
Discours du président déchu Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdalllahi
Mes chers compatriotes,
Notre pays s’est engagé, entre 2005 et 2007, et à l’issue d’un processus de négociations laborieuses entre acteurs et nationaux d’une part et la communauté internationale d’autre part, à édifier un système démocratique considéré par tous comme étant une condition nécessaire à un développement économique et social durable.
Le 6 août 2008, un coup d’état militaire est venu interrompre, au mépris de tous les engagements vis-à-vis de nous même et vis-à-vis des autres, cette expérience, en mettant fin à l’exercice d’un pouvoir démocratiquement élu, installé depuis à peine 15 mois.
Quinze mois au cours desquels notre pays s’est taillé une image internationale marquée par l’exemplarité de son expérience. Quinze mois au cours desquels nous avons ouvert des chantiers économiques pleins de promesses.
Un Programme d’Investissement Public financé par plus de 4 milliards de dollars, une disponibilité sans précédent de tous les bailleurs de fonds et partenaires traditionnels à l’égard de notre pays, l’ouverture de nouveaux horizons avec l’admission, pour la première fois, dans le club des bénéficiaires du Millenium Challenge (MCC) du Gouvernement américain avec un programme avec un programme de l’ordre de 400 millions de dollars.
Quinze mois durant lesquels nous avons jeté les bases d’un changement politique profond.
Une plus grande séparation des pouvoirs, une volonté affirmée pour opérer un changement des mœurs politiques excluant le clientélisme, l’ouverture à tous et l’implication des forces politiques jusque là tenues à distance de la gestion de l’Etat.
Quinze durant lesquels les bases fondamentales de la réconciliation nationale, dont notre pays a tant besoin, ont été jetées par le discours que j’ai prononcé le 29 juin 2007 et les mesures d’application qui on été prises par la suite.
En esquissant ce bilan, je ne peux ignorer les conditions difficiles rencontrées durant cette période de 15 mois : la naissance d’un système nouveau qui avait besoin d’un temps d’adaptation, la classe politique ayant été désemparée par l’ampleur du changement. Une hausse exceptionnelle des prix à l’importation des denrées alimentaires. Une recrudescence d’actions terroristes.
En esquissant ce bilan, je ne peux pas non plus passer sous silence la récrimination formulée par un grand nombre d’entre vous contre la tolérance dont nous avons fait preuve par souci de gouverner autrement et d’asseoir un système démocratique tant par le comportement de l’Etat que de celui du citoyen.
Chers compatriotes,
Aujourd’hui, la pays est plongé dans une crise aux conséquences catastrophiques ; une violation de sa Constitution et de ses acquis démocratiques, un isolement international sans précédent, une interruption des programmes de développement, engagés, des menaces multiformes.
Chers compatriotes,
En ma qualité de Président de la République, garant de la Constitution, et en application du Serment que j’ai fait devant la Nation, le devoir m’impose d’œuvrer, dans un esprit de fermeté, de responsabilité et de tolérance de tracer les voies qui nous permettront de trouver les solutions les plus appropriées pour la crise que nous traversons.
L’intérêt suprême du pays et les responsabilités me dictent la plus grande intransigeance à l’égard du coup d’état. Notre pays n’acceptera pas le retour au pouvoir des militaires. Ce temps est révolu.
L’institution armée ne doit pas s’impliquer dans le jeu politique. En tant qu’institution armée, son rôle est de défendre le pays , d’assurer sa sécurité et d’apporter son assistance dans l’application de la Loi.
Ma première condition est donc la mise en échec de ce putsch et le retour des militaires dans les lieux consacrés à l’exercice de leur mission.
Ma seconde condition est le retour à l’ordre constitutionnel avec le rétablissement du Président élu dans ses fonctions.
Une fois ces deux conditions acquises et comme je l’ai dit, mon devoir et ma responsabilité me poussent à vous confirmer que je suis prêt à toute solution qui pourrait éviter au pays le chaos dans lequel il risque d’être plongé.
Ici, je m’adresse en particulier à la classe politique du pays dans son ensemble. Pour elle, je ferai preuve de toute la compréhension et de toute la disponibilité qui s’imposent. Je sais que beaucoup d’entre vous se battent avec courage pour le retour de la légalité. Parmi ceux-ci et parmi ceux qui se sont allés à soutenir la junte, je sais que je fais l’objet de reproches, parfois de récriminations.
C’est pourquoi je donnerai à tous, l’occasion d’exprimer librement leurs choix, mais dans un cadre constitutionnel sain. Dans cet esprit, je m’engage solennellement, une fois de retour, si tel est le vœu exprimé par la classe politique, à mettre en place les conditions pour l’organisation d’élections législatives et présidentielles anticipées.
L’organisation de ces élections posera naturellement des questions qu’il faudra résoudre le moment venu :
- Quels sont les délais nécessaires pour une préparation sérieuse, rigoureuse et conforme à la Constitution et aux textes de lois pour ces deux élections ?
- Quelles sont les dispositions qu’il faut prendre pour en assurer la parfaite rigueur et la parfaite transparence?
- Quelles erreurs, quelles interférences éviter pour couper court à toutes contestations éventuelles ?
Sur ces questions, et sur bien d’autres, des réponses consensuelles doivent être apportées. Ces réponses qui bénéficient aussi de la caution de la communauté internationale.
Dans cette perspective, je prendrai dans tous les prochains jours des initiatives en direction des tous les acteurs politiques en vue de restaurer la confiance et d’engager le pays dans la voie de la normalisation politique pérenne.
J’invite tous les patriotes, où qu’ils se trouvent, à m’apporter leur soutien pour cette œuvre de reconquête de la démocratie et pour éviter à notre chère patrie le destin périlleux vers lequel l’achemine la junte au pouvoir.
We Salamou Aleikoum Werahmatou Lahi We barakatouhou
Source: ANI 21 janvier 2009
Mes chers compatriotes,
Notre pays s’est engagé, entre 2005 et 2007, et à l’issue d’un processus de négociations laborieuses entre acteurs et nationaux d’une part et la communauté internationale d’autre part, à édifier un système démocratique considéré par tous comme étant une condition nécessaire à un développement économique et social durable.
Le 6 août 2008, un coup d’état militaire est venu interrompre, au mépris de tous les engagements vis-à-vis de nous même et vis-à-vis des autres, cette expérience, en mettant fin à l’exercice d’un pouvoir démocratiquement élu, installé depuis à peine 15 mois.
Quinze mois au cours desquels notre pays s’est taillé une image internationale marquée par l’exemplarité de son expérience. Quinze mois au cours desquels nous avons ouvert des chantiers économiques pleins de promesses.
Un Programme d’Investissement Public financé par plus de 4 milliards de dollars, une disponibilité sans précédent de tous les bailleurs de fonds et partenaires traditionnels à l’égard de notre pays, l’ouverture de nouveaux horizons avec l’admission, pour la première fois, dans le club des bénéficiaires du Millenium Challenge (MCC) du Gouvernement américain avec un programme avec un programme de l’ordre de 400 millions de dollars.
Quinze mois durant lesquels nous avons jeté les bases d’un changement politique profond.
Une plus grande séparation des pouvoirs, une volonté affirmée pour opérer un changement des mœurs politiques excluant le clientélisme, l’ouverture à tous et l’implication des forces politiques jusque là tenues à distance de la gestion de l’Etat.
Quinze durant lesquels les bases fondamentales de la réconciliation nationale, dont notre pays a tant besoin, ont été jetées par le discours que j’ai prononcé le 29 juin 2007 et les mesures d’application qui on été prises par la suite.
En esquissant ce bilan, je ne peux ignorer les conditions difficiles rencontrées durant cette période de 15 mois : la naissance d’un système nouveau qui avait besoin d’un temps d’adaptation, la classe politique ayant été désemparée par l’ampleur du changement. Une hausse exceptionnelle des prix à l’importation des denrées alimentaires. Une recrudescence d’actions terroristes.
En esquissant ce bilan, je ne peux pas non plus passer sous silence la récrimination formulée par un grand nombre d’entre vous contre la tolérance dont nous avons fait preuve par souci de gouverner autrement et d’asseoir un système démocratique tant par le comportement de l’Etat que de celui du citoyen.
Chers compatriotes,
Aujourd’hui, la pays est plongé dans une crise aux conséquences catastrophiques ; une violation de sa Constitution et de ses acquis démocratiques, un isolement international sans précédent, une interruption des programmes de développement, engagés, des menaces multiformes.
Chers compatriotes,
En ma qualité de Président de la République, garant de la Constitution, et en application du Serment que j’ai fait devant la Nation, le devoir m’impose d’œuvrer, dans un esprit de fermeté, de responsabilité et de tolérance de tracer les voies qui nous permettront de trouver les solutions les plus appropriées pour la crise que nous traversons.
L’intérêt suprême du pays et les responsabilités me dictent la plus grande intransigeance à l’égard du coup d’état. Notre pays n’acceptera pas le retour au pouvoir des militaires. Ce temps est révolu.
L’institution armée ne doit pas s’impliquer dans le jeu politique. En tant qu’institution armée, son rôle est de défendre le pays , d’assurer sa sécurité et d’apporter son assistance dans l’application de la Loi.
Ma première condition est donc la mise en échec de ce putsch et le retour des militaires dans les lieux consacrés à l’exercice de leur mission.
Ma seconde condition est le retour à l’ordre constitutionnel avec le rétablissement du Président élu dans ses fonctions.
Une fois ces deux conditions acquises et comme je l’ai dit, mon devoir et ma responsabilité me poussent à vous confirmer que je suis prêt à toute solution qui pourrait éviter au pays le chaos dans lequel il risque d’être plongé.
Ici, je m’adresse en particulier à la classe politique du pays dans son ensemble. Pour elle, je ferai preuve de toute la compréhension et de toute la disponibilité qui s’imposent. Je sais que beaucoup d’entre vous se battent avec courage pour le retour de la légalité. Parmi ceux-ci et parmi ceux qui se sont allés à soutenir la junte, je sais que je fais l’objet de reproches, parfois de récriminations.
C’est pourquoi je donnerai à tous, l’occasion d’exprimer librement leurs choix, mais dans un cadre constitutionnel sain. Dans cet esprit, je m’engage solennellement, une fois de retour, si tel est le vœu exprimé par la classe politique, à mettre en place les conditions pour l’organisation d’élections législatives et présidentielles anticipées.
L’organisation de ces élections posera naturellement des questions qu’il faudra résoudre le moment venu :
- Quels sont les délais nécessaires pour une préparation sérieuse, rigoureuse et conforme à la Constitution et aux textes de lois pour ces deux élections ?
- Quelles sont les dispositions qu’il faut prendre pour en assurer la parfaite rigueur et la parfaite transparence?
- Quelles erreurs, quelles interférences éviter pour couper court à toutes contestations éventuelles ?
Sur ces questions, et sur bien d’autres, des réponses consensuelles doivent être apportées. Ces réponses qui bénéficient aussi de la caution de la communauté internationale.
Dans cette perspective, je prendrai dans tous les prochains jours des initiatives en direction des tous les acteurs politiques en vue de restaurer la confiance et d’engager le pays dans la voie de la normalisation politique pérenne.
J’invite tous les patriotes, où qu’ils se trouvent, à m’apporter leur soutien pour cette œuvre de reconquête de la démocratie et pour éviter à notre chère patrie le destin périlleux vers lequel l’achemine la junte au pouvoir.
We Salamou Aleikoum Werahmatou Lahi We barakatouhou
Source: ANI 21 janvier 2009