
La dernière sortie du Président français à propos de la Mauritanie, n’en finit pas de faire couler l’encre à Nouakchott, où partisans ou adversaires du putsch interprètent différemment la déclaration de Sarkozy.
Parmi ces réactions, on note celle du Président de l’Assemblée Nationale, Messaoud Ould Boulkhéir qui se dit surpris "des propos attribués au Président de la République française".
Pour rappel, lors de son passage à Niamey, abordant la question des coups d’Etat en Afrique et particulièrement en Mauritanie, le Président français affirmait : "Franchement, le malheureux continent africain en a connu et pas seulement dans la période récente.
Sur la Mauritanie, vous connaissez bien ça, est ce qu’on a vu souvent un coup d’Etat sans protestations, sans manifestation si ce n’est celle de la France.Lorsque le président démocratiquement désigné (Sidi Ould Cheikh Abdellahi) a été retenu, moi-même je l’ai appelé. Moi-même j’ai exigé qu’il soit libéré. Force est de constater qu’il n’y a pas eu un député, un parlementaire qui a protesté et qu’il n’y a pas eu de manifestations".
C’est cette déclaration qui suscite le courroux du camp anti-putsch, qui la trouve injuste et erronée. Il est quand même étonnant que le Président français soit autant mal informé de ce qui se passe dans le pays. Depuis la prise de force du pouvoir par les militaires, la France a paru hésitante.
Tantôt intransigeante face à la junte, tantôt conciliante, la position de Paris est bien plus que floue. Cette indécision de façade, marque en fait, un parti pris en faveur du calendrier du HCE. Sarkozy ne peut ignorer l’existence du Fndd et de surcroit la présence en son sein du Président de l’Assemblée Nationale, reçu pas les plus hautes autorités françaises.
Il semble en fait que le Président français donne peu de crédit à l’opposition à la junte qu’il minimise sciemment. En dehors des manifestations du front anti-putsch à Paris, l’ambassade de France à Nouakchott doit fournir des informations régulières sur la situation politique du pays. Qu’on ne s’y méprenne, Sarkozy n’a pas commis une erreur d’appréciation, mais il a affiché clairement la position de son pays dans la crise que vit la Mauritanie. Privilégiant les intérêts économiques, stratégiques et sécuritaires, le Président français s’est rangé du côté de Aziz.
On comprend alors mieux les craintes de Messaoud Ould Boulkheir quand il affirme : "n’eût été mon absolue certitude que la France d’aujourd’hui du président Sarkozy où se réaffirme sans cesse sa volonté d’éviter la réactivation des réseaux de la France d’hier, victime des tractations et des manipulations d’une certaine Françafrique, qui bien qu’obsolète et anachronique, ne désespère toujours pas de renaître de ses cendres, j’aurais été profondément dubitatif, à l’instar de nombreux de mes compatriotes, quant au sens à attribuer à de telles affirmations".
Le Président de l’Assemblée Nationale remarque et à juste titre que la Françafrique que le Président français s’était engagé à éliminer, a encore de beaux jours devant elle. L’ouverture prochaine d’une base militaire, les prospections jugées encourageantes de Total dans la zone de Taoudeni, en dehors d’autres intérêts économiques importants, ont fait basculer le pouvoir français, d’autant plus que la communauté internationale semble partagée, quant à une position à prendre contre la Mauritanie.
Et encore que le régime de Sidi Ould Cheikh Abdellahi avait paru assez proche des milieux islamistes aux yeux de Paris après l’entrée au gouvernement Ould Waghef 1 des islamistes modérés, sans compter le changement du repos hebdomadaire et l’assassinat des quatre touristes français. En fin ce compte, les adversaires du putsch ont de quoi s’inquiéter de la résurgence de la Françafrique au mépris de la démocratie comme cela est le cas au Gabon, au Congo etc.
Abdoul Fall
source : Le Rénovateur Quotidien
Parmi ces réactions, on note celle du Président de l’Assemblée Nationale, Messaoud Ould Boulkhéir qui se dit surpris "des propos attribués au Président de la République française".
Pour rappel, lors de son passage à Niamey, abordant la question des coups d’Etat en Afrique et particulièrement en Mauritanie, le Président français affirmait : "Franchement, le malheureux continent africain en a connu et pas seulement dans la période récente.
Sur la Mauritanie, vous connaissez bien ça, est ce qu’on a vu souvent un coup d’Etat sans protestations, sans manifestation si ce n’est celle de la France.Lorsque le président démocratiquement désigné (Sidi Ould Cheikh Abdellahi) a été retenu, moi-même je l’ai appelé. Moi-même j’ai exigé qu’il soit libéré. Force est de constater qu’il n’y a pas eu un député, un parlementaire qui a protesté et qu’il n’y a pas eu de manifestations".
C’est cette déclaration qui suscite le courroux du camp anti-putsch, qui la trouve injuste et erronée. Il est quand même étonnant que le Président français soit autant mal informé de ce qui se passe dans le pays. Depuis la prise de force du pouvoir par les militaires, la France a paru hésitante.
Tantôt intransigeante face à la junte, tantôt conciliante, la position de Paris est bien plus que floue. Cette indécision de façade, marque en fait, un parti pris en faveur du calendrier du HCE. Sarkozy ne peut ignorer l’existence du Fndd et de surcroit la présence en son sein du Président de l’Assemblée Nationale, reçu pas les plus hautes autorités françaises.
Il semble en fait que le Président français donne peu de crédit à l’opposition à la junte qu’il minimise sciemment. En dehors des manifestations du front anti-putsch à Paris, l’ambassade de France à Nouakchott doit fournir des informations régulières sur la situation politique du pays. Qu’on ne s’y méprenne, Sarkozy n’a pas commis une erreur d’appréciation, mais il a affiché clairement la position de son pays dans la crise que vit la Mauritanie. Privilégiant les intérêts économiques, stratégiques et sécuritaires, le Président français s’est rangé du côté de Aziz.
On comprend alors mieux les craintes de Messaoud Ould Boulkheir quand il affirme : "n’eût été mon absolue certitude que la France d’aujourd’hui du président Sarkozy où se réaffirme sans cesse sa volonté d’éviter la réactivation des réseaux de la France d’hier, victime des tractations et des manipulations d’une certaine Françafrique, qui bien qu’obsolète et anachronique, ne désespère toujours pas de renaître de ses cendres, j’aurais été profondément dubitatif, à l’instar de nombreux de mes compatriotes, quant au sens à attribuer à de telles affirmations".
Le Président de l’Assemblée Nationale remarque et à juste titre que la Françafrique que le Président français s’était engagé à éliminer, a encore de beaux jours devant elle. L’ouverture prochaine d’une base militaire, les prospections jugées encourageantes de Total dans la zone de Taoudeni, en dehors d’autres intérêts économiques importants, ont fait basculer le pouvoir français, d’autant plus que la communauté internationale semble partagée, quant à une position à prendre contre la Mauritanie.
Et encore que le régime de Sidi Ould Cheikh Abdellahi avait paru assez proche des milieux islamistes aux yeux de Paris après l’entrée au gouvernement Ould Waghef 1 des islamistes modérés, sans compter le changement du repos hebdomadaire et l’assassinat des quatre touristes français. En fin ce compte, les adversaires du putsch ont de quoi s’inquiéter de la résurgence de la Françafrique au mépris de la démocratie comme cela est le cas au Gabon, au Congo etc.
Abdoul Fall
source : Le Rénovateur Quotidien