
Trois semaines se sont écoulées depuis l’arrivée au pouvoir de la junte militaire. Une venue saluée par les partisans du putsch à coups de tintamarre et par les adversaires de la junte par des huées. Cette atmosphère va encore rythmer pendant quelques temps la vie sociale et politique de la Mauritanie.
Pour l’instant, le HCE n’a pris aucune décision d’envergure politique pour orienter l’opinion publique, le citoyen sur le destin du pays. Le général Ould Abdel Aziz consacre toujours l’essentiel de son temps aux rencontres avec des personnalités nationales et étrangères.
En l’absence d’un gouvernement qui tarde à venir tout est au ralenti. L’administration tourne en rond. Le trésor public en «alerte » maximum à cause des sanctions adoptées par les bailleurs de fonds à l’encontre de la Mauritanie. Un malaise commence à planer sur le quotidien des mauritaniens qui ne savent pas ce que demain sera fait. Ce qu’ils doivent encore attendre de leurs gouvernants d’autres que des situations de crise politiques, économiques, sociales.
Ils savent au moins une chose : ce qu’une démocratie civile n’a pu résoudre, il n’y a pas espérer qu’un régime militaire puisse le faire. Le peuple n’ignore pas aussi que son sort est désormais hypothéqué par l’insouciance de son élite politico-militaire dont l’inconséquence n’a d’égale que sa rage de confisquer les institutions légales émanant de la volonté du peuple.
Les horizons sont totalement bouchés par tous ceux qui croyaient à une démocratie tirant sa source des urnes mais non imposée par la force des casernes. En revanche, le peuple ne sait pas jusqu’où ira cette aventure périlleuse où toute une nation est embarquée vers une destination inconnue.
Les acteurs du coup d’Etat du 6 août 2008 sont-ils en train de cracher dans leur propre soupe ? Eux qui ont eu le mérite de débarrasser un jour du 3 août 2005 la Mauritanie de 20 ans de règne despotique doivent éviter de restaurer un système tyrannique qui ne sied plus aux nations civilisées. Reconnaître en toute évidence que la Mauritanie va très mal avec un pouvoir militaire est en soi une disposition somme toute sincère à aider à trouver une voie de sortie de l’impasse.
Les généraux doivent avoir un cœur grand, un sens élevé de responsabilité pour ne pas traîner leurs galons dans les manœuvres politiques. Ils doivent comprendre qu’une armée quelqu’ elle soit dispose de toute la puissance de feu pour arriver au pouvoir. Mais, dans une démocratie, le rôle d’une armée est de veiller à la sauvegarde du produit estampillé «urnes ».
La junte militaire peut, si elle le veut, restaurer l’ordre constitutionnel en engageant un dialogue franc avec les partis politiques, la société civile en vue de sauver à la fois l’honneur de l’institution militaire et al démocratie. Le général Ould Abdel Aziz et ses compagnons sortiraient encore plus grands et couverts de gloire. Toute autre attitude sera de lourdes conséquences pour la Mauritanie.
Cheikh Tidiane Dia
le rénovateur
Mauritanie
Pour l’instant, le HCE n’a pris aucune décision d’envergure politique pour orienter l’opinion publique, le citoyen sur le destin du pays. Le général Ould Abdel Aziz consacre toujours l’essentiel de son temps aux rencontres avec des personnalités nationales et étrangères.
En l’absence d’un gouvernement qui tarde à venir tout est au ralenti. L’administration tourne en rond. Le trésor public en «alerte » maximum à cause des sanctions adoptées par les bailleurs de fonds à l’encontre de la Mauritanie. Un malaise commence à planer sur le quotidien des mauritaniens qui ne savent pas ce que demain sera fait. Ce qu’ils doivent encore attendre de leurs gouvernants d’autres que des situations de crise politiques, économiques, sociales.
Ils savent au moins une chose : ce qu’une démocratie civile n’a pu résoudre, il n’y a pas espérer qu’un régime militaire puisse le faire. Le peuple n’ignore pas aussi que son sort est désormais hypothéqué par l’insouciance de son élite politico-militaire dont l’inconséquence n’a d’égale que sa rage de confisquer les institutions légales émanant de la volonté du peuple.
Les horizons sont totalement bouchés par tous ceux qui croyaient à une démocratie tirant sa source des urnes mais non imposée par la force des casernes. En revanche, le peuple ne sait pas jusqu’où ira cette aventure périlleuse où toute une nation est embarquée vers une destination inconnue.
Les acteurs du coup d’Etat du 6 août 2008 sont-ils en train de cracher dans leur propre soupe ? Eux qui ont eu le mérite de débarrasser un jour du 3 août 2005 la Mauritanie de 20 ans de règne despotique doivent éviter de restaurer un système tyrannique qui ne sied plus aux nations civilisées. Reconnaître en toute évidence que la Mauritanie va très mal avec un pouvoir militaire est en soi une disposition somme toute sincère à aider à trouver une voie de sortie de l’impasse.
Les généraux doivent avoir un cœur grand, un sens élevé de responsabilité pour ne pas traîner leurs galons dans les manœuvres politiques. Ils doivent comprendre qu’une armée quelqu’ elle soit dispose de toute la puissance de feu pour arriver au pouvoir. Mais, dans une démocratie, le rôle d’une armée est de veiller à la sauvegarde du produit estampillé «urnes ».
La junte militaire peut, si elle le veut, restaurer l’ordre constitutionnel en engageant un dialogue franc avec les partis politiques, la société civile en vue de sauver à la fois l’honneur de l’institution militaire et al démocratie. Le général Ould Abdel Aziz et ses compagnons sortiraient encore plus grands et couverts de gloire. Toute autre attitude sera de lourdes conséquences pour la Mauritanie.
Cheikh Tidiane Dia
le rénovateur
Mauritanie