Le coup d’Etat du 6 août 2008, quelque soit l’usage qu’en feront ses auteurs et les promesses ou engagements dont ils se porteront garants devant le peuple ou la communauté internationale, est une remise en cause des fondamentaux de la démocratie mauritanienne.
La junte militaire qui s’est emparée du pouvoir a transgressé tous les interdits constitutionnels pour s’imposer par la force. Dés lors, que restera-t-il d’autre à faire que de multiplier les pressions et condamnations auxquelles le Haut Conseil d’Etat reste sourd. Sur le plan national, la junte se dit suffisamment rassurée par l’élan de solidarité populaire que celui-ci soit sincère ou simulé.
Au plan international, la communauté des bailleurs de fonds s’est prononcée sans détours sur les éventuelles sanctions à entreprendre en guise de représailles contre le nouveau régime en place. Au-delà de toutes les prises de positions par rapport à ce changement survenu, au-delà aussi des dispositions affichées par le Haut Conseil d’Etat, il s’agit de méditer sur notre présent et sur notre avenir. Dés lors, des questions méritent d’être posées.
La Mauritanie mérite-t-elle toujours le même triste sort d’être prise en otage par des lobbies politico-affairiste s. Plus grave, flagrant et provocateur, chaque clique qui arrive au pouvoir, ne se gène pas de livrer tout le système à ses proches. Rien ne s’oppose à cette propension au tribalisme, au népotisme. Le pouvoir ne change pas seulement de mains, il change jusqu’au plus petit détail.
Comment un ministre, un secrétaire général, un directeur de projet peut-il s’offusquer d’être limogé, sachant qu’il est venu à son poste à la faveur d’une recommandation de la famille ou de la tribu. Jusqu’à quand de telles pratiques vont-elles continuer à régir les fonctionnements de la République ?
Si le HCE prétend que le pouvoir issu des urnes n’a pas su sortir la Mauritanie de l’impasse, il doit montrer l’exemple en se refusant de retomber dans les mêmes travers qu’il a dénoncés. Or les premiers signes ne sont pas de nature à démentir la volonté des nouvelles autorités à opérer une révolution des mœurs politico-sociales. Déjà, on assiste aux mêmes modes de désignation entachés par les mêmes sentiments où l’amitié, la tribu, la dévotion politique, les rapports de vassalité et que sais-je... déterminent les nominations.
En définitive, c’est le “tribalisation” du pouvoir qui finira par reprendre le dessus sur toute autre considération. Les mauritaniens sont habitués à de telles pratiques séculaires profondément ancrées dans les mentalités. On entend toujours dire d’un président qu’il est d’abord venu pour soi, ensuite pour sa tribu, et enfin pour ses amis. Rien pour le peuple. Autrement dit, la venue au pouvoir par la vérité des urnes comme par la force des armes ne change nullement le style du dirigeant.
Si la démocratie qui est l’expression de la volonté du peuple n’arrive pas à éradiquer des fléaux aussi graves que le népotisme, la corruption, l’oppression, la prévarication, que faut-il espérer d’un pouvoir venu au bout du fusil ? En passant de la vérité des urnes au pouvoir des armes, la Mauritanie a changé de mains, elle n’aura pas changé de réalité.
Cheikh Tidiane Dia
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Source: rénovateur
(M) avomm
La junte militaire qui s’est emparée du pouvoir a transgressé tous les interdits constitutionnels pour s’imposer par la force. Dés lors, que restera-t-il d’autre à faire que de multiplier les pressions et condamnations auxquelles le Haut Conseil d’Etat reste sourd. Sur le plan national, la junte se dit suffisamment rassurée par l’élan de solidarité populaire que celui-ci soit sincère ou simulé.
Au plan international, la communauté des bailleurs de fonds s’est prononcée sans détours sur les éventuelles sanctions à entreprendre en guise de représailles contre le nouveau régime en place. Au-delà de toutes les prises de positions par rapport à ce changement survenu, au-delà aussi des dispositions affichées par le Haut Conseil d’Etat, il s’agit de méditer sur notre présent et sur notre avenir. Dés lors, des questions méritent d’être posées.
La Mauritanie mérite-t-elle toujours le même triste sort d’être prise en otage par des lobbies politico-affairiste s. Plus grave, flagrant et provocateur, chaque clique qui arrive au pouvoir, ne se gène pas de livrer tout le système à ses proches. Rien ne s’oppose à cette propension au tribalisme, au népotisme. Le pouvoir ne change pas seulement de mains, il change jusqu’au plus petit détail.
Comment un ministre, un secrétaire général, un directeur de projet peut-il s’offusquer d’être limogé, sachant qu’il est venu à son poste à la faveur d’une recommandation de la famille ou de la tribu. Jusqu’à quand de telles pratiques vont-elles continuer à régir les fonctionnements de la République ?
Si le HCE prétend que le pouvoir issu des urnes n’a pas su sortir la Mauritanie de l’impasse, il doit montrer l’exemple en se refusant de retomber dans les mêmes travers qu’il a dénoncés. Or les premiers signes ne sont pas de nature à démentir la volonté des nouvelles autorités à opérer une révolution des mœurs politico-sociales. Déjà, on assiste aux mêmes modes de désignation entachés par les mêmes sentiments où l’amitié, la tribu, la dévotion politique, les rapports de vassalité et que sais-je... déterminent les nominations.
En définitive, c’est le “tribalisation” du pouvoir qui finira par reprendre le dessus sur toute autre considération. Les mauritaniens sont habitués à de telles pratiques séculaires profondément ancrées dans les mentalités. On entend toujours dire d’un président qu’il est d’abord venu pour soi, ensuite pour sa tribu, et enfin pour ses amis. Rien pour le peuple. Autrement dit, la venue au pouvoir par la vérité des urnes comme par la force des armes ne change nullement le style du dirigeant.
Si la démocratie qui est l’expression de la volonté du peuple n’arrive pas à éradiquer des fléaux aussi graves que le népotisme, la corruption, l’oppression, la prévarication, que faut-il espérer d’un pouvoir venu au bout du fusil ? En passant de la vérité des urnes au pouvoir des armes, la Mauritanie a changé de mains, elle n’aura pas changé de réalité.
Cheikh Tidiane Dia
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Source: rénovateur
(M) avomm