Le président déchu transféré, sa fille dénonce une 'mascarade'

Ce jeudi matin, le président mauritanien Sidi Ould Cheikh Abdallahi, renversé le 6 août dernier, a été placé en résidence surveillée dans son village natal de Lemden, près d’Aleg. FRANCE, 24 a pu joindre sa fille.

Amal Cheikh Abdallahi, la fille du président mauritanien renversé le 6 aôut lors d'un coup d'Etat, annonce que son père a été transféré, ce jeudi, dans son village natal de Lemden, à 190 km de la capitale. Sidi Ould Cheikh Abdallahi était jusqu'à présent placé en résidence surveillée à Nouakchott.

Dans une interview exclusive accordée à France 24, elle dénonce une "mascarade" destinée à tromper la communauté internationale. L'Union européenne a demandé à la junte de rétablir l'"ordre constitutionnel" et de libérer le président déchu d'ici le 20 novembre, menaçant les nouvelles autorités de sanctions.

FRANCE 24 : Où est votre père actuellement ?

Amal Cheikh Abdallahi : Ce matin, à 5 heures, il est arrivé dans son village natal. Ce sont des habitants du village, qui nous on nous appelé pour nous en informer.

Question : Que pensez-vous de ce transfert ?

Réponse : Mon père a été transféré pour donner l’impression d’avoir été libéré avant l’ultimatum de la communauté internationale qui demande sa libération immédiate et inconditionnelle.

Or mon père était conduit dans une voiture remplie de militaires ! C’est une mascarade qui va bientôt être démasquée. Les gens vont se rendre compte que mon père n’est pas libre, qu’il est toujours privé de liberté.

Ce n’est pas une action justifiable. Il est surveillé en permanence, entouré de sentinelles, de gardes postés autour de sa maison. Je ne pense pas qu’il puisse sortir de la maison.

Q : Quel est son état de santé ?

R : J’ai pu m’entretenir une minute avec lui au téléphone, grâce à un cousin sur place qui m’a appelé. C’est la première fois que je lui parlais depuis six mois. Mon père a l’air en forme. J’espère que je pourrai le voir sur place prochainement.

Q : Votre père compte-t-il toujours revenir au pouvoir ?

R : Bien sûr ! Il est toujours le président légitime de la Mauritanie, jusqu’en 2012 et il va se conduire en tant que tel.

Q : Est-il prêt à recourir à la force pour revenir au pouvoir ?

R : Non. Les démocrates utilisent leur légitimité. Il ne va pas utiliser la force. La majorité des Mauritaniens le soutient. Il existe un front à l’intérieur et aussi à l’extérieur pour soutenir mon père


source : France 24