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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Ly Mamadou Boubacar, Vice Président du Parti de l’Alternative

Le parti Alternative a pris part aux états généraux de la démocratie. Pour en savoir plus sur ses propositions et son évaluation de ces EGD, nous avons rencontré Ly Mamadou Boubacar, vice-président de l’Alternative.


Ly Mamadou Boubacar, vice-président de l’Alternative.
Ly Mamadou Boubacar, vice-président de l’Alternative.
Pour votre parti, il est inopportun d'envisager des reformes constitutionnelles. Pour tant, plusieurs lectures attribuent l'origine de la crise politique aux pouvoirs "exorbitants" conférés au président de la République par la Constitution du 20 juillet 1991.

Je vous remercie de m’offrir l’opportunité de préciser les positions et points de vue de mon Parti, l’Alternative, sur des sujets de controverse très largement débattus ces derniers jours dans le cadre des états généraux de la démocratie.
Pour en revenir à votre question, nous sommes, à l’Alternative, tout à fait convaincus de l’inopportunité de procéder, en cette période, à des réformes constitutionnelles ; même si nous sommes persuadés, par ailleurs, que la constitution du 20 juillet 1991 modifiée a besoin d’être mieux adaptée à nos réalités politiques.

Sur ce point notre conviction se fonde sur deux point. Contrairement au point de vue des «lectures de la crise» auxquelles vous faites référence, nous sommes persuadés, que la crise que nous avons vécue, si l’on s’en tient seulement à la parenthèse du président déposé, à pour origine, non pas l’usage de pouvoirs constitutionnels réputés «exorbitants» mais plutôt les errements, l’inconstance et l’inconsistance de l’ancien pouvoir.

Selon nos analyses sur les origines immédiates de la crise, il s’est agit plutôt d’un comportement…..disons inélégant, démocratiquement s’entend, dans la réponse de l’ancien président, à la volonté exprimée par une majorité des représentants du peuple.

En fait, le président déchu a fait un usage malencontreux d’une faculté sous-entendue par les dispositions de l’article 53 de la constitution qui stipule que «le parlement peut être réuni en session extraordinaire à la demande du président de la république ou de la majorité des membres de l’assemblée nationale……… Les sessions extraordinaires sont ouvertes et closes par le président de la république».

Il aurait suffit que cette opportunité soit écartée par un dispositif plus contraignant. Comme par exemple, édicter que le parlement se réunit en session extraordinaire sur convocation du président de la république ou à la demande de la majorité des membres de l’assemblée nationale. Cette simple affirmation conditionnelle suffit à écarter toute velléité du président de la république d’en faire à sa guise.

Pour l’Alternative, il ne nous semble pas opportun d’apporter des amendements à la loi fondamentale dans un contexte de crise et à partir d’un élément circonstanciel. Toute modification de la constitution doit être dictée par des motifs contraignants, pesants et de portée générale. Elle ne doit intervenir que dans la sérénité et avec le formalisme qui sied.

Pour votre parti, l'association de l'armée à la gestion du pays demeure un gage de stabilité. Quelle forme prendra cette association. Sera-t-elle constitutionnalisée. Pour Un parti politique, cet appel à l'armée n'est-il pas une démission, un aveu d'échec?

Pour notre parti, l’association de l’institution militaire à la gestion du pays est bel et bien un gage de stabilité. C’est une conviction que nous avons exprimée publiquement au lendemain de la création de notre parti, à travers une conférence de presse tenue le 26 Mars 2006. Il s’agit pour nous d’associer l’institution à l’élaboration et à la prise de décision, l’exécution demeurant de la compétence des pouvoirs politiques.

Quant à la forme de cette association, elle pourrait consister à la mise en œuvre de l’article 34 de la constitution qui crée des conseils et comités militaires de défense nationale que préside le président de la république. C’est du reste cette formule que nous avons proposée dans notre contribution aux Etats Généraux de la Démocratie.

Nous sommes persuadés que le fait d’associer l’institution militaire à l’élaboration et à la prise de décision, constituerait un rempart contre le schéma répétitif de coups d’Etats depuis 30 ans. Ceci est d’autant plus important à nos yeux que nous considérons aujourd’hui, que la priorité des priorités pour la stabilité et le développement du pays est d’arriver à mettre définitivement fin aux velléités de coup d’Etat.

Vous préconisez aussi l'interdiction des candidatures indépendantes et la remise en jeu des mandats des élus qui changent de formation politiques? Cette proposition ne va-t-elle pas à l'encontre du principe de l'éligibilité de tout citoyens remplissant les conditions requises?

Dans un pays comme le notre, et à ce stade d’évolution de ses populations, il est de la plus haute importance de mettre en œuvre des conditions propres à forger une nation et à promouvoir un état objectif. Dans cette vision, toutes les idées, tous les projets de société et tous les programmes de développement devraient trouver leur expression dans le cadre de formations politiques qui rassembleraient des citoyens divers, partageant le même idéal de vie en dehors de toute appartenance particulariste.

Réglementer l’activité politique du citoyen de manière objective et générale, et sur la base du libre choix personnel de chacun, ne peut, en aucun cas, être considérée comme une entorse au principe de son éligibilité. Notre courte expérience dans le domaine des candidatures indépendantes a révélé toute l’incohérence et l’instabilité politique qu’engendre le système.

Quant aux élus qui quittent leur formation politique, il est inacceptable qu’ils disposent, à titre personnel et à leur guise, du mandat des électeurs obtenu sous les couleurs d’un parti. Moralement il est légitime que ce mandat soit laissé à la formation d’origine ou, tout au moins, remis en jeu auprès des électeurs.

Quelle évaluation faites vous de ces EGD ? Quelles sont vos attentes ?

Les états généraux ont été un forum national qui a connu la participation de toutes les franges de la population mauritanienne. Ce forum a été sans conteste une occasion historique pour tout citoyen de donner son point de vue sur l’avenir de sa patrie. Quant à nous, nous avons soumis par écrit aux participants nos points de vue et suggestions sur ce qui nous semble important dans la phase actuelle, notamment en ce qui concerne les réformes fondamentales nécessaires au plan politique et institutionnel.

Il est regrettable et même surprenant, que tout le monde ou presque, dans ces états généraux, s’accorde sur la nécessité de mettre en œuvre des réformes institutionnelles et politiques indispensables pour la refondation de notre démocratie, et en même temps, les mêmes personnes montrent une grande perméabilité au discours proposant la tenue dans les six mois de l’élection présidentielle. Cette précipitation porte des risques importants pour le pays.

On n’aura pas tourné la page du pouvoir précédent, ni ouvert de façon satisfaisante, une page nouvelle de notre histoire politique. On aura ainsi manqué de consacrer la rupture indispensable avec l’héritage d’un passé socio-économique et politique critiquable.

Propos recueillis par Khalilou Diagana

source : Le Quotidien de Nouakchott
Mercredi 7 Janvier 2009 - 13:47
Mercredi 7 Janvier 2009 - 13:51
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