"Tout sauf le report des élections", annonce Barakatou !

Alors que la campagne électorale se poursuit en vue des élections du 06 juin, les citadins se sentent délivrés d'une situation exceptionnelle, due à quelques mois de blocage institutionnel.

Du coté des acteurs politiques, les tensions montent en effervescence et les pourparlers entre les trois parties observent présentement une nouvelle pause afin de mieux, dit-on, à Kebat merbat, permettre à certains pays extérieurs, un nouveau chantage sans quoi toute relation serait dépendante de la nature de l'application d'une politique habituellement contraire aux besoins de ceux qui font campagne aujourd'hui et qui estiment bénéficier à cours terme de l'argent des candidats en lice et à long terme d'un "changement" qu'ils ont toujours espérer venir depuis le 03 août 2005.

A Nouakchott, l'ouverture de la campagne a été une occasion unique pour des milliers de personnes sur le bras, une chance d'avoir des métiers informels leur permettant d'acquérir leur nourriture durant toute cette période.

Pour Barakatou, une militante pour Sghair Ould M'bareck que nous avons interrogé par nos soins et qui avait "loué" son tambour à l'un des candidats qui a voulu garder l'anonymat, "il n'est pas question de report des élections", répliqua -t-elle.

De même pour d'autres femmes et d'autres jeunes militants des quatre candidats, la campagne représente une occasion unique, un grand spectacle, une ambiance paradisiaque et la question de son report n'est même pas possible même avec l'accord tacite ou non des quatre candidats en lice.

D'ailleurs, s'interroge Mamadou, un militant de l'Ajd/mr de Ibrahima Sarr qui ne voit pas pourquoi ce report alors que la majorité avait approuvé les recommandations assorties des Etats généraux de la démocratie, que le gouvernement a mis en place une feuille de route qu'il respecte, qu'une Ceni a été mise sur pied et qui supervise correctement le déroulement de cette campagne jusque-là!

Une position qu'il partage avec Samba, un jeune pêcheur qui vient d'apporter son soutien au Rfd' de Kane Hamidou Baba mais que ne partage pas Mohamed, un leader politique qui estime que le Général sous réserve, serait entrain de "mépriser" les mauritaniens, l'opinion internationale par son agenda unilatéral et qu'il jetterait ce pays en peau de chagrin dans la gueule du loup!

Certes d'un côté, la position de Mohamed est partagée par bon nombre des personnes mais d’un autre côté ces personnes sous-estiment ou elles ignorent les besoins de Barakatou et de la majorité des citadins. En effet, elles ne comptabilisent que les responsables qui doivent renoncer à leur pouvoir ou à ses privilèges mais s'en foutent que les associés de Barakatou soient exclus lorsqu’il s’agit d’un report des élections.

C’est dire qu'une telle action d'un médiateur qui s'apprête à rebrousser chemin et une réaction d'un opposant qui vient de prendre son bâton de pèlerin, privilégiant de nouveau la politique de la chaise vide qu'il avait initié depuis 1992 et qu'il continue d'instaurer; pourrait inciter de nombreuses personnes à se retrouver brutalement dans les rues.

Dans ce cas là, la proposition "wolof" visant à donner une nouvelle impulsion au dialogue politique encouragerait davantage la réticence au dialogue et tous les efforts qui seront poursuivis à chaque médiation risqueraient d'être tués dans l'œuf pour rendre impossible toute solution de compromis, estime Mali, une femme favorable de Upr de Mohamed Ould Abdel Aziz .

Idem, les autres propositions qui seront fournies par d'autres médiateurs arabes, allemands ou arabes pourraient ne pas apporter grand-chose à ce pays exposé depuis certain temps à une nouvelle forme d'ultimatum habituellement de 24 heures très souvent accompagné par des troubles d'humeur, des troubles visuels, une fatigue , une insomnie ou une dépression nerveuse.

Ahmed Ould Bettar


Source: Points chauds