
Après la publication de son article « devoir de vérité, sursaut militant et patriotique », Mamadou Kalidou Ba, porte parole de l’AJD/MR, a été , « à titre conservatoire, suspendu de ses fonctions » par le Bureau politique de son parti. Raison de la suspension : « compromission grave des intérêts de l’AJD/MR. »
Conséquence : « Il ne peut plus s’exprimer au nom du parti.». Dans l’entretien qui suit, Mamadou Kalidou Ba juge sa suspension « illégale » et proclame «rester, au grand dame de certains, le porte-parole officiel et légitime d’AJD/MR … »
Le bureau politique de votre parti réuni en session extraordinaire le 28 août dernier, a décidé de vous suspendre à « titre conservatoire » pour des propos jugés « calomnieux et diffamatoires » qui, selon eux, pourfendent la ligne politique du parti. Qu’en pensez-vous ?
Je pense que c’est malhonnête de qualifier les propos tenus dans mon article intitulé « Devoir de vérité, sursaut militant et patriotique » de « calomnieux et diffamatoires ». Sur ces trois pages et demi, je n’ai fait qu’analyser rétrospectivement la dernière crise politique que la Mauritanie a connu et qui a abouti à ce coup d’Etat militaire déplorable.
Ce qui a écorché le Bureau politique, ou du moins certains parmi eux - hélas trop inféodés au RFD - c’est que, non seulement mon article les mettait en mauvaise posture dans leur alliance avec Ahmed Ould Daddah, mais il fermait également la petite fenêtre laissée ouverte sur la nouvelle junte. Quant à la sanction elle-même, j’ai déjà répondu au Bureau politique qu’elle était totalement illégale parce que passant outre les articles 15 et 16 de notre règlement intérieur.
En effet, ces articles de nos textes stipulent :
─ même pour un avertissement d’un membre du bureau politique, une majorité qualifiée des 2/3 est requise à plus forte raison une suspension ;
─ que le bureau politique peut prendre l’initiative de la sanction, mais que seul le Conseil national est habilité à décider de la sanction. Le terme « à titre conservatoire » n’est employé nulle part dans nos textes et constitue donc une pure invention.
Ainsi, en invoquant l’article 22 de ce même règlement intérieur, j’ai demandé la convocation immédiate du conseil national pour statuer à la fois sur ce cas mais surtout sur la déviation grave de la direction du parti par rapport à la ligne idéologique qui était définie par le Congrès d’Août 2007.
Je réaffirme donc que jusqu’à délibération effective du Conseil national, je reste, au grand dame de certains, le porte-parole officiel et légitime d’AJD/MR et qu’à ce titre, je prendrai la parole à chaque fois que je l’estimerai nécessaire !
Le président de l’AJD/MR, Ibrahima Moctar Sarr, n’a-t-il pas apporté des éclaircissements sur la position du parti, lors de la célébration de son premier anniversaire à Nouakchott, il y a un peu plus d’une semaine ?
Je n’étais pas à Nouakchott lors de cette célébration, je ne puis donc juger de la plénitude ou non des éclaircissements donnés par le Président Ibrahima Sarr ce jour là. Par contre, aucun des arguments qui me furent rapportés et qui vont dans le sens de la non condamnation de ce putsch ne résiste, de mon point de vue, à une analyse objective.
On ne le dira jamais assez : on ne peut se proclamer démocrate à la face du monde pour ensuite se refuser de condamner la prise du pouvoir par les armes. SIDIOCA a certainement commis des erreurs – le retour des anciens barrons de Ould Taya entre autres – mais il n’a absolument rien fait qui mérite un coup d’Etat.
Les seuls motifs réels de ce putsch sont d’une part le mécontentement dans certains cercles né du retour des déportés et du déclenchement de la résolution du passif humanitaire, et d’autre part la volonté des Généraux de se pérenniser au pouvoir ! Et cela je pense que c’est inadmissible !
Pouvez-vous donner de manière précise l’ampleur du mécontentement intérieur et extérieur des militants qui sont contre la position de votre parti.
Je ne peux pas vous donner de chiffres, mais je suis persuadé que la majorité de notre base est très mécontente de la position proclamée par la direction du parti. Après la publication de mon article, j’ai reçu des dizaines de coups de fil et de mails de nos militants de Nouakchott, de Kaédi, de Boghé, de Rosso, de Nouadhibout, de Zouerate…
Quant à ceux de Sélibaby où je me trouve, ils ont exprimé leur sentiment dans une correspondance adressée au Bureau politique à moins qu’ils aient été censurés encore comme cela arrive souvent à certaines croix de transmission…
Une chose est certaine : mon article traduit le sentiment de la majorité des militants de notre parti. D’ailleurs le refus de convoquer le conseil national pour se pencher sur cette question est une preuve par défaut !
Propos recueillis par Diop Moussa
_______________________
Source: quotidien Nouakchott
(M) avomm
Conséquence : « Il ne peut plus s’exprimer au nom du parti.». Dans l’entretien qui suit, Mamadou Kalidou Ba juge sa suspension « illégale » et proclame «rester, au grand dame de certains, le porte-parole officiel et légitime d’AJD/MR … »
Le bureau politique de votre parti réuni en session extraordinaire le 28 août dernier, a décidé de vous suspendre à « titre conservatoire » pour des propos jugés « calomnieux et diffamatoires » qui, selon eux, pourfendent la ligne politique du parti. Qu’en pensez-vous ?
Je pense que c’est malhonnête de qualifier les propos tenus dans mon article intitulé « Devoir de vérité, sursaut militant et patriotique » de « calomnieux et diffamatoires ». Sur ces trois pages et demi, je n’ai fait qu’analyser rétrospectivement la dernière crise politique que la Mauritanie a connu et qui a abouti à ce coup d’Etat militaire déplorable.
Ce qui a écorché le Bureau politique, ou du moins certains parmi eux - hélas trop inféodés au RFD - c’est que, non seulement mon article les mettait en mauvaise posture dans leur alliance avec Ahmed Ould Daddah, mais il fermait également la petite fenêtre laissée ouverte sur la nouvelle junte. Quant à la sanction elle-même, j’ai déjà répondu au Bureau politique qu’elle était totalement illégale parce que passant outre les articles 15 et 16 de notre règlement intérieur.
En effet, ces articles de nos textes stipulent :
─ même pour un avertissement d’un membre du bureau politique, une majorité qualifiée des 2/3 est requise à plus forte raison une suspension ;
─ que le bureau politique peut prendre l’initiative de la sanction, mais que seul le Conseil national est habilité à décider de la sanction. Le terme « à titre conservatoire » n’est employé nulle part dans nos textes et constitue donc une pure invention.
Ainsi, en invoquant l’article 22 de ce même règlement intérieur, j’ai demandé la convocation immédiate du conseil national pour statuer à la fois sur ce cas mais surtout sur la déviation grave de la direction du parti par rapport à la ligne idéologique qui était définie par le Congrès d’Août 2007.
Je réaffirme donc que jusqu’à délibération effective du Conseil national, je reste, au grand dame de certains, le porte-parole officiel et légitime d’AJD/MR et qu’à ce titre, je prendrai la parole à chaque fois que je l’estimerai nécessaire !
Le président de l’AJD/MR, Ibrahima Moctar Sarr, n’a-t-il pas apporté des éclaircissements sur la position du parti, lors de la célébration de son premier anniversaire à Nouakchott, il y a un peu plus d’une semaine ?
Je n’étais pas à Nouakchott lors de cette célébration, je ne puis donc juger de la plénitude ou non des éclaircissements donnés par le Président Ibrahima Sarr ce jour là. Par contre, aucun des arguments qui me furent rapportés et qui vont dans le sens de la non condamnation de ce putsch ne résiste, de mon point de vue, à une analyse objective.
On ne le dira jamais assez : on ne peut se proclamer démocrate à la face du monde pour ensuite se refuser de condamner la prise du pouvoir par les armes. SIDIOCA a certainement commis des erreurs – le retour des anciens barrons de Ould Taya entre autres – mais il n’a absolument rien fait qui mérite un coup d’Etat.
Les seuls motifs réels de ce putsch sont d’une part le mécontentement dans certains cercles né du retour des déportés et du déclenchement de la résolution du passif humanitaire, et d’autre part la volonté des Généraux de se pérenniser au pouvoir ! Et cela je pense que c’est inadmissible !
Pouvez-vous donner de manière précise l’ampleur du mécontentement intérieur et extérieur des militants qui sont contre la position de votre parti.
Je ne peux pas vous donner de chiffres, mais je suis persuadé que la majorité de notre base est très mécontente de la position proclamée par la direction du parti. Après la publication de mon article, j’ai reçu des dizaines de coups de fil et de mails de nos militants de Nouakchott, de Kaédi, de Boghé, de Rosso, de Nouadhibout, de Zouerate…
Quant à ceux de Sélibaby où je me trouve, ils ont exprimé leur sentiment dans une correspondance adressée au Bureau politique à moins qu’ils aient été censurés encore comme cela arrive souvent à certaines croix de transmission…
Une chose est certaine : mon article traduit le sentiment de la majorité des militants de notre parti. D’ailleurs le refus de convoquer le conseil national pour se pencher sur cette question est une preuve par défaut !
Propos recueillis par Diop Moussa
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Source: quotidien Nouakchott
(M) avomm