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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Madame Denise Epote sur TV5 questionne le putschiste Aziz


C’est vrai que nous sommes actuellement dans une situation qui n’est pas normale pour un pays démocratique mais cette situation, nous comptons la quitter le plus tôt en organisant des élections que nous voulons libres et transparentes.


Madame Denise Epote sur TV5 questionne le putschiste Aziz
Vous pouvez entendre Madame Epote et le militaire au lien :
http://www.tv5.org/TV5Site/emission/emission-10-Et_si_vous_me_disiez_toute_la_verite.htm?epi_id=0&video=http%3A%2F%2Fwww.viewontv.com%2Fespace_client%2Fmetas%2Ftv5%2Fetsi%2F_mohamed_ould_abdelaziz.asx


Denise EPOTE : Monsieur le président du Haut Conseil d’Etat, bonjour et merci de recevoir TV5 au lendemain des Etats généraux de la démocratie. Ces assises ont permis d’être fixé sur le calendrier électoral puisque la date du 30 Mai 2009 a été retenue pour l’élection présidentielle. Mais aux yeux de la communauté internationale, ces Etats généraux de la démocratie ont été l’occasion de légitimer, un peu, le coup de force du 6 août 2008. Est-ce qu’aujourd’hui, après avoir été le faiseur de rois en 2005 et en 2007, vous n’êtes pas aujourd’hui dans la logique d’une «j’y suis, j’y reste» ?

Le président du H.C.E : Les Etats généraux ont été faits pour décrisper la situation politique. D’abord, il y a eu cette situation à laquelle nous sommes arrivés qui est l’absence et l’inexistence d’un président élu démocratiquement qui est due, au fait, à des blocages institutionnels passés dans le pays. Il y a la situation économique du pays, finalement, il a fallu intervenir pour remettre le pays sur les rails et éviter que la dérive ne crée des problèmes qui seraient par la suite insurmontables.

C’est la raison pour la quelle les institutions militaires et sécuritaires de ce pays ont été contraintes d’agir. C’est vrai que nous sommes actuellement dans une situation qui n’est pas normale pour un pays démocratique mais cette situation, nous comptons la quitter le plus tôt en organisant des élections que nous voulons libres et transparentes.

C’est vrai qu’en 2005, on a opéré un changement, pour la démocratie pour mettre fin à une dictature qui a duré 21 ans dans ce pays. Mais malheureusement, les institutions n’ont pas su fonctionner. C’est vrai, on a élu un président de manière transparente, mais le résultat attendu n’a pas été obtenu, c’est pourquoi il a fallu intervenir pour remettre les choses dans l’ordre. Nous espérons que cette fois-ci sera la bonne.

Denise EPOTE : Quelle légitimité auront des élections si elles sont boycottées par la majorité de la classe politique parce que beaucoup de partis politiques n’ont pas pris part aux Etats généraux. Alors quelle légitimité auront ces élections ?

Le président du H.C.E: Non, dire d’avance que la majorité a boycotté, cela je ne l’accepte parce que c’est la majorité, la grande majorité des mauritaniens, la grande majorité des partis et les partis les plus importants, ce sont eux qui ont participé. Ils font 80 à 85%. Si on revient sur les chiffres des élus de ce peuple, les élus, on les retrouve à travers les députés, à travers les sénateurs.

Il y a 75 à 76 députés qui soutiennent le changement et ils étaient présents aux Etats généraux et ce sont des élus eux aussi. Il y a 191 sur les 216 que compte ce pays, c’est une majorité écrasante. En face, aussi, vous avez plus de 46 à 47 sénateurs sur les 55 que compte ce pays. Je ne vois pas de quelle majorité vous parlez.

Et puis, quand on parle aussi du reste des mauritaniens qui ne sont pas dans les partis et qui ne sont pas élus, la grande majorité des mauritaniens a participé, des mauritaniens de l’intérieur sont venus pour participer à ces journées et c’est une minorité et même, je dirai bien, la minorité qui est opposée au changement a participé à travers des représentants, peut-être non déclarés officiellement, mais ils y étaient et avaient leurs amis.

D’ailleurs, de l’avis de tous, des gens qui ont participé, des avis avancés par des mauritaniens, globalement, les politiques, la société civile, tout le monde se retrouve pratiquement. Nous sommes en Mauritanie dans une situation. Notre pays est certes, stable, sécurisé. Nous sommes devant une situation et de cette situation, nous ne pouvons sortir qu’en passant par cette voie qui est l’élection d’un président. C’est tout.

Denise EPOTE : Serez-vous candidat à cette élection du 30 Mai 2009 ?

Le président du H.C.E : On n’est pas encore au 30 Mai 2009 et je ne pourrais vous répondre. C’est peut-être après que je pourrais vous répondre. Mais pour le moment, je n’ai rien décidé encore.

Denise EPOTE : En 2007, quand le colonel Ely Ould Vall, qui a conduit la transition de 2005 à 2007, a été tenté de conserver le pouvoir, vous vous y êtes opposés. Est-ce que cette fois-ci, il aura le droit de se présenter à l’élection présidentielle ?

Le président du H.C.E : En 2007, c’était autre chose. En 2007 on avait pris un engagement d’abord moral et puis juridique qui a été concrétisé par une ordonnance qui a été votée par le conseil militaire de l’époque nous interdisant à tous de nous présenter en tant que candidat à la présidence et c’est pour cette raison que nous n’avons pas accepté qu’il y ait une dérive. C’était la raison essentielle, moralement on ne pouvait pas et juridiquement, on ne pouvait. Il fallait s’en tenir à ce que nous avons ensemble décidé unilatéralement. Maintenant cette ordonnance n’a plus d’effet. Tous les mauritaniens peuvent se présenter et c’est ce que prévoit la Constitution.

Denise EPOTE : Tous les mauritaniens y compris vous ?

Le président du H.C.E: Bien sûr, si je voudrais me présenter et rien ne pourrait m’empêcher de me présenter … Mais pour que je puisse me présenter, je dois quitter l’armée pour être en conformité avec les textes en vigueur dans mon pays et c’est tout.

Denise EPOTE : Qui est-ce qui a conduit le cerveau du coup d’Etat de 2005 que vous êtes, à renier les engagements qui avaient été pris aux journées de concertation d’octobre 2005, à savoir le retour de l’armée aux casernes et sa non implication dans le jeu politique ? Est-ce qu’aujourd’hui vous ne reniez pas vos engagements ?

Le président du H.C.E : Je pense, sans pour autant vouloir me flatter, être parmi les personnes qui ne renient pas facilement ou du moins du tout, leurs engagements. En 2005, nous avons certes, pris ces engagements de ne pas nous engager politiquement par la suite et puis de ne pas nous présenter et cela a été respecté.

En 2008, les choses ont changé. On a eu un président qui a été élu et investi le 19 avril 2007 mais pendant les 16 mois, le pays n’a pas pu avancer et on a eu à vivre une succession de crises, de catastrophes qui ont fait que les institutions ont été complètement bloquées. De toutes les façons, nous les militaires, nous ne sommes pas les garants, normalement, de la démocratie, nous ne sommes pas les surveillants de la démocratie, …

Denise EPOTE : Mais aujourd’hui vous vous posez en arbitre …

Le président du H.C.E : Oui, mais attendez, je termine un peu la réponse à votre question. Finalement on s’est retrouvé dans une situation qui allait faire que le pays allait éclater, c’est-à-dire quand le président a bloqué les institutions, il a refusé aux parlementaires le droit de se réunir, il a refusé la création de commissions d’enquête et le pouvoir dérivait.

Et puis qu’est-ce qu’il a développé pendant son temps dans ce pays, ce président qui était démocratiquement élu ? Qu’est-ce qu’il a développé dans ce pays ? Il a développé la corruption, la gabegie, le terrorisme et puis quand il a échoué sur tous ces plans, il n’a pas pu réaliser les objectifs qu’il s’était fixé et il s’est attaqué aux institutions militaires qu’il a voulu démanteler en un seul jour et de manière illégale, irrégulière, irrationnelle et immorale même …

Denise EPOTE : Et c’est par réaction, que vous l’avez déposé ?

Le président du H.C.E : Ce n’est pas seulement par réaction mais c’est pour sauver le pays. C’est pour éviter que les gens ne s’entretuent, que les militaires ne s’entretuent. Vous savez, on enlève un militaire sans passer par aucune procédure, on remet à sa place quelqu’un qui dirigeait une …, je ne sais pas, un établissement chargé de sécurité alimentaire, vraiment cela n’avait pas de sens. D’autant plus que le chef d’état-major titulaire n’était pas sur place. Et çà, il fallait sauver le pays.

Il a été mis en garde, il a été contacté ce président, on lui a dit que c’est une action illégale et que ce qu’il a fait, il ne devait pas le faire. On lui a demandé de revenir sur sa décision et de surseoir à cette décision en attendant de trouver une solution et que le problème était ailleurs. Que c’était un problème politique et pas un problème de chef militaire. Donc à travers cette action nous ne renions aucun de nos engagements, aucun de nos engagements.

Et puis quand vous qualifiez l’action de coup d’Etat, on ne pense pas que nous avons fait un coup d’Etat. Dans les faits, les institutions sont là. Les parlementaires se sont réunis juste après le changement parce que d’ailleurs, c’est ce même président, élu démocratiquement qui les a empêché de se réunir, alors que nous, on les a autorisé à se réunir.

Même si lui, il peut se faire prévaloir du titre qu’il est élu aux suffrages universels, mais il a devant lui 151 mauritaniens qui sont eux aussi élus, ce sont des élus du peuple, c’est le peuple qui les a élu, ils représentent le peuple mauritanien et ils suivent les intérêts de ce peuple. Donc on ne peut pas dire seulement que c’est le président seul qui détient la vérité, c’est le seul président qui détient le pouvoir ...

Denise EPOTE : Est-ce que l’échec de Sidi Abdallahi n’est pas également votre échec puisque c’était votre candidat en 2007 ?

Le président du H.C.E : Vous savez, l’ancien président Sidi, je ne le connaissais pas. Je n’ai pas eu à le connaître, d’abord nous sommes de générations différentes ...

Denise EPOTE : Mais c’était le choix de l’armée …

Le président du H.C.E :C’était un choix qui a été suggéré et c’est par principe que j’ai tenu à respecter ce choix.

Denise EPOTE : L’armée s’est-elle trompée en choisissant Sidi Abdallahi ?

Le président du H.C.E : Il s’est présenté, il a été coopté par certains et puis il y a eu une espèce d’entente, il y a eu certains qui ont reculé, c’est tout. C’est par principe que je l’ai soutenu. Autant je ne le connaissais pas, autant aussi je ne croyais pas tellement en lui.

Denise EPOTE : Mais est-ce que sa destitution ne tient pas au fait que sur certaines questions notamment les droits de l’homme, le règlement du passif humanitaire de la Mauritanie, vos divergences de vues étaient telles que vous ne pouviez plus faire alliance, surtout que ces points de vues mettaient en cause l’armée ?

Le président du H.C.E : Non, ça ne me semble pas très bien tenir la route parce que, personnellement, je fais partie des officiers qui ont tout fait pour qu’on puisse traiter et régler définitivement ce problème du passif humanitaire avant même le retour des réfugiés, parce que le problème du passif humanitaire en souffre des familles, essentiellement des femmes et des enfants. Donc j’avais demandé, j’avais suggéré et j’ai insisté auprès de l’ancien président Sidi pour que ce problème soit traité en priorité. Parce qu’il fallait trouver des solutions à ces femmes qui souffrent, à leurs familles, à leurs enfants et ils sont très jeunes parfois.

Là ne peut pas être vraiment le fond du problème. Nous sommes très respectueux des droits de l’homme. Nous sommes respectueux de toutes les libertés d’expression. Nous sommes dans un pays d’abord islamique et nous ne pouvons que respecter les droits de l’homme.

Denise EPOTE : Est-ce qu’aujourd’hui vous considérez que le président déchu Sidi Abdallahi est un homme libre, puisque vous lui avez retirez son passeport ?

Le président du H.C.E :Qui est-ce qui vous a dit que nous lui avons retiré son passeport ? Qui a dit que son passeport a été retiré ?

Denise EPOTE : Est-ce qu’il est libre de ses mouvements aujourd’hui ?

Le président du H.C.E : Il est libre de ses mouvements de toutes les façons. Au départ il était en résidence surveillée, dans de très bonnes conditions, puis on l’a évacué chez lui et puis on l’a ramené à Nouakchott pour lui dire qu’il était libre de tout mouvement. L’Etat, le Haut Conseil d’Etat ne lui a jamais retiré son passeport. Ne lui a jamais retiré son passeport. Mais il se trouve que son passeport, il l’avait laissé lui-même à la direction du protocole et il est toujours à la direction du protocole d’Etat. Il n’a jamais été retiré, c’est un argument qu’il avance ou que quelqu’un de sa famille avance mais moi, je dis d’emblée que l’Etat mauritanien ne lui a jamais retiré son passeport, il est libre de tous ses mouvements.

Denise EPOTE : Le Front national pour la démocratie et le développement qui milite en faveur du retour du président Sidi Abdallahi estime que vous vous écartez de la voie de la démocratique sur laquelle s’est engagée la Mauritanie en 2007. Est-ce que vous êtes comptable, est-ce que vous vous sentez coupables de cette dérive ?

Le président du H.C.E : D’abord, si on revient un peu en arrière, qui est-ce qui a ouvert cette voie ?

Denise EPOTE : C’est l’armée. Mais c’est aussi l’armée qui a enfreint cette démocratie ….

Le président du H.C.E : Nous n’avons pas empêché le processus de continuer. C’est eux, c’est l’ancien président qui a bloqué les institutions de ce pays et de toute façon, toutes les voies lui sont ouvertes pour revenir au pouvoir. Toutes les voies sont ouvertes, il y a les élections qui seront organisées rapidement et pour lesquelles nous souhaitons la présence de tous les observateurs.

Denise EPOTE : internationaux …

Le président du H.C.E : Internationaux bien sûr.

Denise EPOTE : L’union Africaine …

Le président du H.C.E : L’union Africaine, bien sûr. Nous ne voulons pas organiser des élections présidentielles non transparentes. Nous voulons organiser des élections transparentes, libres.

Denise EPOTE : En 2005, Monsieur le président, le consensus obtenu pendant les journées de concertation avaient permis d’arrêter 24 points qui étaient préalables au retour des négociations avec Bruxelles. Dans le contexte de crise que connaît la Mauritanie aujourd’hui, comment comptez-vous faire face à ces blocages, notamment à ces sanctions imposées par la communauté internationales quand on sait surtout qu’elles pénalisent plus la population qu’elles ne pénalisent les dirigeants ?

Le président du H.C.E : D’abord, moi, je ne suis pas au courant de ces sanctions. Nous avons une situation politique, nous avons des blocages intérieurs qu’on a débloqués par des actions internes et pour sortir de cette situation, nous nous acheminons vers des élections présidentielles. C’est la seule voie par laquelle nous pouvons régler le problème. Il n’y a pas une autre voie. Nous ne sommes pas en guerre. On ne s’entretue pas, on discute, le dialogue continue entre tous les mauritaniens et il nous manque un président de la République élu démocratiquement et pour avoir un président de la République, il n’y a pas 36.000 solutions. Il y a une seule solution, ce sont des élections libres et transparentes que nous voulons organiser, c’est tout.

Denise EPOTE : Mais vous n’êtes pas sans ignorer la position de l’Union Africaine, également de l’Union européenne …

Le président du H.C.E : Je ne les ignore pas d’autant plus que nous sommes membres de l’Union Africaine.

Denise EPOTE : Mais si vous êtes suspendus aujourd’hui …

Le président du H.C.E : Oui, on est suspendu aujourd’hui.

Denise EPOTE : Au plan économique, les milieux d’affaires mauritaniens sont très inquiets aujourd’hui puisque depuis le mois d’août on assiste à une dépréciation de la monnaie nationale, l’Ouguiya. Quelles mesures comptez-vous prendre pour les rassurer ?

Le président du H.C.E : D’abord je ne suis pas au courant de cette dépréciation. Quand on a pris le premier changement en 2005, l’Euro se négociait à 405 Ouguiya et quand on a opéré le changement en 2008, c’est-à-dire le 6 août, un Euro se négociait à 380 UM et aujourd’hui, présentement au moment où je vous parle, il se négocie à 360, 361, 359, 358 UM, c’est tout en fonction de la montée de l’Euro.

Denise EPOTE : Pour vous l’inquiétude des milieux d’affaires n’est pas fondée ?

Le président du H.C.E : En tout cas, cela n’a aucun rapport avec le taux de change de l’Ouguiya qui reste très stable …

Denise EPOTE : Jusqu’ici, Monsieur le président les Etats-Unis considéraient que la Mauritanie est un allié dans leur croisade contre le terrorisme. Les différentes attaques qu’il y a eu contre les touristes en 2008, sont la preuve que la sécurité du territoire n’était pas contrôlée par l’armée. Or le chef de l’armée à l’époque des faits, c’était vous ...

Le président du H.C.E : Ecoutez, ça c’est un autre problème. C’est dû à un dysfonctionnement de notre système de sécurité et c’est dû aussi au fait qu’il y a un manque de moyens, une négligence aussi et c’est une situation dont je ne pourrais être comptable. Je me sens responsable en étant un officier de ce pays et touché d’ailleurs, très touché par ce qui s’est passé, mais c’est du à une succession d’erreurs, de mauvaise gestion de la chose publique. C’est cet ensemble de situations, de choses qui ont fait que notre armée n’est plus fonctionnelle, n’est plus opérationnelle et je crois que la responsabilité en incombe réellement aux anciens chefs d’Etats.

Denise EPOTE : Mais le chef de l’armée c’était vous…

Le président du H.C.E : Non, je n’étais pas chef de l’armée. Je me sens effectivement responsable de ce qui se passe dans mon pays, dans mon armée mais à l’époque je n’étais pas chef de l’armée. Je n’ai jamais été chef de l’armée. C’est le chef de l’état-major qui était responsable, il y avait un ministre de la défense et il y avait un président qui dirigeait le pays. Moi, j’étais chef de la sécurité présidentielle.

Denise EPOTE : Et le militaire le plus gradé …

Le président du H.C.E : Oui, présentement le militaire le plus gradé. Mais du temps où ces incidents malheureux, je n’étais pas le chef de l’état-major et je n’étais pas aussi le militaire le plus gradé à l’époque. Je n’avais pas la plus grande responsabilité dans ce qui se faisait sur le plan militaire. Mais le problème, c’est que notre armée a souffert depuis plus de 20 ans d’une gestion catastrophique, d’un manquement de clairvoyance de la part des dirigeants qui a fait que l’armée a été sous équipée, a été délaissée et c’est d’ailleurs ce qui a fait qu’il y a eu une succession de tentatives de coups d’Etats par la suite. Bon, mais depuis le changement du 6 août, on a essayé de redresser les choses, on a commencé à nous équiper, à avoir une présence sur l’ensemble du territoire national.

Denise EPOTE : Est-ce qu’il n’y a pas une préférence, une particularité de la garde présidentielle qui est mieux équipée que le reste de l’armée ?

Le président du H.C.E : Non, non, il n’y a jamais eu de préférence, il n’y a jamais eu aussi de particularité pour la garde présidentielle. Ce qu’il y a eu, c’est que, et cela ce n’est pas à moi de le dire, sinon vous allez penser que je vais me jeter des fleurs, je m’occupais directement de mes hommes, je veillais à ce qu’ils faisaient, j’étais plus près de mes hommes, c’est tout.

Denise EPOTE : Monsieur le président, comme tous les pays arabes, la Mauritanie a connu récemment des manifestations pro-palestiniennes, suite aux évènements de Gaza. Bien qu’elles soient actuellement gelés, les relations entre la Mauritanie avec Israël font partie des rares relations des pays arabes avec cet Etat, au lendemain du sommet de Qatar auquel vous avez participé, quelle sera la ligne aujourd’hui de la Mauritanie dans la résolution de ce dossier ?

Le président du H.C.E : Bon, ça c’est une résolution qui a été prise au niveau de ce dernier sommet arabe. D’abord, au départ il y a eu beaucoup de difficultés pour tenir ce sommet qui était un sommet extraordinaire dont l’objet était de voir la situation de nos frères palestiniens qui sont victimes de cette guerre malheureuse qui a fait un millier de morts et quelques milliers de blessés avec la destruction pratiquement de toutes les installations, de tout cela, bon.

Finalement, il a été décidé, pour les pays qui avaient les relations avec ce pays, de geler leurs relations avec l’Etat d’Israël et la Mauritanie faisait partie de ces pays qui avaient ces relations. Nous avons pris cette décision avec nos frères, pour condamner, pour nous opposer à ce qui se passait et pour demander l’arrêt immédiat de cette guerre. Parce que nous pensons, nous estimons que ce qui se passe actuellement à Gaza est de nature à favoriser l’extrémisme, le terrorisme et l’esprit de vengeance, ce qui n’arrange personne en fin de compte.

Denise EPOTE : Dans un monde arabe enclin à la démocratie, la Mauritanie était un exemple et même une exception au lendemain de l’élection démocratique de 2007. A présent, vous avez prévu dans la constitution, que l’armée ait un rôle d’arbitre sur le plan politique. Est-ce que vous ne pensez vous-mêmes être demain vous soyez victimes d’un coup d’Etat ?

Le président du H.C.E : On n’a jamais demandé qu’il y ait au sein de la constitution, ni de par la constitution qu’il y ait un rôle pour l’armée. L’armée, a son rôle, elle a sa mission …

Denise EPOTE : Et pourtant c’est un point qui a été évoqué pendant des Etats généraux ?

Le président du H.C.E : Cela ne veut rien dire, chacun a évoqué ce qu’il pense et ce n’est pas une fin en soi. L’essentiel c’est la constitution. La constitution ne sera changée, ou acceptée ou remaniée que par le peuple mauritanien.

Denise EPOTE : Est-ce que vous prenez l’engagement que la constitution ne sera pas modifiée pour permettre à l’armée de jouer un rôle d’arbitre désormais ?

Le président du HCE : Non, non. L’armée n’a pas à jouer ce rôle-là d’arbitre ...

Denise EPOTE : Vous prenez cet engagement ?

Le président du H.C.E : Je prends l’engagement et je le défends d’ailleurs et je l’ai défendu auprès des hommes politiques qui cherchent à attribuer un rôle à l’armée. Je leur ai dit que l’armée a une mission beaucoup plus noble. Certes la sécurité du pays est plus importante, la stabilité et la souveraineté sont plus importantes que tout cela.

On ne doit pas lier l’armée à des enjeux politiques qui sont parfois des enjeux très stériles qui n’avancent à rien. Mais de par la constitution on peut trouver des artifices nécessaires qui font que, si jamais il y a des blocages qu’on puisse intervenir, pas que l’armée puisse intervenir mais que la force parlementaire, le pouvoir législatif puisse intervenir pour remettre les choses en ordre.

Si un président par exemple est mis en minorité par 80% de ses parlementaires, moi, je pense qu’il n’a plus sa place. Si lui, il ne le fait pas on doit pouvoir trouver des artifices au sein des institutions, de la constitution qui le permettent. Cela va soulager tout le monde, l’armée, les parlementaires et cela va le soulager lui aussi parce qu’on ne peut pas diriger le pays avec les parlementaires qui sont défavorables à plus de 80%.

Imaginez-le vous entrain de diriger un pays dans cette situation, il ne pourra plus rien faire. Tous les projets de loi, toutes les conventions qu’il va avancer au parlement seront rejetées et le pays sera bloqué. Ce qui fait que maintenant, dans notre pays il est élu, il est un démocrate mais à l’arrivée il peut se transformer en dictateur et personne ne pourra l’en empêcher parce qu’il va se faire prévaloir du fait qu’il est élu démocratiquement avec une majorité et puis c’est tout. Et personne ne peut plus faire quelque chose. C’est ça le problème et c’est ce que les gens doivent voir au niveau de notre constitution.

Denise EPOTE : Monsieur le président du haut Conseil je vous remercie et puis peut-être rendez-vous au mois de mai si vous êtes candidat.

Le président du H.C.E : Je vous remercie aussi. Rendez-vous pour le mois de mai, même si je ne suis pas candidat aussi.

Source: TV5
Lundi 26 Janvier 2009 - 18:23
Lundi 26 Janvier 2009 - 19:05
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