Le Kebba, un quartier exceptionnel, dans lequel la pauvreté affecte profondément la vie des individus.La résignation est devenue le seul recours, ils n'ont plus à se plaindre aux autorités qui s'enlassent de leurs revendications et attestent que ces derniers ne leur écoutent même pas.
Cependant, nous avons eu à côtoyer, Monsieur Harouna Idrissa Sow marabout et propriétaire d'une parcelle dans les périmètres irrigués pour nous faire part de la condition de vie dans ce quartier.
Voici ses propos:
L'oubli
"Je suis parmi les premiers à habiter dans ce quartier.je ne vis que des mes capacités malgré que je commence à vieillir. Mais quand tu ne travailles pas tu risques de te déshumaniser. Car 30 ans, les autorités n’ont pas su venir s'enquérir de notre situation.Je vous prouverais par des exemples concrets à travers notre vécu quotidien. Jusqu'à présent nous n'avons rien perçu de la part de l'Etat à l'exception d'un demi sac de blé qu'on a à peine reçu et après avoir encore participé à l'assainissement de la ville dans le cadre du programme vivre contre travail. Par ailleurs, tous les prix sont excessivement chers et puis nous ne détenons surtout pas de moyens suffisants. Je viens de payer un sac de blé à 5500um. Je n'ai point les capacités de payer un sac de riz, c'est pourquoi je détaille ma provision ».On était contraint de reprendre son étalage. « Le kilo du sucre est de 200um, un litre de l’huile à 340Um.
Par ailleurs, tellement, que nous sommes déçus que souvent ma famille et moi ne cessons de s'interroger sur notre dignité humaine. "Et il se tut un moment pour conjurer sa déception par une invocation disant résolument Alhamdou lilah que l'on peut traduire littéralement par Dieu merci ». Il poursuit infiniment ses sentiments qui se traduisent en ces mots "je ne peux plus te dire combien la souffrance nous traite jusqu'à ne sachant plus à qu'elle saint nous confier.Mais je vais vous expliquer quelque chose, nous ne cesserons, d'implorer Allah en espérant sa Miséricorde. En dépit, des humilités que nous subissions nous ne pouvons que nous résigner."
S’agissant des relations qu’ils entretient avec les autorités locales, notre auguste Marabout nous réponds par une parole sagement pensée qu’il un manque d’information et de rapport avec elles.Comme vous le voyez, la nécessité nous oblige le travail continuel, et le besoin ne se comble jamais chez nous, les autorités le savent en preuve.Mais, vieux que je suis, lutter contre mon insuffisance c'est consigner ma faiblesse.Et je suis prêt de prendre les subventions si on les presente.Tout récemment après avoir longuement travaillé la journée j'ai pu à peine bénéficier que d'un demi sac de blé. La chose qui m’étonne dans tout ce que je subisse jour après jour c'est l'attente des promesses que les politiques nous aviez livrées avec certitude et moi personnellement je n'en doutais point.
Quand aux doléances, je commencerai par l'eau, car à l’heure où l’on éloge la modernité nous, nous buvons de l’eau de puits. Je ne repousserai jamais une proposition pour m’installer de l’électricité. Comme vous voyez je vis dans l’obscurité et n’utilise que des bougies ; même pas de lampes à pétrole . Mais celui qui n’a rien se contente du peu.
Apres avoir terminé d'interroger le sage Harouna, nous nous sommes orientés vers les femmes afin de recueillir leurs propos et savoir de quoi elles vivent.
Le calvaire
La priemiere dame fut Aissata Djibi Bâ, mère de 5 enfants qui nous scande les prémisses des plaintes que d'autres justifieront. Elle nous regardait et s'étonnait fort mieux de nous. Mais finalement exposait ses tristes mots « on vit un calvaire, cette vie ne mérite pas d'être vécue et la relater est une pure honte. Autresfois, on vivait du mil, aujourd’hui cette denrée est inaccessible voire même introuvable dans le marché.Le pire en est que les autres denrées couramment consommées coûtent cheres.Nous vivons peut être notre destin.On confie nos affaires à Allah ».
L'attente
Fatimetou Mint Bilal ould Beleid propriétaire d'un petit jardin à coté de sa demeure. Une veille dame qui pour nourrir sa famille est contrainte de peiner. Elle traduit en ces mots ses impressions.
« Je suis la seule qui bouge, sans quoi la vie chez nous serait inpensable.je m'occupe de notre survie.Car la vie est compliquée, d'autant plus que les autorités s'en fichent de nos incapacités. Etant, femme de ménage, et avec l’émotion qui me tenaille je ne peux que vous parler de la précarité de notre vie et ajouter à cela ; la hausse vertigineuse des prix. Je crois qu'à Kéadi les choses sont plus inabordables. J'ingnore complètement les dispositions que l'Etat dit avoir mis au service des démunis, sinon les nôtres sont radicalement exclues. Le blé est cher, on ne songe même pas de son don gratuit, car la seule aubaine qui a été octroyée à la population de ce quartier fut lors de l'assainissement de la ville que la Mairie avait organisée dans le cadre de vivre contre travail. Nous reste t-il une énergie pour pouvoir résister ces genres de travaux. Et nous trouvons mesquin et anomal à ce que de pauvres comme nous qui au lieu d’avoir pitié à nos enfants, on nous impose une galère à la place de nos droits.
Par conséquent je lance un message aux autorités à savoir si réellement elles s'inquiètent de nos conditions indignes.
Premièrement, il faut qu'elles repensent aux prix qui nous sont inaccessibles. En plus, le programme spécial d’intervention, qu'ils ont verni de spéculations nous voulons savoir son utilité. En tout cas rien jusqu'à présent ne nous est parvenu.
Deuxièmement, qu'elles financent notre coopérative féminine, mettre à leur disposition des moyens qui puissent leur faciliter les tâches. Surtout, nous donner des grillages et des semences. Car, notre seule ambition est l’agriculture.Nous aimerions aussi des engins. Mais il y a ce qui est urgent à savoir nous nourrir". C'est ainsi qu’elle a terminé » Ces propos traduisent une misère profonde, un calvaire quotidiennement vecu. Un quartier oublié au cœur d'une ville qui se compte parmi les plus grandes villes de la Mauritanie.
Mais, la misère demeure invincible, pire les autorités ferment les yeux, ne se sentent point intenter de résoudre aucun problème.
Ba Sileye
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Source: alakhbar
(M) avomm