
Depuis l’accession à la souveraineté de la Mauritanie, l’année 1989 fut sans aucun doute la plus tragique dans la mémoire collective des habitants de ce pays. En effet, suite à un incident entre agriculteurs et éleveurs sénégalais et mauritaniens au village de Diawara et profitant de la douleur et de l’émotion légitime du peuple Sénégalais, aiguisées par une vaste campagne d’intoxication anti-maure développée par certains cercles particularistes ; des bandes de hooligans et des voyous hantant les bas-fonds des grandes villes sénégalaises vont se ruer sur les membres de la communautés maures vivant dans ce pays frère et ami, pillant, détruisant et réduisant à néant les fruits de plusieurs générations de privations et de labeur. La surenchère raciste anti-maure va alors atteindre son paroxysme: des centaines de morts et des mutilés provoqués par des meutes surexcités, avec la bénédiction et la complexité de certains milieux particularistes bornés, suscitant même des revendications territoriales et des accents belliqueux au niveau de certains médias. Le gouvernement sénégalais de l’époque assume une part de responsabilité importante dans l’aggravation de la situation.
Suite à ce carnage ; ces douloureux événements vont offrir à tous les racistes et chauvins de Mauritanie l’occasion rêvée de mettre définitivement fin à toute présence de ressortissants « Sénégalais » dans le pays et de régler à leur façon la Question Nationale.
Le 24 et 25 avril 1989, la riposte va s’abattre avec une violence et une cruauté inouïe, non seulement sur les paisibles ressortissants sénégalais mais également sur les Négro-africains de Mauritanie (Halpular, Soninké, Wolof et Bambara).
Par sa politique chauvine, raciste et discriminatoire, le pouvoir brutal et despotique mauritanien de Maawiya Ould Sid’Ahmed Ould Taya et ses acolytes se comporta comme une armée d’occupation dans son propre pays. Il programma et mettra en œuvre méthodiquement une incroyable « vendetta » collective, par une terreur sans précèdent dans l’histoire de la Mauritanie. Par convois entiers, des dizaines de tueurs recrutés dans les milieux déclassés de la société et dans les prisons, par des agents de l’Etat et encadrés par des nervis de l’idéologie fasciste vont être desservis dans les rues de Nouakchott, Nouadhibou et de certaines villes du pays pour se livrer en un concert parfait, à une macabre chasse au « Sénégalais ». Sous l’œil complaisant, la canaille chauvine et raciste massacra, mutilera, incendiera, rançonnera et commettra en toute impunité toutes sortes de crimes. Les morts qui se comptèrent par centaines seront jetés par camions entiers dans des fosses communes (Sorimalé, Azlat...). Les rescapés de ces journées d’enfer ne devront la vie sauve qu’au formidable élan de solidarité active du peuple mauritanien révulsé par ces crimes odieux et par l’indécence passivité des forces de l’ordre d’habitude promptes à réprimer les populations et les citoyens honnêtes.
Depuis lors les Négro-africains sont soumis continuellement à une politique d’exactions et de persécutions physiques et morales de la part des autorités : des dizaines de milliers sont déportés au Sénégal et au Mali dans les camps de réfugiés et ne survivent que grâce à la solidarité internationale et à celle des peuples sénégalais et maliens.
Alors qu’à Nouakchott et dans les grandes villes, les rafles, arrestations, les licenciements abusifs, les spoliations de biens meubles ou immeubles, les tortures et autres mesures arbitraires et discriminatoires se multiplient, à l’intérieur du pays, surtout le long des frontières avec le Sénégal et le Mali. La répression prend une allure d’une véritable opération de terre brûlée. Gendarmes, gardes, policiers, soldats, mouchards et collabos ; toute la sinistre légion fascistes encadrée et dirigée par des réseaux d’idéologie chauvine et raciste ont reçu la même consigne : semer la mort, l’épouvante et la désolation.
Exécution sommaire par dizaines, cadavres mutilés et abandonnés sans sépultures, pillages et dévastation de villages entiers, femmes livrées aux bas instincts de jeunes recrues endoctrinés et fanatisés dans les pires traditions nazies, personnes âgées passées à tabac et humiliés : rien n’est épargné. L’ampleur de la férocité de la répression, ainsi que la spécification ethnique et raciale des victimes, attestent clairement l’existence d’une véritable volonté politique de génocide des Négro-africains programmé et appliqué par une clique aux ordres de Maawiya Ould Sid’Ahmed Ould Taya et ses acolytes, chaque crime est commis au nom par et l’Etat avec l’intention délibéré de pousser les victimes à quitter le pays, à prendre le chemin de l’exode en suscitant à leur sein épouvante et résignation. La liste des victimes connues, traduit le caractère systématique des violations de droits humains et des nationalités dans le pays et dévoile au grand jour le visage hideux du chauvinisme et du racisme d’Etat par un régime sombrant dans la délinquance et la folie.
Cette campagne de violence irrationnelle n’épargna aucune personne de cette communauté ni dans l’administration, ni dans les différents corps de l’Etat. Les soldats négro-africains au sein de l’armée payeront un lourd tribut : des centaines d’entre eux furent arrêtés et torturés et des dizaines d’autres furent sauvagement exécutés. L’horreur atteindra son paroxysme en cette veille du 28 novembre 1990 quand, pour célébrer le 28 novembre fête de l’indépendance de la Mauritanie, 28 soldats négro-africains furent exécutés dans les conditions les plus atroces (Inal, Jreïda…). Certains, dont l’agonie se prolongeait, furent enterrés vivants sous les ordres d’officiers promus depuis colonels ou bientôt généraux.
Malgré cette situation délétère, des personnalités et des forces politiques à l’intérieur comme à l’extérieur ont dénoncé et combattu ce régime, jusqu’à sa chute le 05 août 2005, par ceux là même qui en constituaient les soutiens les plus zélés, dont des colonels impliqués dans cette macabre entreprise.
C’est à ce titre et suite aux élections de 2006 que le Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi a été élu. Conformément à son programme, il s’était engagé à restaurer l’Unité Nationale menacée par plus vingt ans du régime de Maawiya Ould Sid’Ahmed Ould Taya et ses Acolytes. Il entreprit, à cet effet, le retour des déportés, prit des mesures courageuses de règlement du passif humanitaire et fit adopter une loi criminalisant les pratiques de l’esclavage.
Cette politique courageuse a été stoppée par un quatuor de généraux déterminé à avoir une emprise sur la vie politique, dont ils étaient le centre d’impulsion. Ce coup d’Etat du 06 août 2008 est conduit par Mohamed Ould Abdel Aziz, lequel s'occupait de la sécurité de la présidence et celle du territoire ; au mépris du choix démocratique exprimé par le peuple Mauritanien le 25 mars 2007 et salué par le monde entier pour son expérience exemplaire en Afrique et dans le Monde Arabe.
Le Président légitime avait reconnu que des citoyens mauritaniens avaient bien subi les pires épreuves en raison de leur appartenance ethnique, y compris des crimes de sang et la déportation. Pour la toute première fois, devant la Mauritanie et le monde entier, le Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi a demandé le pardon, au nom de l’Etat. Le CMJD, où siégeaient Mohamed Ould Abdel Aziz et sa nouvelle version HCE, refusait avec obstination d’admettre cette ignoble forfaiture.
Les principaux membres du « HCE » savent, dans le détail, la nature et l’ampleur de la tragédie que recouvre le Passif Humanitaire. Ils ont été, sans discontinuité, au cœur du dispositif sécuritaire, tant central que local de la Dictature de Ould Taya. Certains d’entre eux sont cités dans les vils actes d’épouvante qui ont marqué cette répression sans précédent dans notre pays et font l’objet de poursuites judiciaires à l’échelle internationale.
Cette junte dont les membres ont collectivement renié leur attachement à la République, à ses règles élémentaires et ont foulé aux pieds les engagements internationaux de notre pays, n’a pas la légitimité requise pour entreprendre un quelconque règlement.
Paris le, 26 avril 2009
Baba Ould Jiddou
Suite à ce carnage ; ces douloureux événements vont offrir à tous les racistes et chauvins de Mauritanie l’occasion rêvée de mettre définitivement fin à toute présence de ressortissants « Sénégalais » dans le pays et de régler à leur façon la Question Nationale.
Le 24 et 25 avril 1989, la riposte va s’abattre avec une violence et une cruauté inouïe, non seulement sur les paisibles ressortissants sénégalais mais également sur les Négro-africains de Mauritanie (Halpular, Soninké, Wolof et Bambara).
Par sa politique chauvine, raciste et discriminatoire, le pouvoir brutal et despotique mauritanien de Maawiya Ould Sid’Ahmed Ould Taya et ses acolytes se comporta comme une armée d’occupation dans son propre pays. Il programma et mettra en œuvre méthodiquement une incroyable « vendetta » collective, par une terreur sans précèdent dans l’histoire de la Mauritanie. Par convois entiers, des dizaines de tueurs recrutés dans les milieux déclassés de la société et dans les prisons, par des agents de l’Etat et encadrés par des nervis de l’idéologie fasciste vont être desservis dans les rues de Nouakchott, Nouadhibou et de certaines villes du pays pour se livrer en un concert parfait, à une macabre chasse au « Sénégalais ». Sous l’œil complaisant, la canaille chauvine et raciste massacra, mutilera, incendiera, rançonnera et commettra en toute impunité toutes sortes de crimes. Les morts qui se comptèrent par centaines seront jetés par camions entiers dans des fosses communes (Sorimalé, Azlat...). Les rescapés de ces journées d’enfer ne devront la vie sauve qu’au formidable élan de solidarité active du peuple mauritanien révulsé par ces crimes odieux et par l’indécence passivité des forces de l’ordre d’habitude promptes à réprimer les populations et les citoyens honnêtes.
Depuis lors les Négro-africains sont soumis continuellement à une politique d’exactions et de persécutions physiques et morales de la part des autorités : des dizaines de milliers sont déportés au Sénégal et au Mali dans les camps de réfugiés et ne survivent que grâce à la solidarité internationale et à celle des peuples sénégalais et maliens.
Alors qu’à Nouakchott et dans les grandes villes, les rafles, arrestations, les licenciements abusifs, les spoliations de biens meubles ou immeubles, les tortures et autres mesures arbitraires et discriminatoires se multiplient, à l’intérieur du pays, surtout le long des frontières avec le Sénégal et le Mali. La répression prend une allure d’une véritable opération de terre brûlée. Gendarmes, gardes, policiers, soldats, mouchards et collabos ; toute la sinistre légion fascistes encadrée et dirigée par des réseaux d’idéologie chauvine et raciste ont reçu la même consigne : semer la mort, l’épouvante et la désolation.
Exécution sommaire par dizaines, cadavres mutilés et abandonnés sans sépultures, pillages et dévastation de villages entiers, femmes livrées aux bas instincts de jeunes recrues endoctrinés et fanatisés dans les pires traditions nazies, personnes âgées passées à tabac et humiliés : rien n’est épargné. L’ampleur de la férocité de la répression, ainsi que la spécification ethnique et raciale des victimes, attestent clairement l’existence d’une véritable volonté politique de génocide des Négro-africains programmé et appliqué par une clique aux ordres de Maawiya Ould Sid’Ahmed Ould Taya et ses acolytes, chaque crime est commis au nom par et l’Etat avec l’intention délibéré de pousser les victimes à quitter le pays, à prendre le chemin de l’exode en suscitant à leur sein épouvante et résignation. La liste des victimes connues, traduit le caractère systématique des violations de droits humains et des nationalités dans le pays et dévoile au grand jour le visage hideux du chauvinisme et du racisme d’Etat par un régime sombrant dans la délinquance et la folie.
Cette campagne de violence irrationnelle n’épargna aucune personne de cette communauté ni dans l’administration, ni dans les différents corps de l’Etat. Les soldats négro-africains au sein de l’armée payeront un lourd tribut : des centaines d’entre eux furent arrêtés et torturés et des dizaines d’autres furent sauvagement exécutés. L’horreur atteindra son paroxysme en cette veille du 28 novembre 1990 quand, pour célébrer le 28 novembre fête de l’indépendance de la Mauritanie, 28 soldats négro-africains furent exécutés dans les conditions les plus atroces (Inal, Jreïda…). Certains, dont l’agonie se prolongeait, furent enterrés vivants sous les ordres d’officiers promus depuis colonels ou bientôt généraux.
Malgré cette situation délétère, des personnalités et des forces politiques à l’intérieur comme à l’extérieur ont dénoncé et combattu ce régime, jusqu’à sa chute le 05 août 2005, par ceux là même qui en constituaient les soutiens les plus zélés, dont des colonels impliqués dans cette macabre entreprise.
C’est à ce titre et suite aux élections de 2006 que le Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi a été élu. Conformément à son programme, il s’était engagé à restaurer l’Unité Nationale menacée par plus vingt ans du régime de Maawiya Ould Sid’Ahmed Ould Taya et ses Acolytes. Il entreprit, à cet effet, le retour des déportés, prit des mesures courageuses de règlement du passif humanitaire et fit adopter une loi criminalisant les pratiques de l’esclavage.
Cette politique courageuse a été stoppée par un quatuor de généraux déterminé à avoir une emprise sur la vie politique, dont ils étaient le centre d’impulsion. Ce coup d’Etat du 06 août 2008 est conduit par Mohamed Ould Abdel Aziz, lequel s'occupait de la sécurité de la présidence et celle du territoire ; au mépris du choix démocratique exprimé par le peuple Mauritanien le 25 mars 2007 et salué par le monde entier pour son expérience exemplaire en Afrique et dans le Monde Arabe.
Le Président légitime avait reconnu que des citoyens mauritaniens avaient bien subi les pires épreuves en raison de leur appartenance ethnique, y compris des crimes de sang et la déportation. Pour la toute première fois, devant la Mauritanie et le monde entier, le Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi a demandé le pardon, au nom de l’Etat. Le CMJD, où siégeaient Mohamed Ould Abdel Aziz et sa nouvelle version HCE, refusait avec obstination d’admettre cette ignoble forfaiture.
Les principaux membres du « HCE » savent, dans le détail, la nature et l’ampleur de la tragédie que recouvre le Passif Humanitaire. Ils ont été, sans discontinuité, au cœur du dispositif sécuritaire, tant central que local de la Dictature de Ould Taya. Certains d’entre eux sont cités dans les vils actes d’épouvante qui ont marqué cette répression sans précédent dans notre pays et font l’objet de poursuites judiciaires à l’échelle internationale.
Cette junte dont les membres ont collectivement renié leur attachement à la République, à ses règles élémentaires et ont foulé aux pieds les engagements internationaux de notre pays, n’a pas la légitimité requise pour entreprendre un quelconque règlement.
Paris le, 26 avril 2009
Baba Ould Jiddou