour discréditer, qui pour régler des comptes, qui pour salir, qui pour se positionner), elles sont d’autant plus désolantes que la diaspora mauritanienne et le peuple mauritanien n’en veulent pas, elles sont d’autant plus désolantes qu’elles sont stériles, elles sont d’autant plus désolantes que le pouvoir en rit, elles sont d’autant plus désolantes qu’elles sont absurdes.
Max Weber disait qu’il n’y avait que 2 péchés en politique, ne défendre aucune cause et n’avoir pas le sentiment de sa responsabilité. Je me demande parfois si nos oppositions défendent une cause et si elles en défendent une ont-elles le sens de leur responsabilité ? Selon moi, la responsabilité de l’opposition c'est : ces deux millions de Mauritaniens et Mauritaniennes qui attendent patiemment que leur élite les sorte de la fange.
Vous devez être conscients du formidable espoir que certains Mauritaniens placent en vous; vous devez être conscients de la mission que vous n’avez pas forcément choisie mais que vous devez pourtant remplir; vous devez vous arrêter un instant pour lire ce que vous écrivez et écouter ce que vous vous dites : rien de politiquement correct, rien de moralement bienveillant, rien que des divergences insignifiantes qui prouvent en définitive que si nous avons le gouvernement que nous méritons, nous avons aussi les oppositions que nous méritons. Je suis en ce qui me concerne pessimiste quant au rôle fédérateur de nos oppositions; si comme nous l’avons plusieurs fois dit notre gouvernement est fragile, notre opposition est dix fois plus fragile; ce n’est pas le pouvoir qui agonise, c’est l’opposition qui agonise.
Le drame est que beaucoup de Mauritaniens espèrent de leur opposition et c’est cet espoir que leur opposition est entrain d’enterrer par des querelles de chapelles inutiles. Il n’y a qu’une chapelle qui tienne : celle de la vérité, de la justice et de la démocratie.
Ce mince filet d’espoir nous le devons à ceux qui sont morts à Oualata, nous le devons à ceux qui sont morts à Inal, nous le devons aux fosses communes de Wothi et de Sori Malé, nous le devons à ces esclaves encore vivants, nous le devons à ces frères et sœurs qui n’ont pas comme nous le choix d’agir, nous le devons à nos enfants et à nos futurs enfants qui ne doivent pas hériter d’une poudrière.
Il nous appartient de désamorcer ces crises, il nous appartient de penser pour ceux à qui on refuse le droit de penser, il nous appartient de crier pour les centaines de gorges tranchées, il nous appartient de voir pour les centaines de yeux crevés, il nous appartient de marcher pour les milliers de pattes brisées, il nous appartient de parler pour les centaines de langues arrachées, il nous appartient de prier pour les centaines de têtes tranchées.
Nous sommes tous très différents mais nous sommes tous des enfants de la dictature et notre lutte doit être unique. Rendons l’espoir à ceux et à celles qui croient encore en nous.
Pour finir, méditons sur le personnage de Jacques Prévert dans son spectacle :
__ Qu’est-ce que cela peut faire que je lutte pour la mauvaise cause puisque je suis de bonne foi?
__ Et qu’est-ce que ça peut faire que je sois de mauvaise foi puisque c’est pour la bonne cause?
N’gaïdé Mourtada
28 août 2001
Le Refus (FAAS)
CREDO QUIA ABSURDUM
(je le crois parce que c’est absurde)
avomm.com