
Il était parti par la petite porte, il revient par la petite porte. Il revient tout de même. Taya. Si ce n'est en tant que personne physique, il est tout de même là en tant que système. Le jeu de la honte, ce combat de coqs qui se déroulait depuis quelques mois sous nos yeux, n'avait d'autre ambition que le retour au pouvoir des caciques du système déchu, des voleurs et des assassins. Quelques soient les fautes ou les lacunes de Sidi Ould Cheikh Abdellahi, nous devons en tant que mauritaniens apprendre à défendre cette denrée rare dans notre continent: la démocratie. C'est une question de principe. Les bandits confirmés de la délinquance politique ont repris du service. Le schéma est clair: l'assemblée nationale sera maintenue telle qu'elle à l'exception de sa direction qui verra surement le départ de Messaoud, le sénat aura le même sort avec l'éviction de M'baré, seule un semblant d'élection présidentielle sera organisée pour remettre au pouvoir un sosie de Taya si ce n'est Taya lui-même qui sera de retour en chair et en os. Ainsi le système maudit sera entièrement recomposé. Ce système qui pendant plus de vingt ans nous a réduit en objet, nous a massacré et nous a déporté, a assassiné nos pères et nos frères, a violé nos femmes et a embrigadé nos enfants. Notre pays est maudit. La question nationale sera enterrée dans les décombres des intérêts égoïstes et sectaristes de ces bandits de grand chemin. Sans un véritable sursaut national, sans une prise de conscience nationale des véritables enjeux de ce coup de force, le pays aura fini de sombrer dans l'abîme. Les forces démocratiques en place ne doivent pas lésiner sur les moyens démocratiques que leur offre le droit. Ils doivent mobiliser le peuple et ne plus commettre l'erreur qui leur a été fatale lors de la dernière transition militaire. Seule l'opposition frontale du peuple contre la dictature peut mener à un salut. Plus jamais cela, si nous devons combattre Sidi, faisons le démocratiquement tant qu'il respectera la légalité constitutionnelle et notre liberté fondamentale d'opposants et surtout de citoyens. Jusqu'à preuve du contraire, malgré les innombrables fautes politiques qu'il a commises, il n'a pas encore réagi en Taya contre ses opposants et ses adversaires. Nul n'est en prison pour ses idées, nul n'est massacré pour ses positions politiques. Alors rendons lui la monnaie: seul le combat des idées doit être légitimé, seule la réclusion des militaires dans leurs casernes peut nous sauver. Alors remettons le président élu en selle, du moins jusqu'au terme de son mandat de cinq ans.
Depuis Gretz Armainvilliers
Amadou Alpha BA
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