La position que nous occupions dans les sociétés maures traditionnelles ne nous permettait de bien en assimiler toutes les valeurs de préséance. Toutefois, nous en avons pu connaître et garder une règle de conduite fondamentale : L’interdition, presque absolue, d’élever la voie sur son aîné. On y a aussi appris que celui qui veut le respect, doit non pas l’acheter; mais au moins le mériter.
Nous tâcherons, même –si nous ne nous attendons à aucune ouguiya, pour cette attitude, de ne pas être irrespectueux ; bien que nous ne nous plierons cependant pas à «cette tournure d’esprit» profondément Mauritanienne, «de ne pas dire les chose telles que sont.»
Si on ramène la série de textes, quelque peu fastidieux, du doyen Mohamed Yehdhih Ould Breideleil parus régulièrement dans le N° 1451 jusqu’au 1455 du quotidien Nouakchott info, à l’essentiel, c’est-à-dire en les dépouillant de leur enveloppe rhétorique et du sentiment épique qu’ils dégagent par son effet, il prêtera facilement le flanc à la critique.
Il n’en restera en effet que des idées très prosaïques, des insinuations malveillantes, l’exaltation des élites guerrières, l’appel à l’avènement d’un Etat despotique et raciste, le mépris pour des citoyens qui, de toute façon, qu’on le veuille ou non, sont décidés à jouir pleinement de leur citoyenneté et le sentiment d’une haine indicible à l’égard de la démocratie. C’est ce seul le trait qui semble apparemment justifier l’unité de ces textes réunis sous le titre, «éviter l’infamie»
Qu’ y découvre-t-on en effet ? une évaluation erronée et exagérée, en raison d’une perception déformée par un regard idéologique hostile, d’une situation politique, sociale et économique difficile dont on feint de croire qu’elle est « inédite » et qu’elle n’est surtout pas la conséquence de la gestion d’un régime qui était soucieux avant tout de la seule conservation du pouvoir. En laissant le reste du pays sombrer peu à peu dans une anarchie, elle-même liée à l’absence d’une répression des délits et même des crimes.
Dans ces conditions, le débat engagé par une partie de l’élite pendant les premiers mois de la transition sur la nécessité d’une réforme institutionnelle et politique, notamment sur l’équilibre des pouvoirs ou le renforcement du celui du président de la République, était pour le moyen inapproprié. Ce dont il aurait dû être question, c’était de chercher un moyen de contraindre tous nos concitoyens à respecter à se plier aux impératifs d’une loi dont ils commencent heureusement à percevoir, en dépit de la persistance d’une mentalité réfractaire, façonnés par des siècles de vie nobles, la nécessité impérieuse.
On y apprend aussi qu’il y a «une Mauritanie profonde », le concept est présenté comme une expression commode ; mais en réalité il est choisi à dessein pour nous dessiller les yeux : La Mauritanie appartient, en exclusivité, de droit et de fait au groupe ethnique et racial auquel appartient l’auteur. L’imprécision des contrôles de ce groupe est entretenue sciemment par lui, puisqu’elle permet toutes les interprétations et échappatoires possible. El l’autre Mauritanie, induite par l’existence de cette « Mauritanie profonde », et forcément superficielle, qu’elle est telle ? Est-elle formée des haratines, des négroafricains, mais aussi de ces étranges « lions », venus nord mais non l’Atlas marocain dont commence à se poser des questions l’authenticité de leur Mauritanité ?
En dehors de ces derniers, qui appartiennent à la dernière vague de peuplements venus au début du 19 siècle en Mauritanie, les deux premiers appartiennent à une vague largement antérieure à ceux qui prétendent incarner aujourd’hui l’authenticité Mauritanienne.
Le récit –faut-il dire le discours – sur « la fin d’une époque » révèle à quel pont les mots et les non dits peuvent transfigurer la réalité. L’histoire de la résistance dans cet ensemble, volontairement tronqué et mutilé, a commencé bien avant 1900. La première occupation permanente sur la rive droite du fleuve Sénégal fut celle de Kaédi en août 1890. Elle ne fut pas non plus aussi compartimenté e comme on le soutient, parce que le vieux Bakkar a reçu au Tagant les résistants du Djolof Alboury N’diaye et l’Almamy Abdoul Bocar kane après juillet 1890, qui fuyaient leur territoire passé sous contrôle coloniale. Partout en Afrique, en Algérie avec Abdel Kader, au Mali avec Samory Touré, en Mauritanie avec El Hadj Omar Tall, Bakkar Ould Swayd Ahmed…., les aristocraties guerrières ont réagi moins par esprit de sacrifice que pour protéger leur domaine et se conformer aux règles qui régissaient leur statut.
Pourquoi alors a-t-on omis d’évoquer le parti du « réalisme » dont les promoteurs, Cheikh Sidiaya Baba et Cheikh Saad Bouh, face à une force apparemment irrésistible, ont saisi la chance historique de « pacifier » un territoire en proie à une violence sans perspective ?
La réponse, nous semble t-il, est très simple. L’héroïsme ne devrait souffrir aucun mélange. Dire que ces authentiques Mauritaniens se sont divisés face à la colonisation en fonction d’intérêts contradictoires ou tout au moins différents, reviendrait à en révéler la phase humaine, trop humaine dirait Nietzsche seul qu’on voudrait justement occulter.
Il ne s’agit de minimiser l’héroïsme de notre élite guerrière traditionnelle mais bien plutôt de ramener les choses à leur justes proportions, afin d’éviter les mystifications dont on peut fort bien se passer. Par exemple, quand il a fallu réellement se sacrifier, au court des circonstances dont on se souvient tous, on a préféré, lorsque la mission est devenue périlleuse, retourné les armes contre un vieux marabout qui avait de toute façon prit le parti irréversible de laisser faire. C’est cet exemple que nous aimerions laisser à nos enfants : renoncer au pouvoir pour éviter la souffrance du peuple.
Cela est bien loin de ce nationalisme fascisant et archaïque qui décrète : « la Mauritanie profonde (….) est destinée à gouverner » Pourquoi ? L’argument avancé est que dans une étape hypersensible, qui dure depuis déjà longtemps, elle est la seule à pouvoir, gouverner », nous dit-on. En fait l’idée de fond, mais inavoué et qu’il s’agit de « sa » Mauritanie et qu’elle est donc la seule habilitée à la gouverner en vertu d’un droit divin qui remonte, selon une certaine historiographie, à leurs illustres ascendants almoravides qui ont occupé cette territoire dans le cadre d’une guerre sainte dûment déclarée. Parce qu’aussi il y a des minorités dont « la grande capacité d’influence et de nuisance supérieur à leur spécifique, et dont il est conseillé Ahmed Ould Daddah de rechercher le soutien, sans doute pour l’entraîner sur la voie d’autres violations des droits de l’homme à l’encontre de ces concitoyens noir comme elles le furent pour Moawiya, sont déterminés à faire valoir ce « droit ». Car, pour Clausewitz, (Pauvre stratège allemand, convoqué pour témoigner en faveur de « valeurs » qui lui sont peut être étrangères) « les causes et les effets physiques ne sont guères que la poignée de bois, tandis que les causes et les effets moraux sont le noble métal, l’arme véritable, la lame étincelante. » Tout est don une question de volonté et de détermination.
Le volontarisme ou le nationalisme allemand, dont on semble s’inspirer est nourri par une lecture vulgaire de la philosophie de Fichte qui postule l’indétermination de l’homme au point de départ en lui ouvrant ainsi les perspectives d’une action libre, illimitée et indéterminée, mais responsable du bien ou du mal qu’elle fait.
Jointe à la compréhension de travers du renversement des valeurs contenues dans la philosophie de Nietzsche, pour lequel, on le sait, il n’y a pas de fondement transcendant aux valeurs, tout est création humaine, la morale, la pitié, la charité étant des valeurs inventées par les faibles pour se protéger contre les forts, on aboutit ainsi à cette monstrueuse idéologie prônée par les nazis de la supériorité de la race aryenne.
Pourtant cette vanité humaine n’a résisté à l’exploit de Jesse Owens, qui remporta, devant les Aryens, coup sur coup, quatre coupes aux jeux olympiques de Berlin en 1936.
Le projet de société auquel l’auteur invite les élites et les forces traditionnelles de la « Mauritanie profonde » risque de n’être entendu que par ceux qui partageaient avec lui cette vision.
Dans une société profondément fataliste, persuadée, comme le lui enseigne son Livre Saint qu’il n’y a que la volonté de Dieu et Celui-ci a crée les valeurs dont il recommande le respect, ne peut pas basculer consciemment dans les scepticisme positivistes.
En réalité la vaste colère contre ce « gouvernement d’enfants de vieilles femmes, charretiers et de bergers », coiffé par un président à la limite de sénilité, exprimée par certains, est suscitée par les mesures relatives au retour des réfugiés à la loi, incriminant l’esclavage, considérées comme des actes de nature à «saborder » la Mauritanie profonde. La dernière chance d’éviter le sabordage de cette Mauritanie, était de sauver la Présidence de l’Assemblée, en attribuant à un de ses dignes fils, elle lui fut refusée.
Il ne reste plus alors qu’à constater amèrement, comme le fit « Lawrence d’Arabie, à propos de la Grande Révolte des Arabes de 1916 contre les Turcs : après la victoire surgirent une à une les heures de désullisions, puis la nuit où les hommes qui s’étaient battus découvrirent que tous leurs espoirs les avaient trahis. » la subtilité est d’avoir enrober cette vision dans les revendications populaires légitimes, elles, contre des difficultés de survie insupportables.
Un intellectuel qui recommande aux hommes politiques d’être attentifs au moindre « frémissement populaire » ne devraient pas se laisser surprendre par la tendance massive, en marche depuis la pacification coloniale, qui doit consacrer le remplacement définitif des aristocraties guerrières par une bourgeoisie pacifique, commerçante, religieuse et peut être industrielle.
A moins de voir, l’option probable mais non souhaitable, s’installer en pouvoir théocratique qui jettera un voile noir sur nos femmes, nos consciences, notre liberté et donc sur notre avenir.
Nos positions politiques sont toujours des tentatives rationalisation de sentiments en réalité subjectifs : Ils reflètent notre éducation, notre statut social, nos complexes psychologiques, nos aspirations…… Il nous paraît que la culture est l’expérience doivent nous aider à atténuer les effets de ces déterminants. Du reste, « on a toujours le droit, dit Raymond Aron, de dire non, au monde et à ses servitudes. Mais il n’y a pas moins de dignité à reconnaître le monde qu’à le fuir » (Raymon Aron, le Grand Schisme, 1948).
R’Chid Ould Mohamed
Source: TAHALIL-HEBDO
(M)
Nous tâcherons, même –si nous ne nous attendons à aucune ouguiya, pour cette attitude, de ne pas être irrespectueux ; bien que nous ne nous plierons cependant pas à «cette tournure d’esprit» profondément Mauritanienne, «de ne pas dire les chose telles que sont.»
Si on ramène la série de textes, quelque peu fastidieux, du doyen Mohamed Yehdhih Ould Breideleil parus régulièrement dans le N° 1451 jusqu’au 1455 du quotidien Nouakchott info, à l’essentiel, c’est-à-dire en les dépouillant de leur enveloppe rhétorique et du sentiment épique qu’ils dégagent par son effet, il prêtera facilement le flanc à la critique.
Il n’en restera en effet que des idées très prosaïques, des insinuations malveillantes, l’exaltation des élites guerrières, l’appel à l’avènement d’un Etat despotique et raciste, le mépris pour des citoyens qui, de toute façon, qu’on le veuille ou non, sont décidés à jouir pleinement de leur citoyenneté et le sentiment d’une haine indicible à l’égard de la démocratie. C’est ce seul le trait qui semble apparemment justifier l’unité de ces textes réunis sous le titre, «éviter l’infamie»
Qu’ y découvre-t-on en effet ? une évaluation erronée et exagérée, en raison d’une perception déformée par un regard idéologique hostile, d’une situation politique, sociale et économique difficile dont on feint de croire qu’elle est « inédite » et qu’elle n’est surtout pas la conséquence de la gestion d’un régime qui était soucieux avant tout de la seule conservation du pouvoir. En laissant le reste du pays sombrer peu à peu dans une anarchie, elle-même liée à l’absence d’une répression des délits et même des crimes.
Dans ces conditions, le débat engagé par une partie de l’élite pendant les premiers mois de la transition sur la nécessité d’une réforme institutionnelle et politique, notamment sur l’équilibre des pouvoirs ou le renforcement du celui du président de la République, était pour le moyen inapproprié. Ce dont il aurait dû être question, c’était de chercher un moyen de contraindre tous nos concitoyens à respecter à se plier aux impératifs d’une loi dont ils commencent heureusement à percevoir, en dépit de la persistance d’une mentalité réfractaire, façonnés par des siècles de vie nobles, la nécessité impérieuse.
On y apprend aussi qu’il y a «une Mauritanie profonde », le concept est présenté comme une expression commode ; mais en réalité il est choisi à dessein pour nous dessiller les yeux : La Mauritanie appartient, en exclusivité, de droit et de fait au groupe ethnique et racial auquel appartient l’auteur. L’imprécision des contrôles de ce groupe est entretenue sciemment par lui, puisqu’elle permet toutes les interprétations et échappatoires possible. El l’autre Mauritanie, induite par l’existence de cette « Mauritanie profonde », et forcément superficielle, qu’elle est telle ? Est-elle formée des haratines, des négroafricains, mais aussi de ces étranges « lions », venus nord mais non l’Atlas marocain dont commence à se poser des questions l’authenticité de leur Mauritanité ?
En dehors de ces derniers, qui appartiennent à la dernière vague de peuplements venus au début du 19 siècle en Mauritanie, les deux premiers appartiennent à une vague largement antérieure à ceux qui prétendent incarner aujourd’hui l’authenticité Mauritanienne.
Le récit –faut-il dire le discours – sur « la fin d’une époque » révèle à quel pont les mots et les non dits peuvent transfigurer la réalité. L’histoire de la résistance dans cet ensemble, volontairement tronqué et mutilé, a commencé bien avant 1900. La première occupation permanente sur la rive droite du fleuve Sénégal fut celle de Kaédi en août 1890. Elle ne fut pas non plus aussi compartimenté e comme on le soutient, parce que le vieux Bakkar a reçu au Tagant les résistants du Djolof Alboury N’diaye et l’Almamy Abdoul Bocar kane après juillet 1890, qui fuyaient leur territoire passé sous contrôle coloniale. Partout en Afrique, en Algérie avec Abdel Kader, au Mali avec Samory Touré, en Mauritanie avec El Hadj Omar Tall, Bakkar Ould Swayd Ahmed…., les aristocraties guerrières ont réagi moins par esprit de sacrifice que pour protéger leur domaine et se conformer aux règles qui régissaient leur statut.
Pourquoi alors a-t-on omis d’évoquer le parti du « réalisme » dont les promoteurs, Cheikh Sidiaya Baba et Cheikh Saad Bouh, face à une force apparemment irrésistible, ont saisi la chance historique de « pacifier » un territoire en proie à une violence sans perspective ?
La réponse, nous semble t-il, est très simple. L’héroïsme ne devrait souffrir aucun mélange. Dire que ces authentiques Mauritaniens se sont divisés face à la colonisation en fonction d’intérêts contradictoires ou tout au moins différents, reviendrait à en révéler la phase humaine, trop humaine dirait Nietzsche seul qu’on voudrait justement occulter.
Il ne s’agit de minimiser l’héroïsme de notre élite guerrière traditionnelle mais bien plutôt de ramener les choses à leur justes proportions, afin d’éviter les mystifications dont on peut fort bien se passer. Par exemple, quand il a fallu réellement se sacrifier, au court des circonstances dont on se souvient tous, on a préféré, lorsque la mission est devenue périlleuse, retourné les armes contre un vieux marabout qui avait de toute façon prit le parti irréversible de laisser faire. C’est cet exemple que nous aimerions laisser à nos enfants : renoncer au pouvoir pour éviter la souffrance du peuple.
Cela est bien loin de ce nationalisme fascisant et archaïque qui décrète : « la Mauritanie profonde (….) est destinée à gouverner » Pourquoi ? L’argument avancé est que dans une étape hypersensible, qui dure depuis déjà longtemps, elle est la seule à pouvoir, gouverner », nous dit-on. En fait l’idée de fond, mais inavoué et qu’il s’agit de « sa » Mauritanie et qu’elle est donc la seule habilitée à la gouverner en vertu d’un droit divin qui remonte, selon une certaine historiographie, à leurs illustres ascendants almoravides qui ont occupé cette territoire dans le cadre d’une guerre sainte dûment déclarée. Parce qu’aussi il y a des minorités dont « la grande capacité d’influence et de nuisance supérieur à leur spécifique, et dont il est conseillé Ahmed Ould Daddah de rechercher le soutien, sans doute pour l’entraîner sur la voie d’autres violations des droits de l’homme à l’encontre de ces concitoyens noir comme elles le furent pour Moawiya, sont déterminés à faire valoir ce « droit ». Car, pour Clausewitz, (Pauvre stratège allemand, convoqué pour témoigner en faveur de « valeurs » qui lui sont peut être étrangères) « les causes et les effets physiques ne sont guères que la poignée de bois, tandis que les causes et les effets moraux sont le noble métal, l’arme véritable, la lame étincelante. » Tout est don une question de volonté et de détermination.
Le volontarisme ou le nationalisme allemand, dont on semble s’inspirer est nourri par une lecture vulgaire de la philosophie de Fichte qui postule l’indétermination de l’homme au point de départ en lui ouvrant ainsi les perspectives d’une action libre, illimitée et indéterminée, mais responsable du bien ou du mal qu’elle fait.
Jointe à la compréhension de travers du renversement des valeurs contenues dans la philosophie de Nietzsche, pour lequel, on le sait, il n’y a pas de fondement transcendant aux valeurs, tout est création humaine, la morale, la pitié, la charité étant des valeurs inventées par les faibles pour se protéger contre les forts, on aboutit ainsi à cette monstrueuse idéologie prônée par les nazis de la supériorité de la race aryenne.
Pourtant cette vanité humaine n’a résisté à l’exploit de Jesse Owens, qui remporta, devant les Aryens, coup sur coup, quatre coupes aux jeux olympiques de Berlin en 1936.
Le projet de société auquel l’auteur invite les élites et les forces traditionnelles de la « Mauritanie profonde » risque de n’être entendu que par ceux qui partageaient avec lui cette vision.
Dans une société profondément fataliste, persuadée, comme le lui enseigne son Livre Saint qu’il n’y a que la volonté de Dieu et Celui-ci a crée les valeurs dont il recommande le respect, ne peut pas basculer consciemment dans les scepticisme positivistes.
En réalité la vaste colère contre ce « gouvernement d’enfants de vieilles femmes, charretiers et de bergers », coiffé par un président à la limite de sénilité, exprimée par certains, est suscitée par les mesures relatives au retour des réfugiés à la loi, incriminant l’esclavage, considérées comme des actes de nature à «saborder » la Mauritanie profonde. La dernière chance d’éviter le sabordage de cette Mauritanie, était de sauver la Présidence de l’Assemblée, en attribuant à un de ses dignes fils, elle lui fut refusée.
Il ne reste plus alors qu’à constater amèrement, comme le fit « Lawrence d’Arabie, à propos de la Grande Révolte des Arabes de 1916 contre les Turcs : après la victoire surgirent une à une les heures de désullisions, puis la nuit où les hommes qui s’étaient battus découvrirent que tous leurs espoirs les avaient trahis. » la subtilité est d’avoir enrober cette vision dans les revendications populaires légitimes, elles, contre des difficultés de survie insupportables.
Un intellectuel qui recommande aux hommes politiques d’être attentifs au moindre « frémissement populaire » ne devraient pas se laisser surprendre par la tendance massive, en marche depuis la pacification coloniale, qui doit consacrer le remplacement définitif des aristocraties guerrières par une bourgeoisie pacifique, commerçante, religieuse et peut être industrielle.
A moins de voir, l’option probable mais non souhaitable, s’installer en pouvoir théocratique qui jettera un voile noir sur nos femmes, nos consciences, notre liberté et donc sur notre avenir.
Nos positions politiques sont toujours des tentatives rationalisation de sentiments en réalité subjectifs : Ils reflètent notre éducation, notre statut social, nos complexes psychologiques, nos aspirations…… Il nous paraît que la culture est l’expérience doivent nous aider à atténuer les effets de ces déterminants. Du reste, « on a toujours le droit, dit Raymond Aron, de dire non, au monde et à ses servitudes. Mais il n’y a pas moins de dignité à reconnaître le monde qu’à le fuir » (Raymon Aron, le Grand Schisme, 1948).
R’Chid Ould Mohamed
Source: TAHALIL-HEBDO
(M)