Les polémiques sur les réseaux sociaux relatives à l’unité nationale, aux identités culturelles et à la citoyenneté relancent sur la scène nationale un Etat républicain en faillite après 65 ans d’indépendance.
En réalité, l’unité nationale s’est posée bien avant et après l’indépendance conduite par Mokhtar Ould Daddah “contre vents et marées” en 1960.
Dès 1958, il engagea une concertation avec la composante négro-africaine pour trouver un consensus pour l’indépendance au cours du congrès d’Aleg qui s’est tenu du 2 au 5 mai 1958.
C’était un moment crucial dans l'histoire de la Mauritanie. Au sprint final du Congrés, les congressistes ont affirmé l'unité nationale par l'unicité de l'enseignement et l'inspiration musulmane de la justice. Ould Daddah a utilisé le PPM, le parti unique du peuple mauritanien pour renforcer l'identité nationale et réduire la dépendance vis-à-vis de la France, tout en naviguant dans les défis politiques et économiques de l'époque. Une période fascinante de l'histoire mauritanienne. Bien que la gouvernance de Ould Daddah ait inclus des personnalités négro-africaines dans des rôles politiques et administratifs, les critiques sur la marginalisation des deux composantes nationales négro-africaines et harratines dans les décisions politiques et économiques étaient fréquentes.
En basculant en 1978 dans un régime militaire, les différents locataires du palais de Nouakchott de Ould Saleck à Ould Ghazouani ont utilisé l’unité nationale comme cheval de bataille contre les vieux démons du tribalisme et du régionalisme. Les événements de 1966 en Mauritanie, souvent appelés les "événements de février 1966", ont marqué un tournant dans l'histoire du pays. Ces troubles scolaires à cause d’une arabisation forcée sont principalement liés à des tensions ethniques et linguistiques entre les communautés noires et maures. L’unité nationale reste donc un simple vœu pieux au cœur des polémiques sur les réseaux sociaux qui s’enflamment sur les questions identitaires et la citoyenneté. Les débats focalisent sur l’engagement des leaders mauritaniens toutes tendances confondues et de la lutte pour les droits civiques allusion faite aux deux chefs historiques de l’IRA Biram Abeid et des FPC de Samba Thiam.Parmi les contributions importantes figure l’idée selon laquelle « la justice réparatrice et la reconnaissance est un combat souvent mené de manière collective, renforçant ainsi le sentiment d'appartenance à un groupe avec des objectifs communs. Des cultures qui au fil du temps sont devenus des marqueurs forts d'une identité commune ».
La Mauritanie est un pays multiculturel contrairement à une infime minorité de Mauritaniens tenants d’une arabité exportée de l’Egypte, d’Irak et de Syrie. La conclusion d’un patriote très pertinente de la cohabitation écornée depuis 1960 invite à réfléchir sur l’engagement « non pas sur l''assimilation mais plutôt sur une lutte pour la reconnaissance, la justice réparatrice et la construction d'une société où toute communauté historique peut à la fois revendiquer son héritage unique et jouir d'une pleine égalité, sans être ni assimilée ni discriminée ». Cette vérité historique est entravée par une citoyenneté à deux vitesses exacerbées par un recensement biométrique discriminatoire depuis 2009 qui a fait de milliers négro-africains et harratins des citoyens de seconde zone, des apatrides et des étrangers chez eux ne pouvant plus accomplir leur devoir de citoyen. Aucun leader négro-africain encore moins un leader harratin ne peut percer le plafond de verre présidentiel. C’est la gouvernance militaire qui a aggravé cette faillite de l’Etat républicain basculant dans un Etat raciste.
Cherif Kane
Journaliste
En réalité, l’unité nationale s’est posée bien avant et après l’indépendance conduite par Mokhtar Ould Daddah “contre vents et marées” en 1960.
Dès 1958, il engagea une concertation avec la composante négro-africaine pour trouver un consensus pour l’indépendance au cours du congrès d’Aleg qui s’est tenu du 2 au 5 mai 1958.
C’était un moment crucial dans l'histoire de la Mauritanie. Au sprint final du Congrés, les congressistes ont affirmé l'unité nationale par l'unicité de l'enseignement et l'inspiration musulmane de la justice. Ould Daddah a utilisé le PPM, le parti unique du peuple mauritanien pour renforcer l'identité nationale et réduire la dépendance vis-à-vis de la France, tout en naviguant dans les défis politiques et économiques de l'époque. Une période fascinante de l'histoire mauritanienne. Bien que la gouvernance de Ould Daddah ait inclus des personnalités négro-africaines dans des rôles politiques et administratifs, les critiques sur la marginalisation des deux composantes nationales négro-africaines et harratines dans les décisions politiques et économiques étaient fréquentes.
En basculant en 1978 dans un régime militaire, les différents locataires du palais de Nouakchott de Ould Saleck à Ould Ghazouani ont utilisé l’unité nationale comme cheval de bataille contre les vieux démons du tribalisme et du régionalisme. Les événements de 1966 en Mauritanie, souvent appelés les "événements de février 1966", ont marqué un tournant dans l'histoire du pays. Ces troubles scolaires à cause d’une arabisation forcée sont principalement liés à des tensions ethniques et linguistiques entre les communautés noires et maures. L’unité nationale reste donc un simple vœu pieux au cœur des polémiques sur les réseaux sociaux qui s’enflamment sur les questions identitaires et la citoyenneté. Les débats focalisent sur l’engagement des leaders mauritaniens toutes tendances confondues et de la lutte pour les droits civiques allusion faite aux deux chefs historiques de l’IRA Biram Abeid et des FPC de Samba Thiam.Parmi les contributions importantes figure l’idée selon laquelle « la justice réparatrice et la reconnaissance est un combat souvent mené de manière collective, renforçant ainsi le sentiment d'appartenance à un groupe avec des objectifs communs. Des cultures qui au fil du temps sont devenus des marqueurs forts d'une identité commune ».
La Mauritanie est un pays multiculturel contrairement à une infime minorité de Mauritaniens tenants d’une arabité exportée de l’Egypte, d’Irak et de Syrie. La conclusion d’un patriote très pertinente de la cohabitation écornée depuis 1960 invite à réfléchir sur l’engagement « non pas sur l''assimilation mais plutôt sur une lutte pour la reconnaissance, la justice réparatrice et la construction d'une société où toute communauté historique peut à la fois revendiquer son héritage unique et jouir d'une pleine égalité, sans être ni assimilée ni discriminée ». Cette vérité historique est entravée par une citoyenneté à deux vitesses exacerbées par un recensement biométrique discriminatoire depuis 2009 qui a fait de milliers négro-africains et harratins des citoyens de seconde zone, des apatrides et des étrangers chez eux ne pouvant plus accomplir leur devoir de citoyen. Aucun leader négro-africain encore moins un leader harratin ne peut percer le plafond de verre présidentiel. C’est la gouvernance militaire qui a aggravé cette faillite de l’Etat républicain basculant dans un Etat raciste.
Cherif Kane
Journaliste