"Les peuples n’aspirent ni à la guerre, ni à la soumission : ils veulent gouverner eux-mêmes leurs territoires, renouer avec leur dignité et bâtir leur avenir. Ils veulent plus de décentralisation et gérer eux-mêmes leurs régions. C'est la seule manière d'échapper à ces militaires et aux prédateurs politiques."
Sous couvert d’unité Nationale, la junte entretient l'impunité, parachève l'arabisation du pays et encourage le vol des terres du Sud. Depuis 1957 le Tekruur vit une véritable recolonisation par les Arabes après le faux départ des français. C'est dans ce contexte qu'un nième dialogue est annoncé par la junte vers mi juillet.
La feuille de route du dialogue rendue publique par Moussa FALL, vieux tâcheron de la junte et coordonnateur des discussions, est un véritable atelier de perfectionnement en langue de bois. Les termes sont préformatés par les militaires pour garantir les résultats du dialogue avant même qu'il ne soit commencé. Ils sont fortiches nos bidasses!
Par exemple, quand il est écrit "Question foncière" c’est pour éviter la vraie question des expropriations des meilleures terres de culture du pays, toutes dans le Sud.
"Question foncière" est synonyme d’interdiction tacite d'évoquer ces hectares à l’infini octroyés à des hommes d’affaires arabes. Ces samsars les revendent à des investisseurs étrangers, sans aucune étude d’impact environnemental ni d'analyse des retombées pour les locaux. Qui osera parler de l'installation par la junte de haratines sur des terres appartenant aux noirs non arabes ? Cette véritable bombe à retardement, même si elle est évoquée en atelier, ne sera pas dans les conclusions à cause de l'incompatibilité décrétée avec le thème fourre-tout de l’Unité Nationale.
"Passif Humanitaire" fait partie du jargon militaire de ceux qui ne reconnaissent pas le Génocide de 1989 à 1991 contre les Noirs non arabes, ils essaient de noyer ces crimes avec la guerre du Sahara, la tentative de putsch du Capitaine Kader ou celle du "député" Saleh Ould Hanena,... Difficile de cacher, même dans des fosses communes encore non identifiées, une extermination de masse qui visait particulièrement les fulɓe(peuls). Une loi d’amnistie ne rend pas licite des purges ethniques dans les villages, au sein des forces armées et dans l’administration. Elle n’absout pas non plus des dizaines de milliers de déportés au Sénégal et au Mali selon les témoignages de responsables dans les camps. Que dire des crimes de guerre comme le viol ou la torture. Là aussi, à cause du verrou de l’Unité Nationale du Cavalier blanc avec son cheval (âne ?) noir, rien de ce qui vient d'être énuméré comme atrocités ne sera dans un rapport final.
Le principe du dialogue serait "mon négre, cause toujours pour me laisser réfléchir à la prochaine étape de ton extermination." Dans une nation où plane le spectre d'un nouveau génocide physique contre les noirs mauritaniens non arabes à cause de l'impunité et de la prolifération des armes, l’un des résultats les plus attendus d'un dialogue national est la préparation des modalités d’un divorce à l’amiable entre des bourreaux amnistiés par la junte et leurs victimes.
En vue de l'élection présidentielle de 1992, le Colonel Moawiya Ould Sid’Ahmed TAYA avait chargé Moussa Fall, ancien MND, de lui trouver un opposant beïdhane à l'extérieur. TAYA, principal responsable du Génocide contre les fulɓe trouvait qu'il méritait mieux qu'un adversaire haratine, ancien esclave, en l'occurrence Messaoud Ould Boulkheir. Moussa est donc disqualifié à vie pour proposer un thème sur l’esclavage et ses séquelles. Séquelles ? Encore un autre mot-clé pour nier l’existence du phénomène.
Voilà le même Moussa encore appelé par la junte pour mettre sur les rails un dialogue qui bégaie déjà rien que par son passé de collaborateur assidu des militaires. Non, ce vieillard n’a pas les coudées franches pour rajeunir les termes usuels des dialogues de Nouakchott, capitale d'un État diviseur, raciste, génocidaire, corrompu et voleur.
Ces dialogues qui sont toujours bâtis sur les mêmes mots, le même glossaire de mensonges, creusent un fossé béant entre le Nord, le Sud et l’Est. Ils préparent la séparation, à l’éclatement de cette nation dirigée par les arabes car les autres communautés sont lasses de ces concertations entre une junte surearmée avec son opposition agenouillée, quémandant sa pitance.
Les peuples n’aspirent ni à la guerre, ni à la soumission : ils veulent gouverner eux-mêmes leurs territoires, renouer avec leur dignité et bâtir leur avenir.
Ils veulent plus de décentralisation et gérer eux-mêmes leurs régions. C'est la seule manière d'échapper à ces militaires et aux prédateurs politiques.
Messaoud disait qu'on ne dialogue pas avec un fusil pointé sur nos poitrines. C'est le cas tant qu'il n’y aura pas une gouvernance civile à 100%.Si la vérité n’a pas sa place dans ce dialogue, alors c’est que la paix n’est pas à l’ordre du jour.
1er juillet 2025
Sammba Ndeet
mais.maurisud@gmail.com
Sous couvert d’unité Nationale, la junte entretient l'impunité, parachève l'arabisation du pays et encourage le vol des terres du Sud. Depuis 1957 le Tekruur vit une véritable recolonisation par les Arabes après le faux départ des français. C'est dans ce contexte qu'un nième dialogue est annoncé par la junte vers mi juillet.
La feuille de route du dialogue rendue publique par Moussa FALL, vieux tâcheron de la junte et coordonnateur des discussions, est un véritable atelier de perfectionnement en langue de bois. Les termes sont préformatés par les militaires pour garantir les résultats du dialogue avant même qu'il ne soit commencé. Ils sont fortiches nos bidasses!
Par exemple, quand il est écrit "Question foncière" c’est pour éviter la vraie question des expropriations des meilleures terres de culture du pays, toutes dans le Sud.
"Question foncière" est synonyme d’interdiction tacite d'évoquer ces hectares à l’infini octroyés à des hommes d’affaires arabes. Ces samsars les revendent à des investisseurs étrangers, sans aucune étude d’impact environnemental ni d'analyse des retombées pour les locaux. Qui osera parler de l'installation par la junte de haratines sur des terres appartenant aux noirs non arabes ? Cette véritable bombe à retardement, même si elle est évoquée en atelier, ne sera pas dans les conclusions à cause de l'incompatibilité décrétée avec le thème fourre-tout de l’Unité Nationale.
"Passif Humanitaire" fait partie du jargon militaire de ceux qui ne reconnaissent pas le Génocide de 1989 à 1991 contre les Noirs non arabes, ils essaient de noyer ces crimes avec la guerre du Sahara, la tentative de putsch du Capitaine Kader ou celle du "député" Saleh Ould Hanena,... Difficile de cacher, même dans des fosses communes encore non identifiées, une extermination de masse qui visait particulièrement les fulɓe(peuls). Une loi d’amnistie ne rend pas licite des purges ethniques dans les villages, au sein des forces armées et dans l’administration. Elle n’absout pas non plus des dizaines de milliers de déportés au Sénégal et au Mali selon les témoignages de responsables dans les camps. Que dire des crimes de guerre comme le viol ou la torture. Là aussi, à cause du verrou de l’Unité Nationale du Cavalier blanc avec son cheval (âne ?) noir, rien de ce qui vient d'être énuméré comme atrocités ne sera dans un rapport final.
Le principe du dialogue serait "mon négre, cause toujours pour me laisser réfléchir à la prochaine étape de ton extermination." Dans une nation où plane le spectre d'un nouveau génocide physique contre les noirs mauritaniens non arabes à cause de l'impunité et de la prolifération des armes, l’un des résultats les plus attendus d'un dialogue national est la préparation des modalités d’un divorce à l’amiable entre des bourreaux amnistiés par la junte et leurs victimes.
En vue de l'élection présidentielle de 1992, le Colonel Moawiya Ould Sid’Ahmed TAYA avait chargé Moussa Fall, ancien MND, de lui trouver un opposant beïdhane à l'extérieur. TAYA, principal responsable du Génocide contre les fulɓe trouvait qu'il méritait mieux qu'un adversaire haratine, ancien esclave, en l'occurrence Messaoud Ould Boulkheir. Moussa est donc disqualifié à vie pour proposer un thème sur l’esclavage et ses séquelles. Séquelles ? Encore un autre mot-clé pour nier l’existence du phénomène.
Voilà le même Moussa encore appelé par la junte pour mettre sur les rails un dialogue qui bégaie déjà rien que par son passé de collaborateur assidu des militaires. Non, ce vieillard n’a pas les coudées franches pour rajeunir les termes usuels des dialogues de Nouakchott, capitale d'un État diviseur, raciste, génocidaire, corrompu et voleur.
Ces dialogues qui sont toujours bâtis sur les mêmes mots, le même glossaire de mensonges, creusent un fossé béant entre le Nord, le Sud et l’Est. Ils préparent la séparation, à l’éclatement de cette nation dirigée par les arabes car les autres communautés sont lasses de ces concertations entre une junte surearmée avec son opposition agenouillée, quémandant sa pitance.
Les peuples n’aspirent ni à la guerre, ni à la soumission : ils veulent gouverner eux-mêmes leurs territoires, renouer avec leur dignité et bâtir leur avenir.
Ils veulent plus de décentralisation et gérer eux-mêmes leurs régions. C'est la seule manière d'échapper à ces militaires et aux prédateurs politiques.
Messaoud disait qu'on ne dialogue pas avec un fusil pointé sur nos poitrines. C'est le cas tant qu'il n’y aura pas une gouvernance civile à 100%.Si la vérité n’a pas sa place dans ce dialogue, alors c’est que la paix n’est pas à l’ordre du jour.
1er juillet 2025
Sammba Ndeet
mais.maurisud@gmail.com