
1) Que pensez-vous de l'avenir du rapatriement des réfugiés négro-mauritaniens après le putsch du 6 août ?
Nous sommes inquiets et pessimistes par rapport au rapatriement des déportés malgré les dernières déclarations du chef de la junte. L´arrestation du directeur de l´agence d´insertion des réfugiés et qui n´est même pas membre du gouvernement est un acte fort qui en dit long sur les intentions des militaires sur ce dossier. Pourquoi lui en particulier ? Le message est clair, les nouvelles autorités cherchent à déstabiliser cette agence et à saboter ainsi le retour amorcé des déportés. Des sources sûres, cette structure est sous la ligne de mire des nouvelles autorités militaires et des forces politiques tapies dans l´ombre qui soutiennent le putsch.
Le président Sidi s´est engagé devant le peuple mauritanien à ramener les déportés mais pour certains nationalistes arabes cette option représente une remise en cause de certains acquis du système à savoir la dénégrification du pays et la dépossession arbitraire des paysans Négro-africains de leurs terres.
Pour les FLAM, le retour organisé sous l’égide du HCR de nos compatriotes déportés suivi de leur rétablissement dans tous leurs droits, le réglement juste et équitable du passif humanitaire dans l´équilibre ainsi que l’engagement à éradiquer toutes les formes d’esclavage représentent un préalable important à la décrispation du climat social nécessaire pour la réconciliation nationale. Revenir sur ses engagements c´est refuser de tourner la page du système d´oppression et de négation des négro-africains et par delà refuser la bonne cohabitation entre nos nationalités.
2) Les Flam connaissent elles les éléments qui composent le Haut conseil d'Etat dirigé par le général Aziz ? Pensez-vous qu'ils puissent contribuer à régler le passif humanitaire en Mauritanie après les actions entreprises par le président Sidy ?
Nous connaissons certains membres du HCE et certains sont tristement célébres par leur implication dans les massacres des militaires et civils négro-africains pendant les années de braise du régime de Taya. D´ailleurs beaucoup pensent que la peur de voir s´ouvrir ce dossier comme Sidi avait promis de le faire, constitue l´un des mobiles essentiels de ce putsch.
Est-ce que le HCE va contribuer au réglement du passf humanitaire? Nous sommes très sceptiques. Ce qu´il ne faut pas oublier c´est que ce HCE est la reconduction du CMJD qui s´était singularisé dans le refus de prendre en compte les préoccupations liées à ce douloureux dossier. Notre position est constante par rapport à ce point et elle peut se résumer ainsi : trouver un équilibre entre la nécessité du pardon, les exigences vérité et de réparation et le refus de l’impunité.
La résolution de la question du passif humanitaire et le retour des réfugiés ne doivent être qu´un pas dans le processus global de la réconciliation nationale qui passe, nécessairement, par un débat national large et serein sur la question centrale de la cohabitation.
Et pour finir nous condamnons avec la dernière energie cette eniéme intrusion militaire qui déstabilise le pays et ruine tous les espoirs de l´édification d´un Etat de droit reposant sur la démocratie et le respect des droits humains.
Propos recueillis par Malick Rokhy Ba de l´AFP-Dakar
Nous sommes inquiets et pessimistes par rapport au rapatriement des déportés malgré les dernières déclarations du chef de la junte. L´arrestation du directeur de l´agence d´insertion des réfugiés et qui n´est même pas membre du gouvernement est un acte fort qui en dit long sur les intentions des militaires sur ce dossier. Pourquoi lui en particulier ? Le message est clair, les nouvelles autorités cherchent à déstabiliser cette agence et à saboter ainsi le retour amorcé des déportés. Des sources sûres, cette structure est sous la ligne de mire des nouvelles autorités militaires et des forces politiques tapies dans l´ombre qui soutiennent le putsch.
Le président Sidi s´est engagé devant le peuple mauritanien à ramener les déportés mais pour certains nationalistes arabes cette option représente une remise en cause de certains acquis du système à savoir la dénégrification du pays et la dépossession arbitraire des paysans Négro-africains de leurs terres.
Pour les FLAM, le retour organisé sous l’égide du HCR de nos compatriotes déportés suivi de leur rétablissement dans tous leurs droits, le réglement juste et équitable du passif humanitaire dans l´équilibre ainsi que l’engagement à éradiquer toutes les formes d’esclavage représentent un préalable important à la décrispation du climat social nécessaire pour la réconciliation nationale. Revenir sur ses engagements c´est refuser de tourner la page du système d´oppression et de négation des négro-africains et par delà refuser la bonne cohabitation entre nos nationalités.
2) Les Flam connaissent elles les éléments qui composent le Haut conseil d'Etat dirigé par le général Aziz ? Pensez-vous qu'ils puissent contribuer à régler le passif humanitaire en Mauritanie après les actions entreprises par le président Sidy ?
Nous connaissons certains membres du HCE et certains sont tristement célébres par leur implication dans les massacres des militaires et civils négro-africains pendant les années de braise du régime de Taya. D´ailleurs beaucoup pensent que la peur de voir s´ouvrir ce dossier comme Sidi avait promis de le faire, constitue l´un des mobiles essentiels de ce putsch.
Est-ce que le HCE va contribuer au réglement du passf humanitaire? Nous sommes très sceptiques. Ce qu´il ne faut pas oublier c´est que ce HCE est la reconduction du CMJD qui s´était singularisé dans le refus de prendre en compte les préoccupations liées à ce douloureux dossier. Notre position est constante par rapport à ce point et elle peut se résumer ainsi : trouver un équilibre entre la nécessité du pardon, les exigences vérité et de réparation et le refus de l’impunité.
La résolution de la question du passif humanitaire et le retour des réfugiés ne doivent être qu´un pas dans le processus global de la réconciliation nationale qui passe, nécessairement, par un débat national large et serein sur la question centrale de la cohabitation.
Et pour finir nous condamnons avec la dernière energie cette eniéme intrusion militaire qui déstabilise le pays et ruine tous les espoirs de l´édification d´un Etat de droit reposant sur la démocratie et le respect des droits humains.
Propos recueillis par Malick Rokhy Ba de l´AFP-Dakar