
Dans le bidonville de Hay Sakine en Mauritanie, les habitants sont d'abord préoccupés par le manque d'eau et d'électricité. Mais personne ne reste indifférent à l'avenir politique incertain du pays, deux mois après le coup d'État du 6 août.
Vous pouvez entendre la journaliste et des Mauritaniens à ce lien:
http://www.france24.com/fr/20081009-mauritanie-avenir-politique-incertain-coup-detat-bidonville-hay-sakine
Deux mois après le coup d'État militaire, l'avenir politique de la Mauritanie reste flou.
Si, dans les quartiers populaires, on se positionne pour ou contre le putsch, ici, dans le bidonville de Hay Sakine, les préoccupations sont toutes autres.
Il n'y a ni eau courante ni électricité. Aucun médecin ni officiel ne se rend dans ces habitations de fortunes.
La population se débrouille sans l'appui des autorités pour obtenir par exemple de l'électricité. Abdallah, un habitant du bidonville, explique que "ce n'est pas le gouvernement, mais c'est l'électricien qui fait ça avec les habitants ici et ce n'est pas autorisé, c'est pour toutes les gazras ici."
En d'autres termes, les câbles électriques sont détournés pour pouvoir obtenir de l'électricité.
Selon les habitants de cette gazra (bidonville), la visite du Général Aziz, le chef de la junte, leur a permis de se ravitailler en eau une fois par jour, grâce à des citernes ambulantes. Pour eux, il s'agit de la première visite d'un représentant du gouvernement dans leur quartier.
Dans le centre ville de Nouakchott, les travailleurs se rendent au bureau en jetant un regard aux derniers titres de la presse. Après les dernières manifestations anti-putschistes, les Mauritaniens, qu'ils soient pour ou contre la junte, sont préoccupés par leur avenir.
C'est le cas de cet instituteur, Mohamed Ould Cherif qui dit : "La stabilité, la vie chère, l'électricité, l'assainissement, c'est ce qui nous concerne. Personnellement, je suis apolitique."
Un peu plus loin, Takhoré Abbass Diaby, une étudiante, explique que : "Les militaires sont des gens qui sauvent toujours... Qui ont toujours sauvé la Mauritanie du gouffre. Et puis aussi nous faisons confiance à ces gens." Dans les rues de la capitale mauritanienne, la situation ne laisse personne indifférent.
Boubacar Sidi Mohamed, un commerçant, semble exaspéré et déclare : "Ce n'est pas un coup d'État, c'est une crise on-ne-peut-plus sensible. Et il y a va de l'intérêt de tout le monde. Il faut qu'il y ait des concessions de part et d'autre."
Après la pause du ramadan qui vient de s'achever, les divergences politiques sont toujours vives. Le dialogue est difficile à amorcer. Pour Mohamed Ould Mouloud, membre du Front national pour la défense de la démocratie, c'est un retour à la démocratie avec le retour de l'ancien président qui est la meilleure solution pour sortir de la crise.
Il ne fait pas confiance aux putschistes : "Ils ont admis à l'époque que les élections étaient normales, que les élections étaient bien faites, donc nous avons à faire à des récidivistes, des putschistes récidivistes. Et malheureusement aussi des putschistes qui ne respectent pas leurs engagements", explique t-il.
Du côté des pro-putschistes, le choix semble clair, ni l'ancien président ni les militaires ne doivent garder le pouvoir. L'avenir, de leur point de vue, serait une transition avec à la clé de nouvelles élections. Le vice-président de l'Assemblée nationale, Kane Hamidou Baba souligne qu' "il n'y a aura pas de solutions qui ne soit pas une solution mauritanienne, alors nous voulons que les partis politiques se retrouvent. L’Union africaine parle du retour de monsieur Sidi Ould Cheikh Abdallahi au pouvoir, ce la nous paraît utopique."
L’échéance de l'ultimatum de l’Union africaine ayant prit fin en début de semaine, le président déchu n'a toujours pas été libéré. Des menaces de sanctions lourdes pèsent toujours contre la junte et leurs soutiens, il reste à savoir si elles seront appliquées car les nouveaux maîtres de Nouakchott rejettent l'idée d’un retour en arrière.
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Source: France 24
(M) avomm
Vous pouvez entendre la journaliste et des Mauritaniens à ce lien:
http://www.france24.com/fr/20081009-mauritanie-avenir-politique-incertain-coup-detat-bidonville-hay-sakine
Deux mois après le coup d'État militaire, l'avenir politique de la Mauritanie reste flou.
Si, dans les quartiers populaires, on se positionne pour ou contre le putsch, ici, dans le bidonville de Hay Sakine, les préoccupations sont toutes autres.
Il n'y a ni eau courante ni électricité. Aucun médecin ni officiel ne se rend dans ces habitations de fortunes.
La population se débrouille sans l'appui des autorités pour obtenir par exemple de l'électricité. Abdallah, un habitant du bidonville, explique que "ce n'est pas le gouvernement, mais c'est l'électricien qui fait ça avec les habitants ici et ce n'est pas autorisé, c'est pour toutes les gazras ici."
En d'autres termes, les câbles électriques sont détournés pour pouvoir obtenir de l'électricité.
Selon les habitants de cette gazra (bidonville), la visite du Général Aziz, le chef de la junte, leur a permis de se ravitailler en eau une fois par jour, grâce à des citernes ambulantes. Pour eux, il s'agit de la première visite d'un représentant du gouvernement dans leur quartier.
Dans le centre ville de Nouakchott, les travailleurs se rendent au bureau en jetant un regard aux derniers titres de la presse. Après les dernières manifestations anti-putschistes, les Mauritaniens, qu'ils soient pour ou contre la junte, sont préoccupés par leur avenir.
C'est le cas de cet instituteur, Mohamed Ould Cherif qui dit : "La stabilité, la vie chère, l'électricité, l'assainissement, c'est ce qui nous concerne. Personnellement, je suis apolitique."
Un peu plus loin, Takhoré Abbass Diaby, une étudiante, explique que : "Les militaires sont des gens qui sauvent toujours... Qui ont toujours sauvé la Mauritanie du gouffre. Et puis aussi nous faisons confiance à ces gens." Dans les rues de la capitale mauritanienne, la situation ne laisse personne indifférent.
Boubacar Sidi Mohamed, un commerçant, semble exaspéré et déclare : "Ce n'est pas un coup d'État, c'est une crise on-ne-peut-plus sensible. Et il y a va de l'intérêt de tout le monde. Il faut qu'il y ait des concessions de part et d'autre."
Après la pause du ramadan qui vient de s'achever, les divergences politiques sont toujours vives. Le dialogue est difficile à amorcer. Pour Mohamed Ould Mouloud, membre du Front national pour la défense de la démocratie, c'est un retour à la démocratie avec le retour de l'ancien président qui est la meilleure solution pour sortir de la crise.
Il ne fait pas confiance aux putschistes : "Ils ont admis à l'époque que les élections étaient normales, que les élections étaient bien faites, donc nous avons à faire à des récidivistes, des putschistes récidivistes. Et malheureusement aussi des putschistes qui ne respectent pas leurs engagements", explique t-il.
Du côté des pro-putschistes, le choix semble clair, ni l'ancien président ni les militaires ne doivent garder le pouvoir. L'avenir, de leur point de vue, serait une transition avec à la clé de nouvelles élections. Le vice-président de l'Assemblée nationale, Kane Hamidou Baba souligne qu' "il n'y a aura pas de solutions qui ne soit pas une solution mauritanienne, alors nous voulons que les partis politiques se retrouvent. L’Union africaine parle du retour de monsieur Sidi Ould Cheikh Abdallahi au pouvoir, ce la nous paraît utopique."
L’échéance de l'ultimatum de l’Union africaine ayant prit fin en début de semaine, le président déchu n'a toujours pas été libéré. Des menaces de sanctions lourdes pèsent toujours contre la junte et leurs soutiens, il reste à savoir si elles seront appliquées car les nouveaux maîtres de Nouakchott rejettent l'idée d’un retour en arrière.
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Source: France 24
(M) avomm