
Si les grandes nations du monde se préparent à faire face au phénomène fâcheux de la récession économique, la Mauritanie, quant à elle, se trouve de plain-pied dans une "récession politique" dont les conséquences peuvent immanquablement toucher à son système économique et financier.
Jamais, crise politique, suscitée par l’ingérence de l’armée dans les affaires politiques, n’a été aussi pernicieuse pour l’unité et la stabilité nationales. Que ceux qui s’obstinent à donner une image reluisante de la Mauritanie se préparent à justifier les dégâts, consécutifs aux éventuelles sanctions internationales que tout mauritanien doit déplorer.
Toutes les voies du dialogue susceptibles de régler cette crise ont été déclarées inopportunes par une junte peu portée au respect de la loi fondamentale du pays. Si tel était le cas, le pouvoir changerait de main non pas par les armes, mais par les urnes. Si tel était le cas, le HCE aurait remis le pouvoir à un président intérimaire à qui reviendrait la tâche de gérer la transition en attendant l’organisation de nouvelles élections.
Si le Général Mohamed Ould Abdel Aziz ne cherchait pas le pouvoir comme il le fait croire à travers ses discours, il aurait fait l’économie de ses déplacements pour chercher le parrainage populaire des mauritaniens.
En quatre mois de confiscation de l’exécutif, de la manipulation du judiciaire et de l’instrumentalisation du législatif, la crise a affecté profondément la classe politique. Les deux chambres parlementaires sont manipulées par une junte qui ne lésine pas sur les moyens pour tordre le cou aux institutions républicaines.
Face à ce forcing, imposé par les militaires, les parlementaires anti-putsch n’ont d’autres choix qu’à s’isoler de l’hémicycle ou à se saborder en se transformant en singe du sérail politico-militaire. Cette tendance est malheureusement en marche depuis l’arrivée aux affaires de la clique militaire. Aujourd’hui, le dernier épisode qui défraye la chronique est la destitution programmée du président de l’Assemblée Nationale M. Messaoud Ould Boulkheir.
Une décision qu’aucune procédure conforme à la Constitution ne saurait justifier. D’ailleurs, les présidents des deux chambres ne disposent plus de prérogatives entières pour exercer pleinement leurs fonctions. Messaoud est officieusement supplanté par son Vice-président et Bâ M’Baré n’a plus les coudées franches pour assumer convenablement ses responsabilités.
Dans cette volonté de transgresser la lettre comme l’esprit des lois, la junte s’acharne contre tous ceux qui peuvent faire ombrage à leur plan de modification des textes fondamentaux pour s’implanter et disposer d’une majorité docile au sein de l’hémicycle. Nous voilà entrés dans une nouvelle phase, où la crise parlementaire risque cette fois-ci d’être la goutte qui risquerait de faire déborder le vase.
Tous les observateurs avisés s’inquiètent du climat de précarité politique qui règne en Mauritanie. Une situation aggravée par le refus catégorique du HCE de sortir de sa réserve en vue d’instaurer un dialogue constructif à l’issue duquel un compromis politique serait trouvé.
L’UE, dans son dernier communiqué, a regretté cette fin de non-recevoir que la junte continue à opposer face aux nombreuses propositions de sortie de crise.
Cheikh Tidiane Dia
Le Rénovateur
Jamais, crise politique, suscitée par l’ingérence de l’armée dans les affaires politiques, n’a été aussi pernicieuse pour l’unité et la stabilité nationales. Que ceux qui s’obstinent à donner une image reluisante de la Mauritanie se préparent à justifier les dégâts, consécutifs aux éventuelles sanctions internationales que tout mauritanien doit déplorer.
Toutes les voies du dialogue susceptibles de régler cette crise ont été déclarées inopportunes par une junte peu portée au respect de la loi fondamentale du pays. Si tel était le cas, le pouvoir changerait de main non pas par les armes, mais par les urnes. Si tel était le cas, le HCE aurait remis le pouvoir à un président intérimaire à qui reviendrait la tâche de gérer la transition en attendant l’organisation de nouvelles élections.
Si le Général Mohamed Ould Abdel Aziz ne cherchait pas le pouvoir comme il le fait croire à travers ses discours, il aurait fait l’économie de ses déplacements pour chercher le parrainage populaire des mauritaniens.
En quatre mois de confiscation de l’exécutif, de la manipulation du judiciaire et de l’instrumentalisation du législatif, la crise a affecté profondément la classe politique. Les deux chambres parlementaires sont manipulées par une junte qui ne lésine pas sur les moyens pour tordre le cou aux institutions républicaines.
Face à ce forcing, imposé par les militaires, les parlementaires anti-putsch n’ont d’autres choix qu’à s’isoler de l’hémicycle ou à se saborder en se transformant en singe du sérail politico-militaire. Cette tendance est malheureusement en marche depuis l’arrivée aux affaires de la clique militaire. Aujourd’hui, le dernier épisode qui défraye la chronique est la destitution programmée du président de l’Assemblée Nationale M. Messaoud Ould Boulkheir.
Une décision qu’aucune procédure conforme à la Constitution ne saurait justifier. D’ailleurs, les présidents des deux chambres ne disposent plus de prérogatives entières pour exercer pleinement leurs fonctions. Messaoud est officieusement supplanté par son Vice-président et Bâ M’Baré n’a plus les coudées franches pour assumer convenablement ses responsabilités.
Dans cette volonté de transgresser la lettre comme l’esprit des lois, la junte s’acharne contre tous ceux qui peuvent faire ombrage à leur plan de modification des textes fondamentaux pour s’implanter et disposer d’une majorité docile au sein de l’hémicycle. Nous voilà entrés dans une nouvelle phase, où la crise parlementaire risque cette fois-ci d’être la goutte qui risquerait de faire déborder le vase.
Tous les observateurs avisés s’inquiètent du climat de précarité politique qui règne en Mauritanie. Une situation aggravée par le refus catégorique du HCE de sortir de sa réserve en vue d’instaurer un dialogue constructif à l’issue duquel un compromis politique serait trouvé.
L’UE, dans son dernier communiqué, a regretté cette fin de non-recevoir que la junte continue à opposer face aux nombreuses propositions de sortie de crise.
Cheikh Tidiane Dia
Le Rénovateur