
Depuis quelques jours, les membres du HCE (Haut Conseil d’Etat) et du gouvernement sillonnent l’intérieur de la Mauritanie afin d’expliquer les raisons du coup d’Etat et de donner un aperçu sur les journées de concertation qui devraient être incessamment organisées. Selon de nombreux observateurs cette campagne viserait à démontrer la popularité de la junte à la face de la communauté internationale et de préparer les populations à d’éventuelles sanctions économiques.
Akjoujt, Rosso, Aleg… ; les capitales régionales focalisent l’attention des nouvelles autorités qui ont entrepris une vaste campagne de séduction à l’intérieur du pays. Pourtant, ces mêmes villes avaient affiché, dès les premiers instants du coup d’Etat, leur adhésion aux changements opérés à la tête de l’Etat mauritanien. Mais entre temps la communauté internationale avait durci le ton, aidée en cela par le front anti putsch qui cherche toujours à mobiliser des foules dans le pays.
C’est pourquoi la junte à jugé utile, à la veille des journées de concertation, de rappeler le pourquoi du changement du 06 août ; une occasion supplémentaire d’écorner l’image de Sidi Ould Cheikh Abdellahi. En effet, Sidi serait, à les entendre dire, un dangereux criminel, doublé d’un despote qui allait mener le pays droit vers le gouffre. Même Maawiya Ould Taya, redoutable despote aux commandes du pays durant 20 ans, n’avait pas eu droit à pareil affront. Il est quand même curieux que les militaires qui ont amené et imposé la candidature de Sidi Ould Cheikh Abdellahi se soient autant trompés sur leur homme.
En tirant exagérément sur la personne de Sidi, la junte risque retourner son arme contre elle-même car au vu et au su de tous, les principaux responsables de l’armée ont soutenu Sidi Ould Cheikh Abdellahi lors de la campagne de mars 2007. Comment alors l’homme en qui ils avaient confiance, a pu commettre, selon leur propre dire, autant de bévues en l’espace de 16 mois. Soit alors les militaires ne connaissaient pas suffisamment leur protégé ; dans ce cas pourrait-on leur faire confiance pour d’autres choix ou engagements ? Ou bien Sidi aurait gardé son jeu avant la présidentielle, découvrant son vrai visage une fois élu à la surprise de ses mentors. Dans quels cas, Ould Cheikh Abdellahi aurait manifesté trop d’indépendance par rapport à l’aile militaire de son régime de quoi mériter une sévère punition.
Par ailleurs cette campagne d’explication viserait, dit-on, à resserrer les rangs des populations en faveur du putsch. Au moment où le pays est au banc de la communauté internationale et se rapproche inéluctablement de sanctions économiques, le HCE chercherait ainsi à démontrer sa force à l’intérieur du pays. Les journées de concertations qui devraient être organisées sous peu auraient pour but de légitimer le HCE et lui fournir une feuille de route à la hauteur de ses ambitions soulignent de nombreux analystes politiques. C’est pourquoi les militaires expliquent aux populations l’importance de ce rendez-vous et tout l’intérêt qui doit lui être accordé.
La descente des membres de la junte et du gouvernement sur le terrain viserait également à préparer les populations à d’éventuelles sanctions économiques. Ainsi les populations, comprenant le bien fondé du changement du 06 août, rejetteraient catégoriquement toute idée de retour de Sidi au pouvoir et accorderaient leur entière confiance au HCE, quitte à subir des sanctions économiques. Cette stratégie qui commence à porter ses fruits aurait également pour but d’isoler le front anti-putsch qui passerait pour le catalyseur de sanctions injustes contre le pays dont les premières victimes seraient justement les populations pauvres. Un front qui vient de connaître la défection d’un député UFP qui a regagné avec armes et bagages le camp des militaires. En usant des moyens de l’Etat et en jouant sur le moyen et long terme, la junte militaire exerce une pression que le front anti putsch (FNDD) aura du mal à contenir.
Le temps aidant, les défections risquent de se multiplier. Par ailleurs en privant pour la majorité des leaders du FNDD de leurs passeports diplomatiques, le HCE vise à réduire le pouvoir de nuisance de ce front à l’extérieur du pays. Empêché de manifester à l’intérieur du pays et coupé de ses relais extérieurs, le FNDD serait alors condamné à une asphyxie.
D’un autre côté, les soutiens des militaires se voient récompensés pour leurs choix de quoi faire pencher, de manière irréversible, la balance de leur côté, connaissant le goût immodéré des Mauritaniens pour l’argent et le prestige. Si bien que l’on assiste aujourd’hui à une course effrénée vers les hauts gradés de l’armée, tremplin indispensable pour une place au soleil. C’est pourquoi le FNDD a compris que son seul salut dépendrait de l’attitude de la communauté internationale, le combat pour le front intérieur étant perdu. Ce qui est sûr c’est que les militaires ne semblent pas prêts de partir. Leur vaste campagne d’explication est là pour le prouver.
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Source: africanglobal
(M) avomm
Akjoujt, Rosso, Aleg… ; les capitales régionales focalisent l’attention des nouvelles autorités qui ont entrepris une vaste campagne de séduction à l’intérieur du pays. Pourtant, ces mêmes villes avaient affiché, dès les premiers instants du coup d’Etat, leur adhésion aux changements opérés à la tête de l’Etat mauritanien. Mais entre temps la communauté internationale avait durci le ton, aidée en cela par le front anti putsch qui cherche toujours à mobiliser des foules dans le pays.
C’est pourquoi la junte à jugé utile, à la veille des journées de concertation, de rappeler le pourquoi du changement du 06 août ; une occasion supplémentaire d’écorner l’image de Sidi Ould Cheikh Abdellahi. En effet, Sidi serait, à les entendre dire, un dangereux criminel, doublé d’un despote qui allait mener le pays droit vers le gouffre. Même Maawiya Ould Taya, redoutable despote aux commandes du pays durant 20 ans, n’avait pas eu droit à pareil affront. Il est quand même curieux que les militaires qui ont amené et imposé la candidature de Sidi Ould Cheikh Abdellahi se soient autant trompés sur leur homme.
En tirant exagérément sur la personne de Sidi, la junte risque retourner son arme contre elle-même car au vu et au su de tous, les principaux responsables de l’armée ont soutenu Sidi Ould Cheikh Abdellahi lors de la campagne de mars 2007. Comment alors l’homme en qui ils avaient confiance, a pu commettre, selon leur propre dire, autant de bévues en l’espace de 16 mois. Soit alors les militaires ne connaissaient pas suffisamment leur protégé ; dans ce cas pourrait-on leur faire confiance pour d’autres choix ou engagements ? Ou bien Sidi aurait gardé son jeu avant la présidentielle, découvrant son vrai visage une fois élu à la surprise de ses mentors. Dans quels cas, Ould Cheikh Abdellahi aurait manifesté trop d’indépendance par rapport à l’aile militaire de son régime de quoi mériter une sévère punition.
Par ailleurs cette campagne d’explication viserait, dit-on, à resserrer les rangs des populations en faveur du putsch. Au moment où le pays est au banc de la communauté internationale et se rapproche inéluctablement de sanctions économiques, le HCE chercherait ainsi à démontrer sa force à l’intérieur du pays. Les journées de concertations qui devraient être organisées sous peu auraient pour but de légitimer le HCE et lui fournir une feuille de route à la hauteur de ses ambitions soulignent de nombreux analystes politiques. C’est pourquoi les militaires expliquent aux populations l’importance de ce rendez-vous et tout l’intérêt qui doit lui être accordé.
La descente des membres de la junte et du gouvernement sur le terrain viserait également à préparer les populations à d’éventuelles sanctions économiques. Ainsi les populations, comprenant le bien fondé du changement du 06 août, rejetteraient catégoriquement toute idée de retour de Sidi au pouvoir et accorderaient leur entière confiance au HCE, quitte à subir des sanctions économiques. Cette stratégie qui commence à porter ses fruits aurait également pour but d’isoler le front anti-putsch qui passerait pour le catalyseur de sanctions injustes contre le pays dont les premières victimes seraient justement les populations pauvres. Un front qui vient de connaître la défection d’un député UFP qui a regagné avec armes et bagages le camp des militaires. En usant des moyens de l’Etat et en jouant sur le moyen et long terme, la junte militaire exerce une pression que le front anti putsch (FNDD) aura du mal à contenir.
Le temps aidant, les défections risquent de se multiplier. Par ailleurs en privant pour la majorité des leaders du FNDD de leurs passeports diplomatiques, le HCE vise à réduire le pouvoir de nuisance de ce front à l’extérieur du pays. Empêché de manifester à l’intérieur du pays et coupé de ses relais extérieurs, le FNDD serait alors condamné à une asphyxie.
D’un autre côté, les soutiens des militaires se voient récompensés pour leurs choix de quoi faire pencher, de manière irréversible, la balance de leur côté, connaissant le goût immodéré des Mauritaniens pour l’argent et le prestige. Si bien que l’on assiste aujourd’hui à une course effrénée vers les hauts gradés de l’armée, tremplin indispensable pour une place au soleil. C’est pourquoi le FNDD a compris que son seul salut dépendrait de l’attitude de la communauté internationale, le combat pour le front intérieur étant perdu. Ce qui est sûr c’est que les militaires ne semblent pas prêts de partir. Leur vaste campagne d’explication est là pour le prouver.
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Source: africanglobal
(M) avomm