
Des Mauritaniens anti-putsch s'apprêtaient mardi après-midi à braver de nouveau l'interdiction de manifester à Nouakchott, au moment où des émissaires des militaires putschistes expliquaient à Addis Abeba leurs positions, dans le but d'éviter les sanctions de l'Union africaine.
La junte a envoyé dans la capitale éthiopienne, siège de l'UA, une délégation conduite par le ministre de la Justice Ahmedou Tidjane Bal, maintenu à son poste après le putsch du 6 août qu'il avait approuvé.
"L'UA va écouter ce qu'ils ont à dire", a expliqué à l'AFP Assane Ba, porte-parole du département Paix et sécurité de l'organisation continentale.
Car cette délégation devait rencontrer "à sa demande" le président de la Commission de l'Union africaine (UA) Jean Ping, au lendemain de l'expiration d'un ultimatum posé le 22 septembre.
L'UA avait alors exigé le rétablissement du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi dans ses fonctions le 6 octobre "au plus tard". L'organisation continentale évoquait des "risques de sanctions et d'isolement" pour les putschistes et leurs soutiens s'ils ne satisfaisaient pas à cette "exigence".
Cette rencontre intervient une semaine avant les consultations prévues à Bruxelles, à la mi-octobre, entre la Mauritanie et les 27 partenaires de l'Union européenne, que la presse mauritanienne présente comme une sorte de "grand oral" crucial pour la junte.
En Mauritanie même, le Haut conseil d'Etat (junte) dirigé par le général Mohamed Ould Abdel Aziz fait face, une fois passé le mois de ramadan, à une reprise du mouvement de protestation orchestré notamment par le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), coalition de partis réclamant le retour de "Sidi" au pouvoir.
Appelant à "résister à la dictature" militaire, six centrales syndicales ont maintenu mardi leur mot d'ordre de manifestation à partir de 16H00 (locales et GMT), en dépit de son interdiction par le wali (gouverneur) de Nouakchott.
"On s'attend à être réprimés, mais c'est le prix à payer", a déclaré à l'AFP Abdallahi Ould Mohamed dit Nanah, secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs de Mauritanie (CGTM).
"Si une organisation syndicale ne peut même pas exprimer ses préoccupations librement dans la rue, alors, mieux vaut fermer la +baraque+ et partir! Nous rassembler, c'est tout ce qui nous reste", a-t-il ajouté.
Les six organisations affirment manifester dans le cadre de la mobilisation internationale de la Journée mondiale pour le travail décent, mais s'en prennent aussi directement au nouveau pouvoir militaire, en dénonçant "la restriction de toutes les libertés fondamentales".
Selon Abdallahi Ould Mohamed, ces six centrales - UTM, CGTM, CLTM, USLM, UNTM et CNTM - dénoncent le coup d'Etat, tandis que cinq syndicats du pays le soutiennent.
L'hebdomadaire indépendant Le Calame estimait mardi: "l'expiration de l'ultimatum (...) donne lieu à une véritable escalade entre le nouveau pouvoir et le Front" anti-putsch.
Dimanche, la police anti-émeute avait réprimé à Nouakchott de nombreuses petites manifestations interdites des partisans du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier chef d'Etat démocratiquement élu depuis l'indépendance du pays en 1960.
Ils exhibaient son portrait en criant "à bas les militaires" en divers points du centre de la capitale, baignant dans l'odeur des gaz lacrymogènes.
La junte n'a fait aucun commentaire officiel ces derniers jours sur les pressions internes et externes qu'elle subit. Le journal officiel Horizons titrait mardi à la Une sur la campagne agricole 2008 et "de bons rendements, si tout va bien".
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Source: AFP
(M) avomm
La junte a envoyé dans la capitale éthiopienne, siège de l'UA, une délégation conduite par le ministre de la Justice Ahmedou Tidjane Bal, maintenu à son poste après le putsch du 6 août qu'il avait approuvé.
"L'UA va écouter ce qu'ils ont à dire", a expliqué à l'AFP Assane Ba, porte-parole du département Paix et sécurité de l'organisation continentale.
Car cette délégation devait rencontrer "à sa demande" le président de la Commission de l'Union africaine (UA) Jean Ping, au lendemain de l'expiration d'un ultimatum posé le 22 septembre.
L'UA avait alors exigé le rétablissement du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi dans ses fonctions le 6 octobre "au plus tard". L'organisation continentale évoquait des "risques de sanctions et d'isolement" pour les putschistes et leurs soutiens s'ils ne satisfaisaient pas à cette "exigence".
Cette rencontre intervient une semaine avant les consultations prévues à Bruxelles, à la mi-octobre, entre la Mauritanie et les 27 partenaires de l'Union européenne, que la presse mauritanienne présente comme une sorte de "grand oral" crucial pour la junte.
En Mauritanie même, le Haut conseil d'Etat (junte) dirigé par le général Mohamed Ould Abdel Aziz fait face, une fois passé le mois de ramadan, à une reprise du mouvement de protestation orchestré notamment par le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), coalition de partis réclamant le retour de "Sidi" au pouvoir.
Appelant à "résister à la dictature" militaire, six centrales syndicales ont maintenu mardi leur mot d'ordre de manifestation à partir de 16H00 (locales et GMT), en dépit de son interdiction par le wali (gouverneur) de Nouakchott.
"On s'attend à être réprimés, mais c'est le prix à payer", a déclaré à l'AFP Abdallahi Ould Mohamed dit Nanah, secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs de Mauritanie (CGTM).
"Si une organisation syndicale ne peut même pas exprimer ses préoccupations librement dans la rue, alors, mieux vaut fermer la +baraque+ et partir! Nous rassembler, c'est tout ce qui nous reste", a-t-il ajouté.
Les six organisations affirment manifester dans le cadre de la mobilisation internationale de la Journée mondiale pour le travail décent, mais s'en prennent aussi directement au nouveau pouvoir militaire, en dénonçant "la restriction de toutes les libertés fondamentales".
Selon Abdallahi Ould Mohamed, ces six centrales - UTM, CGTM, CLTM, USLM, UNTM et CNTM - dénoncent le coup d'Etat, tandis que cinq syndicats du pays le soutiennent.
L'hebdomadaire indépendant Le Calame estimait mardi: "l'expiration de l'ultimatum (...) donne lieu à une véritable escalade entre le nouveau pouvoir et le Front" anti-putsch.
Dimanche, la police anti-émeute avait réprimé à Nouakchott de nombreuses petites manifestations interdites des partisans du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier chef d'Etat démocratiquement élu depuis l'indépendance du pays en 1960.
Ils exhibaient son portrait en criant "à bas les militaires" en divers points du centre de la capitale, baignant dans l'odeur des gaz lacrymogènes.
La junte n'a fait aucun commentaire officiel ces derniers jours sur les pressions internes et externes qu'elle subit. Le journal officiel Horizons titrait mardi à la Une sur la campagne agricole 2008 et "de bons rendements, si tout va bien".
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Source: AFP
(M) avomm