Les Putschistes : " ....Désaccords au sommet !? "

Nouakchott bruit de toutes les rumeurs sur la campagne d’explication du mouvement de la rectification organisée dans la capitale et que des membres du HCE ont animé dans les différentes moughataa de la capitale.

De source généralement bien informée, il semble que la mission d’explication au niveau de Nouakchott devait initialement se faire par le colonel Ghazouani désigné officiellement pour cela. Finalement, il ne l’a pas fait et n’aurait même pas expliqué à sa hiérarchie pourquoi. Du coup, les commentaires vont bon train pour tenter d’expliquer ce quiproquo si bien sûr ça l’est. Le numéro deux du HCE, depuis le putsch et ses missions infructueuses à l’étranger pour tenter d’éclairer l’opinion internationale, se fait moins visible et plus discret.

D’aucuns pensent que cette attitude traduit des frictions entre lui et le numéro un du Haut Conseil d’Etat d’Etat, le général Mohamed Ould Abdel Aziz. Il semble que le colonel Ghazouani n’a pas voulu tremper dans une campagne de dénigrement contre le président déchu et n’apprécierait même pas les poursuites contre la fondation KB et encore moins l’opération coup de poing au nom de la lutte contre la gabegie engagée contre des alliés politiques de Sidi Ould Cheikh Abdellahi en semi liberté mais qui reste toujours assigné à résidence à Lemden son village natal.

Une hypothèse plausible si l’on considère que dans son discours adressé à la nation via la télévision El Arabia, le président renversé tient pour seul responsable de la situation actuelle, le général Mohamed Ould Abdel Aziz alors qu’il renouvelle sa confiance aux autres membres du Haut Conseil et d’une manière générale à l’armée nationale. Idem pour le FNDD qui ne tire que sur le chef de l’Etat rendu responsable de tous les mots dont souffre le pays en ce moment. Comme pour dire que tous les autres membres de la junte ne sont comptables de rien. Dans les diatribes du front anti putsch, le colonel Ghazouani est soigneusement évité.

Pourtant le numéro deux de la junte est bien dans la réalité du pouvoir. Beaucoup de jeunes fonctionnaires de l’administration et ailleurs lui doivent leur nomination à de très hauts postes de responsabilité. Et il reste, quoi qu’il puisse arriver à la junte, solidaire de ses frères d’arme que l’on dit tous amer contre le président déchu qui aurait voulu diviser l’armée sans aucune raison, explique t-on dans le milieu de la haute politique.

Le pouvoir a ses secrets

Alors que peut-on lire à travers ce tir de barrage concentré sur la personne du général Mohamed Ould Abdel Aziz ? Veut-on inciter les autres membres à se désolidariser de lui ?

Manœuvre politique habile mais difficile à réaliser car même si il y a des désaccords entre ses membres sur la meilleure politique à suivre pour sortir de l’impasse politique dans laquelle le pays est plongé à la suite du coup d’Etat, il n’en demeure pas moins que par le biais des renseignements, malgré leur réorganisation et leur désarticulation dès l’investiture de Sidi Ould Cheikh Abdellahi, les militaires n’ont pas eu de mal à continuer d’avoir la mainmise sur ce précieux outil. On se rappelle la guéguerre qui s’était installé dans le milieu entre différents réseaux au poing de rendre aveugle la présidence de le République qui ne savait même plus ce qui se passait sur le territoire national. Les actes terroristes perpétrés ici et là comme par exemple l’attaque d’Aleg ayant occasionné la mort de quatre touristes français. Ce n’est qu’à ce moment que le président déchu a compris réellement que ses services de renseignement l’échappaient et qu’il fallait faire quelque chose. Mais c’était trop tard, tout était verrouillé par la muette qui sentait venir des dérives autoritaires. Le président déchu, qui s’était fait de nouvelles alliances politiques après qu’il ait créé le parti Adil avait convaincu la muette qu’il fallait agir.

Mais les militaires ne pouvant le déposer sans raison ont préféré utiliser le canal parlementaire pour le mettre dans l’impasse et trouver une raison de le déposer. Sidi Ould Cheikh Abdellahi a effectivement prêté le flanc sur conseil de ses alliés politiques nouvellement entré au gouvernement en décidant de changer les officiers supérieurs à la tête des différents corps de l’armée nationale. La pilule n’a pas passé car les militaires qui l’ont, la veille du coup d’Etat, dissuadé de prendre une telle décision, n’ont pas été écoué. Résultat il a pris son décret les limogeant et eux l’ont renversé sans effusion de sang.

Les frictions actuelles au sommet semblent être gérées par les deux hommes que Sidi Ould Cheikh Abdellahi avait débarqués de leur poste. Parmi eux le colonel Ghazouani qui était à l’époque du putsch à l’intérieur du pays en mission, dit-on.

MN

Source: PointsChauds