
Le 19 janvier 2007, lors de la transition de Ely O/ Mohamed Vall, j’avais donné une contribution intitulée « Pourquoi pas dix ans de plus si… ». Le 08 septembre passé, suite au coup d’état du 06 août, je réitérais avec « Se ressaisir, il le faut ».
Ces deux contributions allaient dans la même logique et dans le même sens. Ce même sens qui veut que ceux qui luttaient depuis des décennies contre le système discriminatoire établi ne renient pas ou ne perdent pas de vue leur priorité de combat.
Je le répète, si la condamnation d’un coup d’état, d’où qu’il vienne, est une question de principe politique, le retour au pouvoir de l’ex président ne peut en aucun cas, du moins dans la situation qui nous concerne, être une priorité du moment. Combattre pour le « retour de la démocratie », suppose que cette démocratie ait existé.
Comment peut-on soutenir son existence dans une Mauritanie qui depuis son indépendance et bien avant, a relégué une frange importante de ses composantes nationales au rang de citoyens de seconde zone. La seule priorité, qui aujourd’hui peut constituer une solution viable pour une démocratie viable, c’est celle de la réconciliation nationale à travers le solde des questions douloureuses du passif humanitaire et des autres conséquences des politiques discriminatoires de l’ère Taya.
C’est l’étape fondamentale pour un dialogue franc et ouvert autour de la résolution de la question de la cohabitation nationale, qui seule permettrait à chaque mauritanien de se sentir concerné par une quelconque future démocratie.
Je peux comprendre certains partisans jusqu’-aux-boutistes du retour de Sidioca à travers leurs trajectoires politiques. Mais j’avoue que certains me surprennent. Surtout ceux qui de tout temps ont crié sur tous les toits que la résolution de la Question nationale était fondamentale et qu’elle primait sur toute autre préoccupation.
Ceux qui, pendant la première transition, ont soutenu mordicus que le règlement du passif humanitaire pouvait attendre des jours meilleurs, ceux qui pendant cette même transition ont soutenu qu’il ne fallait pas faire de cette question un débat lors des élections présidentielles, ceux qui, pour des question d’augmentation de prix du pain ont risqué leur vie, et de tout temps ont manifesté dans la rue leur mécontentement par rapport à des questions étrangères à notre vie de mauritaniens, et qui pourtant, n’ont jamais levé le petit doigt contre les déportations, les exécutions extrajudiciaires des noirs, les licenciements abusifs des noirs, les assassinats politiques de Taya, ceux là ne me surprennent guère.
A eux et à leurs soit disant soutiens de l’Union Africaine, à l’Union Européenne, je pose ces simples questions : le coup d’état est-il plus grave que l’assassinat de 505 militaires négro-mauritaniens par Ould Taya ? Le coup d’état est-il plus grave que la déportation de dizaines de milliers de noirs mauritaniens au Sénégal et au Mali ? Le coup d’état est-il plus grave que l’assassinat de Tène Youssouf, Tafsiiru Jiggo, et de leurs compagnons à Oualata ?
Le coup d’état est-il plus grave que le licenciement abusif de plus de 3000 militaires négro-mauritaniens de l’armée ? Le coup d’état est-il plus grave que l’expropriation forcée des terres de paisibles agriculteurs noirs de la vallée ? Où était l’Union africaine pendant que les noirs de ce pays étaient martyrisés ? Où était l’Union Européenne au moment où nous criions sur tous les toits nos intolérables souffrances ? Où est la feuille de route de l’Union Européenne et ses 24 points de la dernière transition ? Qu’avez-vous fait de Ould Taya sinon de le parer de tous les honneurs ?
Si Sidioca avait entamé le processus de retour des déportés, avait-il osé parler des assassinats ? N’est ce pas Sidioca qui avait choisi comme premier collaborateur un certain Boidiel qui soutenait ne rien regretter de son passé au près de son gourou Taya ? Non Messieurs les politicards, non Messieurs d’Afrique et d’Europe, vous vous trompez de chemin.
Tout le monde se trompe. Moi aussi je m’étais trompé. Lors du changement du 06 août passé, j’avais hurlé de peur « En mbooraama, Taya est de retour !! ». Aujourd’hui, je suis rassuré, Taya n’est pas de retour. Dans ma dernière contribution, j’avais dit en substance : « Allons voir Aziz, discutons avec lui, posons nos problèmes. S’il accepte de les résoudre, s’il le faut, soutenons-le ».
Aujourd’hui le processus est engagé. Les associations les plus représentatives des victimes ont pris langue avec Aziz. Aziz a organisé une prière à la mémoire des disparus. Aziz a qualifié de crimes les assassinats et les disparitions. Aziz a demandé à ce que cela ne se répète plus. Je constate alors que le processus est amorcé. Que la ligne a été tracée. Alors soutenons le processus. Ce ne sera pas un chemin sans embûches, mais c’est lui que nous cherchions. Il est tracé, engageons-nous.
Je profite ici de l’occasion pour saluer la lucidité de certains leaders associatifs comme Ousmane Sarr de l’Avomm qui ont su faire la part des choses entre leur appartenance politique et les exigences des priorités nationales de droit commun dans le but, enfin, de soulager les douleurs des veuves et des orphelins des années de braises. Seul le dialogue pourra nous sortir de l’impasse.
Ceux qui, comme Boidiel Ould Houmeid, ont pendant des années soutenu les massacres de Taya et qui déclarent à qui veut les entendre qu’ils n’ont rien à regretter, ce ne sont pas ceux là qui résoudront le passif ou conseilleront Sidioca d’aller dans ce sens.
Aujourd’hui, depuis le discours et la prière de Kaedi, les amis de Taya se réveillent et ont le culot de demander son retour dans la dignité. A nous de soutenir Aziz, à nous de lui donner des forces et un peu plus de cran, et à travers lui, soutenons le processus de résolution de nos priorités nationales.
Depuis Gretz Armainvilliers
Amadou Alpha BA
France
Ces deux contributions allaient dans la même logique et dans le même sens. Ce même sens qui veut que ceux qui luttaient depuis des décennies contre le système discriminatoire établi ne renient pas ou ne perdent pas de vue leur priorité de combat.
Je le répète, si la condamnation d’un coup d’état, d’où qu’il vienne, est une question de principe politique, le retour au pouvoir de l’ex président ne peut en aucun cas, du moins dans la situation qui nous concerne, être une priorité du moment. Combattre pour le « retour de la démocratie », suppose que cette démocratie ait existé.
Comment peut-on soutenir son existence dans une Mauritanie qui depuis son indépendance et bien avant, a relégué une frange importante de ses composantes nationales au rang de citoyens de seconde zone. La seule priorité, qui aujourd’hui peut constituer une solution viable pour une démocratie viable, c’est celle de la réconciliation nationale à travers le solde des questions douloureuses du passif humanitaire et des autres conséquences des politiques discriminatoires de l’ère Taya.
C’est l’étape fondamentale pour un dialogue franc et ouvert autour de la résolution de la question de la cohabitation nationale, qui seule permettrait à chaque mauritanien de se sentir concerné par une quelconque future démocratie.
Je peux comprendre certains partisans jusqu’-aux-boutistes du retour de Sidioca à travers leurs trajectoires politiques. Mais j’avoue que certains me surprennent. Surtout ceux qui de tout temps ont crié sur tous les toits que la résolution de la Question nationale était fondamentale et qu’elle primait sur toute autre préoccupation.
Ceux qui, pendant la première transition, ont soutenu mordicus que le règlement du passif humanitaire pouvait attendre des jours meilleurs, ceux qui pendant cette même transition ont soutenu qu’il ne fallait pas faire de cette question un débat lors des élections présidentielles, ceux qui, pour des question d’augmentation de prix du pain ont risqué leur vie, et de tout temps ont manifesté dans la rue leur mécontentement par rapport à des questions étrangères à notre vie de mauritaniens, et qui pourtant, n’ont jamais levé le petit doigt contre les déportations, les exécutions extrajudiciaires des noirs, les licenciements abusifs des noirs, les assassinats politiques de Taya, ceux là ne me surprennent guère.
A eux et à leurs soit disant soutiens de l’Union Africaine, à l’Union Européenne, je pose ces simples questions : le coup d’état est-il plus grave que l’assassinat de 505 militaires négro-mauritaniens par Ould Taya ? Le coup d’état est-il plus grave que la déportation de dizaines de milliers de noirs mauritaniens au Sénégal et au Mali ? Le coup d’état est-il plus grave que l’assassinat de Tène Youssouf, Tafsiiru Jiggo, et de leurs compagnons à Oualata ?
Le coup d’état est-il plus grave que le licenciement abusif de plus de 3000 militaires négro-mauritaniens de l’armée ? Le coup d’état est-il plus grave que l’expropriation forcée des terres de paisibles agriculteurs noirs de la vallée ? Où était l’Union africaine pendant que les noirs de ce pays étaient martyrisés ? Où était l’Union Européenne au moment où nous criions sur tous les toits nos intolérables souffrances ? Où est la feuille de route de l’Union Européenne et ses 24 points de la dernière transition ? Qu’avez-vous fait de Ould Taya sinon de le parer de tous les honneurs ?
Si Sidioca avait entamé le processus de retour des déportés, avait-il osé parler des assassinats ? N’est ce pas Sidioca qui avait choisi comme premier collaborateur un certain Boidiel qui soutenait ne rien regretter de son passé au près de son gourou Taya ? Non Messieurs les politicards, non Messieurs d’Afrique et d’Europe, vous vous trompez de chemin.
Tout le monde se trompe. Moi aussi je m’étais trompé. Lors du changement du 06 août passé, j’avais hurlé de peur « En mbooraama, Taya est de retour !! ». Aujourd’hui, je suis rassuré, Taya n’est pas de retour. Dans ma dernière contribution, j’avais dit en substance : « Allons voir Aziz, discutons avec lui, posons nos problèmes. S’il accepte de les résoudre, s’il le faut, soutenons-le ».
Aujourd’hui le processus est engagé. Les associations les plus représentatives des victimes ont pris langue avec Aziz. Aziz a organisé une prière à la mémoire des disparus. Aziz a qualifié de crimes les assassinats et les disparitions. Aziz a demandé à ce que cela ne se répète plus. Je constate alors que le processus est amorcé. Que la ligne a été tracée. Alors soutenons le processus. Ce ne sera pas un chemin sans embûches, mais c’est lui que nous cherchions. Il est tracé, engageons-nous.
Je profite ici de l’occasion pour saluer la lucidité de certains leaders associatifs comme Ousmane Sarr de l’Avomm qui ont su faire la part des choses entre leur appartenance politique et les exigences des priorités nationales de droit commun dans le but, enfin, de soulager les douleurs des veuves et des orphelins des années de braises. Seul le dialogue pourra nous sortir de l’impasse.
Ceux qui, comme Boidiel Ould Houmeid, ont pendant des années soutenu les massacres de Taya et qui déclarent à qui veut les entendre qu’ils n’ont rien à regretter, ce ne sont pas ceux là qui résoudront le passif ou conseilleront Sidioca d’aller dans ce sens.
Aujourd’hui, depuis le discours et la prière de Kaedi, les amis de Taya se réveillent et ont le culot de demander son retour dans la dignité. A nous de soutenir Aziz, à nous de lui donner des forces et un peu plus de cran, et à travers lui, soutenons le processus de résolution de nos priorités nationales.
Depuis Gretz Armainvilliers
Amadou Alpha BA
France